Malgré tout, les employés québécois s’en sortent mieux que la plupart des Canadiens en ce qui concerne l’épargne-retraite, la maitrise des dépenses et la gestion des dettes, selon les résultats du huitième sondage de recherche annuel de l’Association canadienne de la paie.

À l’échelle nationale, 48 % des travailleurs a déclaré qu’il leur serait difficile de remplir leurs obligations financières si leur chèque de paie était reporté ne serait-ce que d’une seule semaine, et 24 % estiment qu’ils auraient de la difficulté à obtenir 2 000 $ si une urgence survenait au cours du prochain mois.

« Un pourcentage important de travailleurs canadiens est endetté, ont une vision sombre de leur économie locale et craignent une hausse des taux d’intérêt, de l’inflation et du coût de la vie », explique Patrick Culhane, président et chef de la direction de l’Association canadienne de la paie.
Le sondage révèle en effet que 36 % des travailleurs canadiens et 30 % au Québec s’attendent à ce que l’économie de leur ville s’améliore dans l’année qui s’en vient.

Stagnation des revenus

« Les données du sondage révèlent que le revenu des ménages a stagné, le nombre de répondants ayant déclaré un revenu supérieur à 100 000 $ ayant à peine augmenté en cinq ans. En fait, si on tient compte de l’inflation, les revenus réels ont diminué », observe Alec Milne, dirigeant chez Framework Partners, administrateur du sondage.

Selon les résultats du sondage, 34 % des employés au Québec et 40 % à l’échelle nationale, disent qu’ils dépensent la totalité de leur paie nette ou davantage. Au Québec, 42 % des employés et 47 % à l’échelle nationale, se disent en mesure d’épargner seulement 5 % ou moins de leurs gains.

Malgré tout, seulement 20 % des employés québécois mentionnent que des salaires plus élevés sont une priorité absolue pour eux. Il s’agit du plus faible taux au Canada, où 28 % des répondants mentionnent que des salaires plus élevés sont une priorité absolue pour eux. À noter qu’il s’agit d’une baisse par rapport à la moyenne de 34 % enregistrée les trois dernières années.

La priorité des employés, tant au Québec qu’à l’échelle nationale, concerne plutôt un meilleur équilibre travail-vie personnelle ainsi qu’un environnement de travail sain. Ainsi, 58% des employés québécois et 48 % à l’échelle nationale sont plus intéressés par un meilleur équilibre travail-vie personnelle ainsi qu’un environnement de travail sain.

Le poids de l’endettement

Selon les données du sondage, bien que de nombreux Québécois se sentent dépassés par leur endettement, ils sont ceux qui sont le moins inquiétés par les dettes au Canada. Ainsi, 39 % des travailleurs canadiens se sentent dépassés par leur niveau d’endettement, une proportion en hausse par rapport à la moyenne de 36 % enregistrée les trois dernières années. À l’échelle nationale, le niveau d’endettement de 31 % des répondants a augmenté au cours de la dernière année.

Au Québec, 22 % des répondants ont indiqué se sentir dépassés par leur niveau d’endettement et 19 % déclarent que leurs dettes ont augmenté au cours de la dernière année. Il s’agit dans les deux cas des meilleurs résultats dans l’ensemble du Canada. Malgré tout, bien que les Québécois sont moins nombreux que la moyenne nationale à se sentir accablés par les dettes, le pourcentage de Québécois touché par ce sentiment a augmenté de 3 % au cours de la dernière année.

Ils sont par ailleurs 11 % à l’échelle nationale et 8 % au Québec à avoir indiqué qu’ils ne pensaient pas pouvoir se libérer de leurs dettes un jour.

Comme dans les années précédentes, 93 % des répondants à l’échelle nationale, et 93 % au Québec ont des dettes. À l’échelle nationale, 58 % des répondants conviennent que l’endettement et l’économie sont les plus grands obstacles à l’épargne-retraite.

À cet effet, 37 % des Québécois et 50 % des Canadiens estiment qu’il leur faudra un coussin d’au moins 1 million de dollars pour la retraite. Alors que les Québécois sont considérablement moins nombreux que les autres répondants du Canada à estimer avoir besoin d’épargner 1 million de dollars ou plus pour la retraite, ce nombre continue d’augmenter année après année. À l’échelle nationale, 75 % et 80 % au Québec prévoient qu’ils ne seront pas en mesure de prendre leur retraite avant d’avoir au moins atteint l’âge de 60 ans.

En raison de leur incapacité d’épargner adéquatement, 73 % des travailleurs québécois ont indiqué avoir pris beaucoup de retard par rapport à ses objectifs de retraite, contre 76 % à l’échelle nationale. Les répondants québécois affirment qu’ils ont épargné seulement le quart ou moins de ce dont ils auront besoin au moment de la retraite.

À l’échelle nationale, 45 % des employés s’attendent à devoir travailler plus longtemps que ce qu’ils avaient prévu il y a cinq ans, principalement parce qu’ils n’ont pas assez épargné. L’âge moyen de la retraite visé par les répondants est passé à 62 ans, alors qu’ils visaient une retraite à 60 ans il y a cinq ans.

Le sondage élaboré par l’Association canadienne de la paie et réalisé par Framework Partners a été rempli en ligne par 5 629 employés représentant plusieurs secteurs d’activité à travers le Canada, entre le lundi 27 juin 2016 et le vendredi 5 août 2016.