Question : Les biens de consommation de base sont un autre secteur défensif, qui représente 9,9 % de l’Indice MSCI Monde. Ce secteur a produit des rendements de l’ordre de 8 ou 9 % depuis le début de l’année selon les cours récents.

Matt Moody, vice-président, gestion des placements et membre de l’équipe Mackenzie Ivy à Placements Mackenzie : C’est notre plus grosse pondération dans le Fonds d’actions étrangères Mackenzie Ivy et dans la Catégorie Mackenzie Ivy européen.

Lorsqu’on cherche des avantages concurrentiels durables dans une société, une image de marque est souvent le meilleur avantage que l’on puisse se procurer. Les sociétés de biens de consommation de base dans lesquelles nous investissons sont des firmes d’envergure mondiale qui ont développé ces images de marque bien connues au fil de nombreuses années. Pour des raisons d’évaluation, nous avons réduit certains de nos avoirs dans ce secteur, mais il représente toujours une pondération importante chez nous.

L’avoir le plus important dans les deux fonds est le producteur de yaourt qui domine dans le monde, la société française Danone. Les marchés émergents représentent une grosse portion de ses revenus. Elle a eu du mal ces dernières années dans sa division d’alimentation pour bébés et réorganise actuellement son entreprise en Europe. C’est une société relativement malaimée dans ce secteur, mas nous pensons que son avantage à long terme est intact.

Q : Les biens de consommation de base ont également une pondération importante à la fois dans le Fonds mondial d’analyse fondamentale Trimark et dans le Fonds Europlus Trimark.

Michael Hatcher, chef des actions mondiales et directeur de la recherche à Placements Trimark, une division d’Invesco Canada à Toronto : Anheuser-Busch InBev, qui a un certificat américain d’actions étrangères et se négocie sous le symbole BUD.) est un avoir majeur dans les deux fonds. Ces sociétés de boissons alcoolisées, comme Anheuser-Busch, tendent à être des oligopoles mondiaux.

Anheuser-Busch possède quelque 42 % du marché de la bière au Canada, 47 % aux États-Unis, 57 % au Mexique et 70 % au Brésil. Il y a des occasions extraordinaires dans le monde entier avec l’introduction de bières de qualité supérieure aux différents marchés. Nous pensons qu’il y a encore de la croissance en perspective. La gestion est de premier ordre.

Peter Moeschter, vice-président principal et gestionnaire de portefeuille auprès du groupe de gestion des actions mondiales à Placements Franklin Templeton :

En majeure partie, nous pensons que les biens de consommation de base sont chères. Nous sommes très sous-pondérés dans ce secteur.

Q : Si l’on se penche sur les secteurs économiquement sensibles, les actions de la consommation discrétionnaire représentent 12 % de l’Indice MSCI Monde. Ce secteur est stagnant depuis le début de l’année.

MM : Ce secteur a aussi une pondération importante dans les deux fonds. C’est tout un mélange. Un avoir parmi les 10 premiers dans le Fonds d’actions étrangères Mackenzie Ivy est Omnicom Group OMC. C’est une société de portefeuille qui évolue dans la publicité et les communications.

Elle a certaines des agences les plus puissantes dans le monde dans ce qui est une industrie assez concentrée. L’industrie est génératrice de liquidités, et Omnicom affecte traditionnellement ses capitaux de façon plus responsable que certains de ses pairs. Nous y avons augmenté notre pondération. Dans notre portefeuille mondial et européen, nous possédons aussi le Groupe Publicis. Établi en France, c’est l’un des concurrents principaux d’Omnicom.

MH : Nous aussi nous possédons le Groupe Publicis, à la fois dans le fonds européen et dans le fonds mondial. C’est un oligopole. L’équipe de gestion de Publicis est prudente et affecte bien ses capitaux.

PM : Les biens de consommation discrétionnaire sont une catégorie si vaste! Un de nos principaux avoirs est le détaillant britannique Marks & Spencer. Son entreprise d’alimentation est assez stable. Ses problèmes relèvent de ses entreprises de mode et d’articles ménagers. La société a besoin d’améliorer ses fonctions administratives. Marks & Spencer commence à surmonter ses difficultés.

MH : Un gros avoir de ce secteur dans le Fonds mondial d’analyse fondamentale Trimark est The Walt Disney Company DIS. Quelque 30 % de ses affaires relèvent de son réseau de télévision sportive ESPN, où elle est dominante. Elle a d’énormes revenus récurrents, au sein d’une société extrêmement bien gérée. Sa chaîne Disney produit d’excellentes séries qui durent longtemps. C’est la même chose pour ses films. Elle édifie une image de marque à long terme. La marque Star Wars en est un exemple.

