Dans un rapport publié en 2012, des analystes de Vanguard ont examiné 15 méthodes couramment utilisées pour prévoir les rendements futurs des actions afin de déterminer leur efficacité rapporte une recherche de la firme de gestion de patrimoine PWL Capital.

« Ces méthodes étaient notamment basées sur les ratios cours-bénéfice (C/B), le rendement en dividende, la croissance des bénéfices, le consensus sur la croissance du PIB et les rendements récents des actions. Selon ce rapport, la moitié environ de ces méthodes ont été totalement inefficaces pour prévoir le rendement des actions au cours de la décennie suivante », indiquent le directeur de la recherche de PWL Capital Raymond Kerzerho et Dan Bortolotti, conseiller en planification financière chez PWL Conseil.

Selon eux la la méthode la plus efficace, évidemment la même utilisée par leur firme, est celle basée sur le ratio cours-bénéfice ajusté de Shiller, lequel doit son nom à Robert Shiller, professeur de finance à l’Université Yale et lauréat du prix Nobel d’économie.

« Au lieu des bénéfices des 12 derniers mois, le ratio de Shiller utilise les bénéfices annuels moyens des sociétés pour les 10 dernières années, ajustés pour tenir compte de l’inflation, ce qui permet de lisser les données sur un cycle économique complet », expliquent les chercheurs.

Pas de miracle

Le rapport rappelle toutefois que l’estimation des rendements attendus à long terme fondée sur les conditions du marché n’est pas exempte de faiblesses. « Pour créer un plan financier, il n’est pas rare de faire des prévisions sur 30 ans ou plus, sachant que pendant cette période les investisseurs placeront des fonds dans leur portefeuille selon un calendrier très variable et que les conditions du marché, de même que les rendements espérés, fluctueront constamment », peut-on lire.

Toute comme il ne faudrait pas utiliser un rendement espéré de 4,7 % pour les obligations alors que leur taux d’intérêt actuel se situe à 2,6 %, ce serait faire fausse route que de supposer qu’elles offriront encore un taux d’intérêt aussi bas que 2,6 % dans trois ou quatre décennies.

En outre, prévoir les rendements des actions en fonction des conditions du marché demeure un exercice dont la portée est très limitée. Selon le rapport de Vanguard, le ratio cours-bénéfice de Shiller ne permettait de déterminer que 43 % des rendements des actions pour les dix années suivantes. Cela signifie donc, selon les auteurs, que même la mesure la plus fiable n’est pas en mesure d’élucider 60 % de la variation historique des rendements réels à long terme.

« En en matière d’investissement, les garanties n’existent pas. Il faut comprendre que nos estimations visent à faciliter la planification à long terme. Ne comptez pas sur elles pour savoir ce que les marchés feront l’année prochaine ou dans trois ans. Même sur des horizons à plus long terme, les rendements obtenus par un investisseur peuvent différer grandement de nos estimations. Il est toutefois impossible de préparer un plan financier sans formuler d’hypothèses », concluent les chercheurs de PWL.

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