«Les stratégies à faible volatilité récupèrent une partie de l’effet « petite capitalisation boursière » et « valeur », mais même isolée, la faible volatilité est un facteur reconnu comme ayant une certaine valeur prédictive. Cela dit, il se pourrait vraiment que cette idée devienne trop populaire (crowded trade)», prévient Dan Hallett, vice-président et directeur, Gestion d’actifs, chez HighView Financial Group.

Le battage publicitaire autour de la FV et des fonds à FV qui ont été créés aurait fait en sorte que la valeur boursière des titres qui répondent à cette description a bondi de 30 à 40 % en 2013, selon RiverFront Investment Group, une firme de Richmond, en Virginie.

Une étude de MSCI publiée en juillet 2013 montre que la performance de ses indices à volatilité minimum (IVM) a nettement surpassé celle de quatre indices de référence MSCI correspondants au cours des cinq dernières années, comme le montre le tableau ci-dessous.

Le contraste le plus remarquable est peut-être celui des indices de marchés émergents, où l’IVM MSCI a généré un rendement annualisé de 13,1 %, par rapport à 3,56 % pour l’indice MSCI de référence, et ce, avec 23 % moins de volatilité. C’est une des raisons qu’invoque Yves Rebetez, directeur général et rédacteur en chef de ETF Insight, pour inclure le FNB iShares MSCI Emerging Markets Minimum volatility Index Fund (XMM) dans certains de ses portefeuilles modèles.

Les IVM MSCI appliquent une optimisation mathématique fondée sur les moyennes et les variances de rendement pour sélectionner et pondérer les composantes d’un portefeuille. Depuis 2008, ces IVM ont capté de 69 à 90 % de la tendance à la hausse de leur indice de référence, mais seulement de 36 à 61 % de la tendance à la baisse.

Performance de FV canadiennes

Au Canada, les résultats semblent moins probants : l’étude rétrospective de Pat Chiefalo, pour la période de dix ans commençant le 1er octobre 2002 montre que trois fonds FV d’actions canadiennes présentaient une baisse maximale de l’ordre de 36,1 à 39,5 %, par rapport à l’indice S&P/TSX composé, dont la baisse maximale atteignait 43,3 %. Autrement dit, dans l’analyse rétrospective, les fonds FV présentaient une protection contre la baisse de 4 à 7 % pendant les périodes de crise.

Toujours au pays, les cinq FNB iShares FV tentent de reproduire le rendement d’un IVM MSCI. D’autres fonds, notamment les fonds communs offerts par Gestion de placements TD et les fonds négociés en Bourse (FNB) PowerShares, utilisent plutôt l’écart-type des actions pour sélectionner celles qui présentent une volatilité inférieure. Quant au FNB BMO d’actions canadiennes à faible volatilité (ZLB), il utilise le bêta des actions pour sa sélection. Ce dernier est un autre choix d’Yves Rebetez, en raison de sa plus grande diversification sectorielle.

À l’inverse, le FNB PowerShares S&P/TSX Composite Low Volatility Index (TLV) est très concentré, alors que sa pondération en titres financiers atteint 60 %. Son pendant américain (ULV) est aussi assez concentré, puisque le secteur des services publics (utilities) représente près de 26 % de sa pondération, suivi des secteurs des biens de consommation de base (19 %), de la finance (18 %) et de l’industrie (14 %).

Notons aussi que la pondération en titres de petite et moyenne capitalisation est assez élevée dans certains fonds : elle dépassait récemment 47 % dans le Catégorie canadienne à faible volatilité TD, lancé en septembre 2012, et oscillait autour de 40 % dans le FNB BMO cité plus haut. Par contre, elle est plus faible dans les fonds d’actions mondiales FV comme le iShares All Country World Minimum Volatility Index, où elle n’est que de 22 %.

Plusieurs fonds FV présentent des rendements en dividendes plus élevés que l’indice composé. Selon Pat Chiefalo, cela s’explique probablement par la plus faible volatilité générale des actions versant des dividendes qui sont sélectionnées naturellement dans une stratégie FV.

Par ailleurs, les investisseurs devraient noter que la rotation de l’actif sera plus élevée pour les fonds FV. Sur la période de cinq ans analysée rétrospectivement, de 2006 à 2010, la rotation annuelle moyenne a varié de 20 à 90 % pour trois fonds FV d’actions canadiennes, par rapport à 15 % pour l’indice composé pondéré S&P/TSX.