En effet, la Bourse de Toronto a clôturé en baisse mardi, s’aventurant du coup sur le territoire d’une correction, victime de la détérioration des conditions économiques mondiales. L’indice composé S&P/TSX a culbuté de 190,68 points pour clôturer à un creux de huit mois, soit 14 036,68 points.

L’indice cumule maintenant une baisse de 10 % par rapport à son sommet record, atteint au début septembre, et n’affiche plus qu’un gain de 3 % par rapport à son niveau du début de l’année 2014. Sa progression était de plus de 14 % au début septembre.

Le parquet torontois connaissait une bonne année 2014 jusqu’au mois dernier, en grande partie grâce au secteur des ressources naturelles. Ce secteur a toutefois connu d’importants reculs durant les dernières semaines.

En effet, le cours du pétrole a reculé à des creux de 22 mois, faisant fléchir le secteur de l’énergie de 7 % la semaine dernière seulement. Le groupe des métaux de base, aussi vulnérable à un ralentissement mondial, a chuté de près de 8 % la semaine dernière.

Le secteur de l’énergie a affiché la plus importante perte mardi avec un plongeon de 4 %. Heureusement, le secteur aurifère de Toronto a limité les pertes du TSX, avec un gain d’environ 3,7 %.

Cette chute des prix du pétrole serait notamment attribuable à une série de mauvaises nouvelles économiques en provenance de l’Allemagne qui auraient affaibli les prévisions de croissance mondiale. En effet, l’Agence internationale de l’énergie a coupé d’un cinquième ses prévisions quant à la demande de pétrole prévue pour cette année.

« Des contractions notables ont été enregistrées dans le secteur de l’énergie, très représenté, après que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a réduit ses prévisions de croissance de la demande de pétrole en 2014, soutient la Banque Nationale dans sa plus récente Revue des marchés. L’AIE a également déclaré que la croissance de la demande en 2015 devrait être bien plus faible que prévu précédemment.»

De plus, des spéculations quant à une hausse plus tôt que prévu des taux d’intérêts par la Réserve fédérale (Fed) américaine ont aussi contribué à ralentir la progression des marchés boursiers. Rappelons que l’embellie boursière des derniers mois était notamment nourrie par le fait que les rachats massifs d’obligations par la Fed gardaient jusqu’ici les taux très bas.

La bourse canadienne n’est pas la seule à avoir essuyé des revers récemment. En effet, les actions américaines ont rebondi après que l’indice S&P500 a enregistré sa pire contraction sur trois jours depuis novembre 2011. L’indice S&P500 était en baisse au cours de cinq des six dernières séances et est à présent inférieur de 5.6% à son record absolu enregistré le 18 septembre.

« Les investisseurs s’inquiètent de l’impact de la faiblesse de l’économie mondiale, notamment en Chine et en Europe, des résultats des sociétés américaines et de la propagation de l’Ebola. Les dix principaux secteurs étaient en hausse, celui des produits industriels en tête avec un gain de 2.5%», écrit la Banque Nationale.

Avec la Presse canadienne