Actions : demandez un bon mois de janvier au Père Noël

Au cours des 100 dernières années, la performance du mois de janvier a été un bon indicateur de l’ensemble de l’année 75 % du temps, observe David Andrews, directeur, gestion de placements et recherche chez Richardson GMP.

« Si l’on pousse un peu plus loin ce baromètre du marché, on constate que depuis 1984, la moyenne Dow Jones des industriels a produit un rendement annuel moyen de 14 % après un mois de janvier positif. Le mois est encore loin d’être terminé, mais ce serait merveilleux si l’on arrivait à maintenir ces gains jusqu’à la fin du mois », écrit-il dans une note envoyée à des clients.

La bonne performance des actions depuis le début de l’année résulte de la réaction spontanée au compromis de dernière minute à Washington permettant d’éviter le précipice budgétaire, d’après David Andrews : « Mais nous estimons que le soulagement d’avoir évité le mur budgétaire n’explique pas tout. Une ronde de résultats bien amorcée et des données économiques meilleures qu’attendu en provenance de la Chine ont contribué au regain d’optimisme des marchés. »

Ainsi, le géant de l’aluminium Alcoa, qui a amorcé la ronde des bénéfices, a rapporté de solides résultats la semaine dernière. « Les chiffres d’affaires ont dépassé les prévisions des analystes et les prévisions pour 2013 donnent des raisons de se réjouir », mentionne-t-il.

De plus, le dévoilement d’indicateurs économiques positifs en Chine est le principal facteur qui a favorisé la prise de risque, la semaine dernière. « Les Chinois ont enregistré des exportations trois fois plus élevées que les prévisions du marché en décembre. De plus, des importations mensuelles deux fois supérieures aux chiffres anticipés prouvent que la reprise de la Chine s’accélère », lit-on dans la note.

« En fait, les chiffres sont peut-être un peu gonflés puisque l’inflation en Chine a aussi été élevée, ce qui donne à penser que la Banque populaire de Chine pourrait avoir une marge de manoeuvre réduite pour introduire de nouvelles mesures de stimulation monétaire », ajoute David Andrews.

Risques

Dans l’ensemble, David Andrews se montre optimiste quant à l’économie mondiale. Toutefois, celui-ci souligne que les actions se négocient à des sommets de cinq ans. La récente montée des marchés boursiers ne s’est pas pour autant accompagnée d’une diminution des risques et des incertitudes qui les menace, note-t-il.

De nombreuses incertitudes provenant notamment de la faiblesse des économies européennes ou des négociations entourant le relèvement du plafond de la dette des États-Unis pourraient venir changer la donne.

« Nous ne serions pas étonnés que l’une d’elles se réveille et exerce des pressions sur le rythme fragile de la croissance économique pour provoquer un repli des marchés des actions et des produits de base », conclut-il.

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