L’incertitude ambiante mine la confiance des entreprises et des consommateurs, un signal préoccupant pour l’économie canadienne, révèle une nouvelle étude du Conference Board du Canada, qui prévoit une croissance du PIB de seulement 1,5 % en 2025.
« L’économie a surpassé les attentes au premier trimestre de 2025, mais cet élan s’essouffle rapidement », affirme Pedro Antunes, économiste en chef au Conference Board du Canada.
« Les différends commerciaux jettent de l’ombre sur de nombreux secteurs de l’économie et risquent de freiner la croissance jusqu’à la fin de l’année », explique-t-il.
Le marché du logement sous pressions
D’après le Conference Board, la nervosité des acheteurs, l’endettement élevé des ménages, la faible accessibilité à la propriété et la croissance démographique plus lente ont pour effet de ralentir un marché déjà en diminution.
Toutefois, les mesures gouvernementales, y compris la création annoncée de la nouvelle agence Maisons Canada par le gouvernement fédéral, devraient offrir un soutien, quoique limité.
Par ailleurs, une réduction prévue d’un quart de point des taux d’intérêt au cours du second semestre pourrait également apporter un soulagement supplémentaire.
L’économie américaine en perte de vitesse
Après deux années de croissance exceptionnelle, l’économie de nos voisins du Sud s’est légèrement contractée au premier trimestre de 2025, une première depuis le début de 2022, note le Conference Board.
La confiance des consommateurs et des entreprises s’érode, tandis que le taux de chômage progresse et que l’inflation s’accentue sous l’effet des récentes politiques commerciales et migratoires, ce qui exerce une pression défavorable sur l’activité économique.
D’après l’organisme de recherche, le taux de croissance devrait s’établir à 1,4 % en 2025 avant de connaître une légère remontée à 1,5 % en 2026.
Une période difficile en vue pour le commerce canadien
En raison du différend commercial opposant le Canada aux États-Unis, le secteur canadien du commerce se prépare à faire face à une période difficile.
Bien que les exportateurs canadiens aient partiellement réussi à diversifier leurs marchés, cela ne compense pas la forte baisse des exportations vers leur principal partenaire commercial.
Le fléchissement des dépenses des ménages et des entreprises devrait également freiner la croissance des importations.
Le marché du travail canadien au ralenti
Sur le marché du travail, la confiance limitée des entreprises freine les intentions d’embauche et ralentit la création d’emplois, ce qui entraîne une augmentation du taux de chômage.
Les changements apportés par le gouvernement fédéral à la politique d’immigration en 2024 commencent aussi à produire leurs effets, la croissance de l’emploi ayant dépassé celle de la population active au premier trimestre de 2025.
Une diminution des investissements
Enfin, les préoccupations entourant la relation commerciale entre le Canada et les États-Unis freinent encore les dépenses d’investissement.
« Des mesures politiques ciblées visant à rendre le Canada plus attrayant pour les investisseurs pourraient contribuer à stimuler les dépenses d’investissement et apporter un soutien indispensable », estime le Conference Board.
Cependant, l’incertitude persistante dans le secteur des véhicules électriques influence également les prévisions.