Q : La technologie de l’information, qui représente 13,2 % de l’Indice MSCI Monde, est un des secteurs les plus performants depuis le début de l’année, avec une des plus grosses pondérations dans votre fonds mondial, Michael.

MH : Je suis loin des pondérations de l’indice pour mes titres relevant de la technologie de l’information dans le Fonds mondial d’analyse fondamentale Trimark. J’ai bien des sociétés technologiques américaines dominantes sur le plan mondial, comme Microsoft Corp. MSFT et Oracle Corp. ORCL dans ce fonds mondial. Elles ont des flux de revenus récurrents très importants.

Microsoft est l’un des avoirs principaux. Son entreprise de produits de consommation est en difficulté, mais ses produits destinés aux entreprises sont robustes. L’action se négocie à un cours qui montre la préoccupation des investisseurs quant à ses activités aux consommateurs. Dans l’ensemble, les entreprises technologiques sous-jacentes que je possède dans ce fonds se sont bien comportées. Elles ont des bastilles économiques. Leur succès n’est pas tellement dû à leur innovation. L’innovation dans la compagnie type du secteur de la technologie de l’information conduit à un cycle rapide de produits, au besoin d’inventer le prochain produit de pointe. Je n’investirais pas dans ces sociétés-là.

MM : La technologie de l’information a une toute petite pondération dans le fonds mondial. Nous avons un avoir, Amphenol Corp APH, qui fabrique des connecteurs et des systèmes d’interconnexion pour toute une série d’applications électroniques. Elle a une clientèle diversifiée.

PM : Nous avons une pondération à peu près équivalente à celle du marché dans la technologie de l’information. Ce n’est pas un domaine où nous avons récemment trouvé beaucoup de valeur. Microsoft est l’un de nos avoirs de base.

Q : Enfin, parlons donc des services financiers, qui représentent la plus grosse pondération sectorielle dans l’Indice MSCI Monde à 20,7 %. Ils ont produit un rendement assez modeste depuis le début de l’année.

PM : Nous sommes entrés dans les services financiers européens par la grande porte il y a quelques années, lorsqu’on pouvait y faire des affaires. Beaucoup de ces sociétés étaient évalués comme si elles étaient en difficulté, et nous avons jugé cela trop sévère. Ces actions se sont relativement bien comportées ces deux dernières années. Elles ne représentent plus des aubaines comme avant, mais elles ne sont pas non plus surévaluées. Nous continuons à les posséder. Elles sont actuellement évaluées davantage comme des entreprises normales.

La plupart des grandes banques européennes ont surmonté leurs épreuves de crise. Elles ont levé des capitaux il y a quelques années. Ce qu’il faut qu’elles recommencent à faire, c’est prêter. Parmi nos avoirs, il y a BNP Paribas, établie en France, et UniCredit SpA, en Italie. Nous avons aussi des compagnies d’assurance comme la société britannique Aviva.

MH : Ça fait quelque temps que je ne suis plus un adepte des services financiers européens. Je continue à penser qu’ils sont complexes et difficiles à comprendre. Ils comportent toujours un risque, et même s’il est faible, il est difficile à évaluer. Nous possédons une banque d’Europe de l’Est, Bank Pekao, établie en Pologne. C’est une banque toute simple qui fait des prêts au consommateur et aux PME. C’est la plus grande pondération financière du Fonds Europlus Trimark.

La pondération la plus importante dans le Fonds mondial d’analyse fondamentale Trimark est Wells Fargo WFC. La société présente beaucoup des caractéristiques de la banque polonaise dans la mesure où ses services bancaires sont tout simples. Wells Fargo jouit aussi d’une bonne capitalisation et d’une bonne gestion.

MM : Nous ne possédons pas de banques européennes, et n’en avons pas eu ces dix dernières années. Notre seule société financière européenne est Admiral Group, une société d’assurance automobile aux implantations principalement britanniques. C’est une des meilleures tarificatrices de l’industrie.

Q : Alors, pour nous résumer?

PM : Le redressement économique mondial est fragile, et cela pourrait donc conduire à une période plus longue d’expansion économique que ce ne serait normalement le cas. Il est très sain d’avoir pu un peu respirer sur les marchés boursiers mondiaux ces six derniers mois.

MM : Nous avons eu du mal à trouver d’excellentes sociétés se négociant à de bonnes évaluations.

MH : Nous nous trouvons au milieu d’un exercice de mise en forme économique à long terme. Les investisseurs sont devenus trop optimistes sur les marchés boursiers dans leur ensemble et ceux-ci sont à leur juste valeur.