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Ils votent avec leur portefeuille en encourageant les producteurs locaux ainsi que les entreprises qui ont une empreinte écologique plus verte. Ce changement de mentalité, qui provient en grande majorité d’une génération de consommateurs en émergence, prône une approche plus sensible à la provenance et la fraîcheur des produits plutôt qu’uniquement au prix. Ce même consommateur vise donc d’avoir un impact positif à travers ses habitudes de vie et cette même logique se transpose dans ses choix en matière de finances.

Ceci crée indéniablement de nouvelles ouvertures pour les acteurs du milieu financier. Selon une étude réalisée à la fin 2017 par l’Association pour l’investissement responsable, il y aurait 2 100 milliards de dollars investis au Canada dans les différents secteurs ayant un indice élevé de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

La question qui émerge de cette tendance est bien sûr comment bénéficier de cette opportunité en tant que professionnels œuvrant dans l’industrie financière.

Fait intéressant, une recherche effectuée par firme spécialisée en investissements responsables (IR) démontre que 8 clients sur 10 aimeraient en savoir plus sur les stratégies existantes qui valorisent les entreprises ayant un indice élevé de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Toujours selon cette étude, seulement 8% des conseillers parlent réellement d’investissements responsables avec leurs clients.

Les IR sont des investissements qui incorporent des facteurs ESG qu’on appelle communément des fonds verts, éthiques et/ou socialement responsables. Dans le but de mieux comprendre les quatre grandes catégories les plus communes des IR, voici une courte description des différents volets qui composent les stratégies responsables :

  • Le dépistage positif : les entreprises sont évaluées d’après leur performance en ESG en comparaison de leurs pairs dans l’industrie. Un exemple concret serait la façon dont une compagnie minière se compare aux autres compagnies du secteur minier quant à son comportement environnemental et la gestion de ses déchets.
  • Le dépistage négatif : certains secteurs, entreprises, projets ou pays sont exclus basés sur des convictions éthiques et morales. Par exemple, les sociétés d’armement, les entreprises œuvrant dans le secteur nucléaire et/ou pétrolier et les producteurs de tabac.
  • L’implication des actionnaires sur le pouvoir décisionnel : la société qui gère le fonds représente les investisseurs à titre d’actionnaire en engageant un dialogue actif avec la direction générale et le conseil d’administration dans le but de changer certaines pratiques. Le rôle est de devenir le « chien de garde » des investisseurs en compilant et en classant les résolutions ainsi que les votes basés sur les critères ESG. Un exemple serait l’analyse des conditions des salariés d’une entreprise par une révision de la disparité entre le plus bas et le plus haut salarié de l’entreprise.
  • L’approche développement durable : les critères d’investissements sont uniquement dirigés vers des entreprises impliquées dans l’efficacité énergétique, l’électrification des transports, la mise en place d’infrastructures vertes, le développement de carburants propres ainsi que toute autre entreprise qui amènent des solutions novatrices adaptées aux plus grands défis de notre ère.

Veuillez noter que certaines stratégies peuvent appartenir à plusieurs catégories.

Des perceptions qui sont non fondées 

Dans le cadre d’un sondage réalisé par Investissement NEI, ils ont constaté que la majorité des intervenants financiers et investisseurs croient, à tort, encore que les IR affichent des rendements inférieurs. Cette critique vient du fait qu’en réduisant le nombre de compagnies dans lesquelles les gestionnaires peuvent investir, cela mène inévitablement à des rendements inférieurs. À la lueur de différentes réflexions sur le sujet par, entre autres, Harvard Business School et Morgan Stanley Institute for Sustainable Investing, il semblerait que ce soit non fondé. Les recherches ont même démontré qu’il est possible de générer des rendements excédentaires, ou autrement appelé de « l’alpha », avec de telles stratégies.

Vous songez depuis longtemps à avoir une stratégie financière qui impacte favorablement la société ? Pourquoi ne pas investir de façon plus responsable dès maintenant ?

Cette chronique a été rédigée par Antoine Chaume, planificateur financier, représentant en épargne collective et conseiller en sécurité financière chez Investia et Lafond, Francis Frappier, conseiller en assurance et en rentes collectives, conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective chez Finexia, et Simon Préfontaine, planificateur financier, conseiller en sécurité financière chez Lafond, spécialiste en investissement responsable et représentant en épargne collective inscrit auprès d’Investia Services Financiers inc.