Stephen Poloz a souligné que la banque centrale s’est basée sur des cibles d’inflation depuis 25 ans, et que l’inflation s’est maintenue, en moyenne, très près de la cible durant cette période.

Toutefois, le gouverneur a ajouté dans un discours, livré mardi soir à Edmonton, que l’expérience récente laissait croire qu’il y a des lacunes _ citant la crise financière mondiale de 2007-2009 comme un exemple d’une occasion où les modèles économiques ont peiné à expliquer ce qui avait mené à la crise et à ses suites.

M. Poloz a indiqué qu’il fallait parfois jusqu’à deux ans avant de voir le plein impact sur l’inflation d’un changement dans les taux d’intérêt. Il a ainsi dit que les banques centrales avaient besoin d’outils pouvant projeter le niveau d’inflation dans un horizon de deux ans afin de pouvoir ajuster la politique monétaire dans l’objectif d’atteindre la cible d’inflation. Le gouverneur a affirmé que des concepteurs de modèles travaillaient actuellement à la lumière de ces expériences.

Lors de cette conférence à l’École de commerce de l’Université de l’Alberta, M. Poloz a par ailleurs affirmé que la nouvelle administration américaine avait déjà un impact sur l’économie canadienne. Il a souligné que la valeur croissante du dollar américain avait entraîné le huard dans son sillon, ce qui crée des vents défavorables pour les exportations canadiennes. Les rendements obligataires mondiaux sont aussi en hausse, ce qui affecte les taux hypothécaires au pays, déjà une source de ralentissement de l’économie canadienne.

Selon le gouverneur, il est trop tôt pour déterminer quels impacts auront sur le Canada de possibles changements aux accords de libre-échange. Il a soutenu que même lorsque les détails seront connus, il sera ardu d’en mesurer les conséquences.

M. Poloz a affirmé que les économies du Canada et des États-Unis étaient différentes et a dit ne pas s’attendre à ce que la Banque du Canada établisse les mêmes politiques monétaires que celles des États-Unis.