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« Quand mes enfants ont quitté la maison, j’ai réalisé que je passais beaucoup de temps à transporter des dossiers. Je me suis dit : « Pourquoi ne pas m’aménager un bureau ici et avoir tout mon matériel au même endroit? » », se souvient Carmen Goyette, conseillère autonome, conseillère en sécurité financière, représentante en épargne collective et assureur-vie certifiée, affiliée à SFL Placements.

Depuis un peu plus d’une douzaine d’années, elle travaille exclusivement à partir de son domicile de Repentigny, dans une chambre reconvertie. « Je l’ai surtout choisie parce qu’elle est très éclairée, dit-elle. Elle est située au rez-de-jardin, à l’arrière de la maison, et possède une grande fenêtre qui donne sur le jardin. »

S’il est effectivement souhaitable d’avoir une fenêtre dans son bureau, son orientation par rapport à sa surface de travail doit permettre d’éviter d’ajouter à la fatigue visuelle.

« La configuration idéale, c’est perpendiculaire à la fenêtre », précise Véronique Goyette, ergonome certifiée CCPE et chargée de projets pour la firme spécialisée Entrac. Pour cette raison, il est également important de minimiser les contrastes d’éclairage – un plafonnier tamisé et une lampe d’appoint intense, par exemple.

La pièce doit dégager le même professionnalisme qu’un bureau commercial, autant par les couleurs neutres des murs que par sa propreté. Si le ménage représente parfois un défi – tout comme d’arriver à prendre des vacances sans « se sauver de la maison » -, Carmen Goyette voit beaucoup plus d’avantages que d’irritants à la situation. « J’ai beaucoup moins de frais associés au déplacement, je suis moins prise dans le trafic et je m’habille beaucoup plus confortablement pour travailler », énumère-t-elle.

Elle profite également de mesures fiscales liées à l’utilisation d’environ 20 % de son domicile à des fins professionnelles. « L’impact est là, mais il n’est pas si grand que plusieurs le pensent », nuance-t-elle. Ses dépenses de taxes, de chauffage, d’électricité, d’assurances et d’intérêts hypothécaires sont calculées au prorata, puis divisées entre les deux paliers de gouvernements. Ses fournitures de bureau sont également déductibles.

Le défi de la conciliation travail-famille

Afin d’être efficace, il est nécessaire de disposer d’une pièce fermée dédiée au travail et où il est possible de s’isoler. C’est d’ailleurs avec cet objectif en tête que Jérôme Martineau a magasiné sa maison en 2013. « C’était l’un de mes critères d’avoir un coin où je pourrais me concentrer et ne pas me faire déranger », raconte le conseiller autonome, conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective affilié à SFL. À peine déménagé, il a transformé une pièce du sous-sol de son domicile du quartier Vimont, à Laval, où il travaille environ la moitié du temps.

Il y voit beaucoup d’avantages. « Étant nouveau papa, je peux passer du temps avec mon enfant le matin, puis aller le porter à la garderie en sachant qu’en 20 minutes, je suis revenu et prêt à travailler, sans le stress du trafic, raconte-t-il. En plus de tout le temps que je sauve en déplacement, ça me permet de gagner en qualité de vie. »

Le proverbial revers de la médaille n’est pas bien loin, cependant. « C’est un défi de travailler quand le bébé court dans tous les sens, quand ta conjointe te dit « Tu es à la maison, viens donc m’aider… » ou que toute la famille t’attend pour manger après une rencontre client à l’heure du souper, admet le jeune père. C’est facile de perdre sa concentration. Il faut faire comprendre au reste de la famille que tu es en mode travail et qu’ils ne doivent pas te déranger. »

Jérôme Martineau souligne par contre que « ce n’est pas nécessairement plus facile de conserver le focus dans un bureau, quand les collègues viennent discuter ».

Si c’était à refaire, il porterait davantage attention à l’insonorisation de son bureau, de manière à réduire au minimum les bruits ambiants, dont le craquement du plancher de l’étage.

Véronique Goyette estime que des travaux structurels « n’auront peut-être pas un si gros retour sur l’investissement », mais rappelle que le choix des matériaux peut faire une différence. « Le bruit rebondit sur les surfaces lisses, comme les bureaux en vitre et une grande fenêtre, détaille-t-elle. Des chaises non rembourrées vont aussi augmenter la réverbération du son. À l’inverse, un revêtement de tapis va minimiser le bruit, et certains plafonds suspendus sont plus absorbants. »

Peu de clients à la maison

Les deux professionnels rencontrent principalement leurs clients à leur domicile et à leur lieu de travail, ou encore dans les locaux de SFL à Montréal. Carmen Goyette n’en reçoit « qu’une poignée » chez elle, sur rendez-vous. « Je ne veux pas que tous connaissent mon adresse et se pointent le samedi matin pour dire bonjour ou me porter un document, fait-elle valoir. J’ai un lien d’amitié ou une grande confiance envers ceux que je reçois. » Elle n’a prévu aucun aménagement particulier pour eux, sauf « une chaise sur roulettes ajustable ».

Son collègue lavallois accueille « pas plus de 10 % » de ses clients chez lui, idéalement dans des plages horaires « qui respectent l’intimité des autres membres de la famille ».

« Ce sont des gens que je connais depuis longtemps et qui connaissent aussi ma famille, donc ils reçoivent un accueil chaleureux, puis nous descendons au sous-sol parler de leur dossier », explique-t-il. Une salle d’eau a été « remise au goût du jour » à leur attention et deux chaises les attendent. Véronique Goyette souligne que celles-ci devraient être adaptées au type de clientèle desservie. « Si plusieurs clients sont des aînés, par exemple, nous recommandons une chaise avec des appuie-bras, car ça les aide à se relever. »

Cet article est le premier d’une série de deux. Dans la deuxième partie, nous aborderons le choix des bons équipements.