CSF vs CDPSF: l'industrie s'impatiente
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Le président de Diversico et de iGeny avait d’abord exprimé son exaspération face au conflit dans une lettre d’opinion diffusée le 27 septembre dernier sur les médias sociaux et intitulée « J’ai mal à ma Chambre » où il encourageait les conseillers à faire part de leur opinion à l’AMF, à la CSF et au CDPSF. Daniel Guillemette dénonce notamment l’utilisation des cotisations des membres de la CSF pour payer les frais d’avocats provoqués par ce litige.

« Je ne sais pas qui s’entête entre les deux, mais je ne veux pas payer parce que l’un, ou l’autre, ou les deux, ne veut pas changer d’idée. Comme conseiller, comme payeur de cotisation, comme assujetti à la CSF et comme bénéficiaire de la représentation du CDPSF, je ne suis pas d’accord », a souligné Daniel Guillemette en entrevue à Finance et Investissement.

« C’est une triste histoire, indique pour sa part Daniel Bissonnette, représentant en épargne collective, membre de la CSF et membre du CDPSF. Ça m’agace et ça me préoccupe et je ne suis pas le seul à penser ça. Beaucoup de conseillers sont inquiets comme moi.»

Une mise en tutelle de la CSF par le Ministère des Finances, pourrait être envisagée, selon Daniel Bissonnette: « On pourrait aller jusque-là, mais il y a d’autres possibilités qui peuvent être considérées. Un médiateur pourrait aussi être nommé par le Ministère.»

Selon lui, ce conflit dilapide non seulement l’encaisse de la CSF, mais met aussi en danger des services essentiels développés par le CDPSF: « Je pense notamment à l’assurance erreurs-omissions où l’assurance maladie. Ce sont des services que j’utilise moi-même!»

Le conseil d’administration sur la sellette

Daniel Guillemette et Daniel Bissonnette s’inquiètent du silence des membres du conseil d’administration de la CSF.

« Ils perdent de vue le rôle essentiel des administrateurs de la CSF, soit de voir aux intérêts des consommateurs et des gens qui paient des cotisations (les membres), note Daniel Bissonnette. Les administrateurs, élus ou nommés ne font pas leur tâche.»

Daniel Guillemette était lui-même membre du conseil d’administration de la CSF lors du vote ayant mené à la migration des sections régionales de la CSF en 2014: « Le conseil d’administration n’est peut-être pas au courant de tous les enjeux. Je ne peux pas garantir que le C.A. reçoit 100% de l’information qu’il devrait recevoir. »

Rappel des faits

Comme le révélait Finance et Investissement en juin dernier, la CSF et le CDPSF sont en processus d’arbitrage. Le CDPSF réclame la résiliation du protocole d’entente et le versement d’un million de dollars par la CSF en dommage et intérêts.

Lire aussi – Le CDPSF réclame la résiliation de l’entente avec la CSF

Selon l’avis d’arbitrage, le CDPSF réclame également un total de 163 526,25 $ pour couvrir des versements en argent prévus au protocole en octobre 2014 ainsi qu’en janvier et en avril 2015.

Rappelons que le protocole conclu entre les deux organisations le 22 octobre 2014 prévoit que la CSF doit verser au total 1,8 million au CDPSF en guise de soutien matériel et financier pour une période transitoire de trois ans, le temps que l’organisation devienne pleinement autonome.

Selon ce même protocole, le CDPSF est tenu de respecter certaines modalités concernant les sommes engagées sous peine d’être privé de ces sommes ou d’une partie de celles-ci

En raison du processus d’arbitrage, dont la suite est prévue avant la fin de l’année, la CSF comme le CDPSF sont tenus à la confidentialité et ne peuvent commenter publiquement cette affaire.