Selon les résultats de la simulation, une chute éventuelle de 15 % des prix immobiliers résidentiels en 2014, ferait passer 45 000 ménages québécois de la zone sécuritaire, au niveau du ratio dette/actif, à la zone inconfortable. Un ratio dette/actif de plus de 85 % est considéré comme inconfortable.

Toutefois, la diminution des prix n’affecterait que les ménages qui décident de vendre leur maison durant cette période, comme l’écrit Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins Études économiques : « Dans le cas où le prêt hypothécaire encore en vigueur s’avérerait plus élevé que le prix de vente de la propriété, le risque d’insolvabilité serait alors important.»

Une chute des prix de l’immobilier pourrait toutefois avoir des effets indirects importants sur les dépenses de consommation puisque la confiance de tous les propriétaires immobiliers serait vraisemblablement ébranlée.

« Même si la simulation du ratio dette/actif ne peut tenir compte de cet élément, écrit Hélène Bégin, il est certain que les répercussions seraient plus larges et qu’elles toucheraient l’ensemble des consommateurs.»

Les condos en baisse

Même si ces conclusions sont tirées d’un scénario qui est beaucoup plus pessimiste que celui que dressent les prévisions de Desjardins, la fiction frôle actuellement la réalité puisque les prix des copropriétés de la province ont déjà amorcé un léger repli en 2013. La diminution des prix devrait être limitée entre 5 et 10 % en 2014 selon les estimations de Desjardins.

« Ce secteur est également plus vulnérable à des excès de construction, écrit Hélène Bégin. La plupart des projets comptent habituellement plusieurs centaines d’unités, dont une bonne partie n’est pas nécessairement vendue au démarrage du chantier, ce qui peut rapidement provoquer une situation de surplus.»

L’économiste souligne également que le marché québécois de l’immobilier a prouvé qu’il évoluait « essentiellement selon sa propre dynamique» et que « même si les prix ont été plus stables qu’ailleurs en Amérique du Nord pendant cette période [de 2006 à 2012], le Québec n’est pas à l’abri d’une correction pour autant».