Brexit : prélude d'une nouvelle crise financière mondiale ?
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Deux semaines après le vote de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), les impacts économiques sont encore difficiles à évaluer. Les économistes s’attendent cependant à une stagnation plus longue que prévue au départ, et qui pourrait pousser les banques centrales à maintenir une politique monétaire stimulante pendant plusieurs années.

Une situation qui amène les économistes de la Banque Nationale à revoir leurs prévisions de croissance du PIB mondial pour 2016 et 2017 à la baisse, à 3.0 % et 3.2 % respectivement, selon ce qu’ils indiquent dans la plus récente édition du Mensuel économique.

En Europe

Au Royaume-Uni, les dommages se font déjà sentir. La chute de la livre sterling et les incertitudes engendrées par le référendum freinent les investissements et entrainent par le fait même une paralysie des activités.

De l’autre côté de la Manche, où l’euro a lui aussi subi un contrecoup, on craint l’effet boule de neige. Cette première sortie de l’UE pourrait en effet attiser ailleurs en Europe, un nationalisme grandissant depuis la crise économique de 2008.

Dans le reste du monde

Krishen Rangasamy, économiste principal à la Banque Nationale, estime que les incertitudes et le stress sur les marchés financiers entraineront l’appréciation du dollar américain. Une situation problématique compte tenu de l’endettement record en dollars américains qu’encourent les marchés émergents et les économies avancées.

« Un désendettement désordonné pourrait être dévastateur et provoquer une nouvelle crise financière mondiale », prévient Krishen Rangasamy.

Il rappelle également qu’avec des taux d’intérêt déjà bas et le manque de moyens des banques centrales à la suite de la crise financière de 2008, celles-ci seront moins à même de parer une récession.

La hausse du dollar américain pourrait aussi plomber les prix des produits de base et brider le commerce international, ralentissant ainsi l’activité économique mondiale, tandis que la demande intérieure sera mise à mal en raison d’une baisse des investissements.