Il ne s’agirait que de la troisième hausse de son taux directeur depuis la crise financière de 2008, lorsque la Fed l’avait alors abaissé à un creux record de près de zéro pour cent.

Le communiqué de la Fed devrait adopter un ton relativement positif et continuer de signaler une hausse graduelle des taux directeurs, estime Mathieu D’Anjou, économiste principal au Mouvement Desjardins. « La vigueur du marché du travail, la remontée de l’inflation et le niveau encourageant de plusieurs indicateurs avancés nous amènent à miser sur trois hausses de 0,25 % des taux directeurs cette année et en 2018 », précise-t-il.

La progression décevante du PIB américain au tournant de 2017, l’absence de fortes pressions salariales et le maintien d’incertitudes importantes sur les mesures que mettra en place la nouvelle administration américaine militent aussi pour la patience avant de signaler un resserrement monétaire plus agressif, estime Mathieu D’Anjou.

La Fed devrait effectivement reprendre le relèvement des taux d’intérêt, prévoit aussi la Financière Banque Nationale. « Elle n’a pas atteint son objectif d’inflation depuis cinq ans, mais sera encouragée par l’amélioration des données et aura une plus grande confiance dans la persistance des récentes hausses des prix, surtout avec l’adoption de prochaines mesures de stimulation budgétaires », fait valoir l’économiste principal Krishen Rangasamy.

Par ailleurs, le protectionnisme brandi par le nouveau gouvernement aurait peu d’effet sur l’inflation, selon Krishen Rangasamy. Une augmentation des droits de douane ou un ajustement fiscal à la frontière feraient effectivement monter le prix des marchandises importées pour les consommateurs américains. Mais cet effet serait temporaire.

« Les mesures de compression des coûts comme l’automatisation par les producteurs, la baisse de la demande due à une démographie défavorable, la vigueur du dollar US et une politique monétaire plus restrictive de la Fed devraient maintenir l’inflation dans des limites bien contrôlées », précise-t-il.

L’effet de l’inflation serait aussi restreint du fait que la part des importations dans les dépenses de consommation personnelles aux États-Unis est de moins de 15 %.