Les actions canadiennes devraient bien faire en début de 2013

C’est ce que prévoit le spécialiste de l’analyse technique Ron Meisels, président et fondateur de Phases & Cycles, à Montréal.

Pour arriver à cette prévision, Ron Meisels examine les différents creux des marchés des actions, qui surviennent habituellement à intervalles de quatre ans. Le dernier creux du marché des actions est survenu en mars 2009. On devrait donc s’attendre, théoriquement, à un creux en mars 2013.

« Toutefois, le creux du marché de 2009 aurait dû arriver en 2010. C’est pourquoi on estime que le début du nouveau cycle est en 2010. Si c’est le cas, on devrait en réalité avoir un marché baissier en 2014 », explique Ron Meisels.

De plus, l’analyste s’attend à ce que le marché décline pendant neuf mois avant d’atteindre son creux. « Alors, si on compte à rebours, il y a une forte possibilité de voir le sommet du marché haussier quelque part cette année, avec une plus forte probabilité en fin d’année », dit-il.

Selon Ron Meisels, le sommet du marché haussier ne sera pas atteint dans les prochaines semaines puisque les investisseurs sont encore très négatifs à cause de l’Europe, de l’euro, de la Grèce et du précipice budgétaire.

« Nous essayons toujours d’être anticonformistes. Ce que tout le monde pense qui va arriver est généralement ce qui n’arrive pas, note-t-il. Il n’y a pas assez de gens pour dire : « Nous sommes dans un marché haussier, il y a de bonnes chances que ce marché va continuer. »

Une autre préoccupation que devraient avoir les conseillers est le dicton boursier qui recommande de vendre en mai et de se tenir loin des marchés, d’après Ron Meisels. « Ça sera un dicton à prendre en compte. Je ne miserais pas tout là dessus, mais ça serait quelque chose à garder en tête. »

L’énergie en tête de liste

Le dirigeant de Phases & Cycles privilégie les actions canadiennes plutôt que celles américaines, simplement en raison de la forte pondération en commodités de la Bourse de Toronto.

« Historiquement, dans le dernier stade d’un marché haussier, les commodités commencent à bien faire. Puisque les bourses du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie ont une forte pondération dans l’énergie et les matériaux, ces marchés devraient bien faire », anticipe l’analyste.

Si les prévisions de Ron Meisels s’avèrent justes et que le marché canadien connaît bel et bien une tendance baissière de neuf mois, les conseillers devraient miser par la suite sur les financières. « Au Canada, le début d’un marché haussier est souvent de bon augure, car c’est à ce moment que les banques et les financières font bien, car les taux d’intérêt sont plus faibles. »

Risques

Les principaux risques de ce scénario sont les négociations des élus américains concernant leurs difficultés budgétaires. En février, ceux-ci devront prendre des décisions difficiles, notamment celles qui concernent des compressions de dépenses automatiques de plus de 100 G$ US par année. C’est sans compter la reprise du débat sur le plafond de la dette. « De tels problèmes peuvent finir par affecter la Bourse de Toronto. »

Une hausse abrupte et soudaine des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine nuirait aussi au marché des actions. « Les États-Unis ont une dette importante et si les taux d’intérêt augmentaient, cela augmenterait le fardeau du service de la dette », dit Ron Meisels.

Photo: Stock Xchng