Ce fonds, qui affichait un rendement annualisé sur dix ans de 7,7 % au 31 décembre dernier, a remporté le prix du meilleur fonds équilibré mondial lors du dernier gala Morningstar Awards, tenu à Toronto le 27 novembre dernier.

«Lorsque vous achetez des actions aujourd’hui, les prix sont dans l’ensemble justes et pas trop chers. Les actions sont encore un placement attrayant pour l’avenir», précise-t-il.

Cela dit, il admet que les gestionnaires de Mawer trouvent davantage d’occasions à l’extérieur du Canada, où les titres coûtent en général plus cher.

Sans compter que 72 % du marché boursier canadien est dominé par les titres du secteur financier et des ressources naturelles, ne procurant pas la diversification souhaitée. L’inclusion de titres canadiens de petite et moyenne capitalisation permet néanmoins d’accroître la diversification.

«Le risque que la baisse des prix des matières premières fait courir aux titres du secteur des ressources de même qu’à l’économie canadienne est considérable, ce qui contribue aussi à nous pousser à l’extérieur du pays», note-t-il.

Composition

L’actif du Fonds équilibré Mawer se compose d’autres fonds Mawer. Ainsi, au 30 novembre dernier, le Fonds canadien d’obligations Mawer comptait pour 30,6 % du Fonds équilibré, le Fonds d’actions canadiennes Mawer, pour 13,2 %, le Fonds nouveau du Canada, pour 6 %, le Fonds d’actions américaines Mawer, pour 20,8 %, le Fonds d’actions internationales Mawer, pour 15,5 %, et le Fonds mondial de petites capitalisations Mawer, pour 9,1 %.

Toutefois, en regroupant le contenu de chacun de ces fonds selon sa catégorie d’actif, on obtient un autre portrait du Fonds équilibré Mawer qui permet de mieux en saisir sa composition.

Sa pondération en actions canadiennes s’élevait à 19,5 %, celle en actions américaines, à 21 %, et celle en actions internationales, à 20,6 %, de sorte que sa pondération totale en actions était de 61,3 %, ce qui est légèrement surpondéré en actions par rapport à sa pondération neutre de 60 %.

Sa pondération en titres à revenu fixe s’établissait à 29 %, tout près de la partie inférieure de sa fourchette cible, soit de 30 % à 50 %.

Risques obligataires

Selon Greg Peterson, la pondération de 9,6 % en liquidités découle davantage de sa faible allocation en obligations, plutôt que d’une opinion négative sur les actions. «La pondération en liquidités montre que les gestionnaires d’actions ont plus de difficulté à trouver de la valeur que par le passé. Ainsi, dans notre Fonds mondial de petites capitalisations Mawer, l’encaisse oscille autour de 10 %. Durant les périodes où les occasions abondent, le niveau d’encaisse oscille plutôt entre 2 et 4 %», explique Greg Peterson.

«Nous maintenons notre pondération en titres à revenu fixe à sa limite inférieure depuis 2012. Nous croyons que les rendements obligataires augmenteront rapidement, dès que la politique monétaire qui les maintient à un niveau artificiellement bas changera», ajoute-t-il.

Il souligne que les taux obligataires ont bondi lorsque Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a évoqué la fin graduelle de la politique d’assouplissement quantitatif (QE) le 22 mai dernier. Il s’agit d’un aperçu de ce qui se passerait dans un tel scénario.

«Il y a un risque important de rendements négatifs pour les obligations au cours des prochaines années. Et une hausse trop prononcée des taux nuira à l’évaluation accordée aux actions», prévient Greg Peterson.

Approche d’investissement

Mawer est d’abord une firme axée sur l’évaluation individuelle d’entreprises. C’est pourquoi une grande partie de l’analyse effectuée pour déterminer la pondération du Fonds équilibré Mawer repose sur des rencontres hebdomadaires avec tous les gestionnaires pour comprendre ce qui se passe dans les fonds qu’ils gèrent.

«Après tout, nous n’investissons pas dans des indices boursiers, mais bien dans ces fonds. Nous voulons connaître leur pensée sur les évaluations et sur les occasions de placement dans leur segment de marché», explique Greg Peterson.

À cette analyse ascendante, il superpose cependant une analyse économique combinant des variables quantitatives et qualitatives.

Une de ces variables quantitatives les plus importantes est un agrégat des modèles d’actualisation des flux de trésorerie que les gestionnaires de portefeuille calculent pour chacun des titres qu’ils détiennent.

Cela permet de se faire une idée sur l’évaluation d’ensemble des fonds d’actions canadiennes, américaines et internationales. La comparaison de ces évaluations permet de cerner le marché qui recèle le plus de valeur.

Les attentes en ce qui a trait aux politiques monétaires des banques centrales sont l’une des variables qualitatives les plus importantes de l’analyse conjoncturelle de Greg Peterson. «Nous ne sommes pas des tacticiens : même si les décisions de la Fed font bouger les marchés à court terme, nous ne fondons pas principalement nos propres décisions sur celles-ci. Nous tentons toutefois de comprendre quel en est l’impact à long terme sur nos portefeuilles», dit-il.

«Ainsi, si la Fed commence à réduire ses achats de titres, quel est l’impact à long terme sur nos attentes de rendement ? L’impact ne sera-t-il que temporaire, et quelle est la probabilité que cette politique monétaire laxiste crée des bulles spéculatives ?» s’interroge-t-il.

Habituellement, les changements de pondération se font très graduellement, à raison de 2 %, pour réduire les risques d’erreur. Greg Peterson croit en effet qu’il y a un risque à tenter de synchroniser les marchés (market timing). «Très peu de gestionnaires le font avec succès de façon constante. De mois en mois, vous ne verrez pas de changements majeurs dans notre fonds, mais sur un an, ils seront plus visibles. La pondération du fonds en actions oscillait entre 60 % et 62 % à l’été 2008 et n’était plus que de 50 % en février 2009, mais cette baisse résultait surtout de l’écrasement des marchés boursiers», reconnaît-il.

Greg Peterson admet d’emblée que la sélection de titres qu’effectue chaque gestionnaire de fonds Mawer est réellement la partie la plus importante de la stratégie de gestion du risque du Fonds équilibré Mawer. Le fonds est généralement entièrement investi.

Soulignons en terminant que le Fonds équilibré avantage fiscal Mawer est une version plus efficiente sur le plan fiscal du Fonds équilibré Mawer. Il serait préférable d’utiliser ce dernier dans un compte enregistré comme un REER.