« La Chine se trouve devant des problèmes démographiques et de pensions très similaires à ceux que le Canada a connus et continue de connaître. Lorsqu’on compare les données démographiques (des deux pays), les ressemblances sont stupéfiantes », a observé Mark Machin lors d’un entretien téléphonique depuis Pékin.
Chacun des deux pays ne comptera qu’environ 2,5 personnes en âge de travailler par personne à la retraite d’ici 2046, ce qui constitue la ressemblance la plus frappante entre les deux pays.
« C’est le coeur du défi pour les régimes de pension. »
En septembre, l’actuaire en chef du Canada projetait que le Régime de pensions du Canada (RPC) resterait viable, à son taux de cotisation actuel, si l’OIRPC pouvait dégager des rendements ajustés à l’inflation atteignant en moyenne 3,9 % au cours des 75 ans prochaines années.
En date du 31 décembre, le rendement moyen du fonds du RPC pour les dix dernières années, ajusté à l’inflation, était de 4,8 %. La valeur de ses actifs, dont plus de la moitié se trouve en Amérique du Nord, s’élevait à environ 300 G$.
Même si l’OIRPC compte un bureau à Hong Kong, lequel est à l’affût des occasions d’ententes en Chine et dans les régions avoisinantes, M. Machin a expliqué que sa nouvelle collaboration avec les autorités chinoises avait une utilité plus large.
« Je crois qu’une partie de (cette entente) vise à s’assurer que lorsque nous investissons sur des marchés, nous ne cherchons pas seulement à obtenir des choses, mais aussi à en offrir un peu en retour _ comme en offrant un peu de conseils ou de perspectives. »
M. Machin se trouvait lundi dans la capitale chinoise pour le lancement de l’édition chinoise de « Sauvegarder l’avenir », un livre au sujet des obstacles financiers et politiques auxquels s’est heurté l’OIRPC lors de sa création dans les années 1990.
Il s’attend à ce que le livre, écrit par un ancien journaliste du « Globe and Mail » mandaté par l’OIRPC, devienne une référence en Chine dans le monde de l’enseignement sur leur actuelle réforme des pensions.
La traduction du livre de 380 pages était une initiative chinoise visant à complémenter une mise en commun de ressources planifiée par l’OIRPC et la commission nationale du développement et de la réforme chinoise, dans le cadre d’un protocole d’entente signé en septembre, a expliqué M. Machin.
Le protocole était l’un des engagements signés à Ottawa à l’occasion d’une visite officielle du premier ministre Li Keqiang.
Même si l’OIRPC est conçu pour être politiquement indépendant de tous les niveaux de gouvernements, M. Machin observe que le gouvernement fédéral canadien est, lui aussi, intéressé par l’établissement de liens économiques et commerciaux avec la Chine.
« Ces deux choses sont certainement alignées. Je ne dirais pas qu’elles sont coordonnées, mais elles sont alignées. »