Rappelons que Gestion globale d’actifs CIBC regroupe trois divisions, soit celle des actions, celle du revenu fixe et celle de la répartition globale de l’actif et de la gestion des devises.

À Montréal, on retrouve des membres des trois segments d’activité, dont toute l’équipe de gestion des actions internationales, dirigée par Mark Lin, ainsi qu’une partie de celle de Domenic Monteferrante, qui gère les actions canadiennes.

L’équipe responsable du revenu fixe, sous la supervision de Steven Dubrovsky, est également représentée dans le bureau montréalais.

Luc de la Durantaye, premier vice-président, répartition globale de l’actif et gestion des devises, supervise pour sa part une équipe de 28 personnes, dont 21 sont établies à Montréal.

Il gère pour près de 21 G$ en mandats de placements et 16 G$ en gestion de devises. «Ça fait de nous le plus gros gestionnaire de devises au Canada. C’est quelque chose dont nous sommes très fiers», note-t-il.

L’équipe montréalaise vient d’ailleurs de remporter un mandat important de gestion pour un client institutionnel américain.

«Nous avons récemment appris que nous avions été retenus. Nous venons donc d’entrer dans le marché américain et nous sommes très contents d’avoir réussi à y faire notre place», relate Luc de la Durantaye.

En plus des opérations de conformité et d’administration, les bureaux montréalais de Gestion globale d’actifs CIBC sont aussi responsables d’une bonne partie de la négociation de titres.

«À Montréal, nous touchons au marché monétaire, à une partie des obligations canadiennes et à tout ce qui concerne les produits dérivés, indique Luc de la Durantaye. Toutes les négociations d’actions américaines et internationales sont aussi faites ici, ainsi qu’une partie de celle des actions canadiennes.»

Au total, près de 158 personnes travaillent dans les bureaux de Gestion globale d’actifs CIBC, à Montréal et à Toronto.

Ayant lui-même travaillé à Toronto pendant sept ans, Luc de la Durantaye est fier d’offrir autant de postes intéressants aux professionnels de la finance montréalaise.

«Une vingtaine de personnes dans mon équipe n’ont pas besoin d’aller à Toronto pour travailler en placement et avoir un poste intéressant, souligne-t-il. J’ai engagé beaucoup de gens que j’ai formés par la suite, parce qu’il est vrai, par exemple, qu’il peut être difficile de trouver un gestionnaire qui possèdera des compétences en économie et en devises des pays émergents, spécifiquement pour la région de l’Asie.»

Afin de conserver des liens étroits entre l’équipe de Montréal et celle de Toronto, des vidéo-conférences sont tenues régulièrement pour permettre d’échanger des idées entre les différents groupes à l’oeuvre dans l’entreprise.

«Ça fait partie de notre processus interne et ça nous permet d’échanger des idées. Par exemple, je peux parler avec mes collègues analystes, qui sont en contact plus direct que moi avec les entreprises, de choses qu’ils ne voient pas encore nécessairement sur les marchés, mais qui seront plus apparentes dans quelques mois. Ils seront alors plus aptes à anticiper les événements et à se positionner en conséquence.»

Par exemple, Luc de la Durantaye souligne que les marges de profit des entreprises sont actuellement très élevées aux États-Unis, principalement en raison du coût de la main-d’oeuvre.

La Réserve fédérale tente de diminuer le taux de chômage et il s’attend à ce qu’on en ressente bientôt les effets sur le marché du travail américain.

«Nos collègues nous disent que les chefs de la direction financière des entreprises qu’ils rencontrent ne parlent pas encore de pression sur le marché de la main-d’oeuvre. Toutefois, puisque nous leur en avons déjà parlé, ils sont plus vigilants et, dans quelques mois, vont peut-être voir les premiers signes de ce phénomène.»

Garder le cap

Cette attention au détail se reflète d’ailleurs dans la philosophie d’investissement de l’équipe de gestion qui met l’évaluation de la valeur réelle d’un titre au coeur de son processus de sélection. Domenic Monteferrante, premier vice-président, actions canadiennes, souligne que pour faire leur choix, ils appliquent notamment la méthode d’actualisation des flux de trésorerie (Discounted Cash Flows Method).

Avec cette méthode, la valeur d’un titre, que l’on parle d’une obligation, d’une action ou de n’importe quel autre type d’actif, est calculée en additionnant les flux de trésorerie générés et en leur accordant une valeur actuelle en fonction d’un taux donné, soit le taux d’actualisation.

«Cette méthode nous permet de nous attarder à la croissance historique des ventes, des bénéfices et des coûts d’une entreprise, souligne Domenic Monteferrante. Par la suite, nous pouvons faire des prévisions à long terme au lieu de suivre des prévisions trimestrielles.»

«C’est la maîtrise absolue dans les marchés haussiers comme baissiers, ajoute pour sa part Mark Lin, vice-président actions internationales. C’est une bonne façon de déterminer la valeur d’un titre. Par exemple, on retrouve sur le marché des entreprises qui connaissent beaucoup de croissance, mais qui ne génèrent pas énormément de profits, comme Netflix ou Amazon. On ne sait pas si un jour ces entreprises seront plus profitables, mais cette méthode nous donne une meilleure idée de ce qu’elles pourraient faire à long terme.»

En plus de l’évaluation de la valeur d’un titre, l’équipe montréalaise de CIBC s’attarde aussi tout spécialement aux environnements cycliques pour faire ses choix de titres.

Par exemple, le cycle d’expansion économique américaine semble plus avancé que celui de l’Europe, ce qui pousse les gestionnaires à regarder plus attentivement le marché boursier européen, moins onéreux que celui des États-Unis.

En Europe, Mark Lin voit d’ailleurs de belles occasions d’investissement puisque, après plusieurs années de crise, les entreprises européennes offrent une valeur intéressante à un prix assez raisonnable.

«Prenez les actions de fabricants de biens de luxe, ces entreprises sont souvent établies en France ou en Italie, explique Mark Lin. La fabrication des biens qu’elles produisent ne coûte pas cher et leur obsolescence est très faible. Ces marques offrent une valeur à long terme et permettent de tirer profit de l’augmentation de la richesse dans les pays émergents. Ces titres ont un prix plus bas simplement parce qu’ils sont établis en Europe.»

«Le plus difficile en investissement, c’est souvent de nager à contre-courant, ajoute Luc de la Durantaye. Le capital va bouger là où les gens croient que le prix n’est pas bien fixé. Ça crée alors des occasions ailleurs. Il faut être capable de s’adapter au changement tout en mettant en place un processus de placement qui guidera nos choix.»

Avoir un gestionnaire qui sait débusquer la valeur sans sacrifier la croissance est particulièrement important pour les clients institutionnels qui ont délaissé les approches plus traditionnelles depuis les dernières années. Pour éviter de se faire dépasser, Luc de la Durantaye a décidé de faire preuve de créativité.

«Les fonds de pension sont toujours sous-financés et ont un déficit actuariel, alors que les entreprises ne veulent plus avoir à faire des contributions supplémentaires. Les caisses de retraite tendent à réduire leur risque et à réduire leur exposition au marché canadien pour aller vers les actions mondiales ou les actions des pays émergents. Pour intéresser ces clients, nous offrons des produits qui permettent, par exemple, de juxtaposer à un portefeuille d’obligations canadiennes un autre type d’actif, comme des obligations de sociétés, qui va nous permettre d’ajouter du rendement.»

par Finance et Investissement*

*En collaboration avec Jean-François Parent