Un homme d'affaire tenant devant son visage un papier avec un smiley qui sourit. Dans son autre main, il a une feuille noire avec un smiley pas content.
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À l’horizon 2021, après une année marquée de grands bouleversements, les investisseurs ont désigné la gestion des risques comme leur priorité numéro un. Une priorité dont ils estiment que les gestionnaires de fonds spéculatifs sont les mieux placés pour atteindre parmi les classes d’actifs alternatifs. il faut dire que la diversification et les opportunités par créneaux sont les principaux arguments de vente des hedge funds (fonds spéculatifs).

Sur la base d’enquêtes et d’entretiens menés auprès de 65 investisseurs alternatifs et de 135 professionnels de l’IR et du marketing des fonds spéculatifs au cours du quatrième trimestre 2020, l’étude Investor Intentions H1 2021 d’AIMA & HFM Pageant Media offre à la fois aux gestionnaires de fonds spéculatifs une fenêtre sur la pensée de clients potentiels, et aux investisseurs une perspective critique quant aux projets et sentiment de leurs pairs.

Les investisseurs sont plus susceptibles d’être « très satisfaits » de leur portefeuille de fonds spéculatifs que de toute autre classe d’actifs alternative en 2020, alors que la dette privée obtient le meilleur taux de satisfaction globale dans l’enquête.

Bien que les préoccupations en matière de performance aient été un sujet de controverse pour les investisseurs depuis plusieurs années, en 2020, les fonds spéculatifs ont non seulement répondu aux attentes des investisseurs à cet égard, mais les ont même dépassées. Les gestionnaires doivent toutefois veiller à ne pas devenir les victimes de leur propre succès en 2021. Les attentes en matière de performance étant désormais plus élevées.

La satisfaction se répercute sur les plans d’investissement, alors que plus de 40 % des investisseurs interrogés prévoient d’allouer davantage de capitaux aux fonds spéculatifs au premier semestre 2021. Les perspectives d’investissements dans des classes « alternatives » plus larges sont également fortes. Toutes les catégories d’actifs alternatifs connaîtront ainsi un essor, par rapport aux produits « long-only » où l’argent est susceptible de sortir des fonds à revenu fixe.

Pour leur part, les gestionnaires prévoient de concentrer leurs efforts sur le vaste marché nord-américain, par l’entremise notamment de fonds de dotation et de fondations, qui sont des cibles clés pour les RI des fonds spéculatifs. Si les investisseurs s’attendent à rencontrer officiellement une quinzaine de nouveaux gestionnaires de fonds spéculatifs au cours du premier semestre de l’année, un grand nombre de ces rencontres devraient encore se dérouler via Zoom.

En effet, bien que trois candidats vaccins aient montré un haut degré d’efficacité au moment de la rédaction du présent rapport, les gestionnaires s’attendent toujours à ce que les interactions soient encadrées par les règles de distanciation sociale recommandées pour la santé publique au premier semestre 2021. Le scepticisme initial concernant les rencontres virtuelles s’est dissipé largement au cours des derniers mois, menant les gestionnaires à adopter de nouvelles méthodes pour mobiliser des capitaux, méthodes qui devraient perdurer, au moins en partie, lorsque la pandémie de COVID-19 aura pris fin.

Dans l’ensemble, les fonds spéculatifs entament l’année 2021 sur une note positive et sont prêts à connaître une croissance au cours de l’année à venir.

Du point de vue du crédit privé, les recherches de l’AIMA (Alternative Credit Council & PCFI) montrent que près de 40 % des investisseurs prévoient d’augmenter leur allocation de crédit privé au premier semestre 2021, dont plus de la moitié (57 %) sont des intermédiaires. Le crédit privé est également la classe d’actifs la plus susceptible de bénéficier d’un afflux d’investisseurs institutionnels.

Sur la base d’enquêtes et d’entretiens menés auprès de 65 investisseurs dans des actifs alternatifs au cours du quatrième trimestre 2020, l’étude H1 2021 offre donc également une perspective intéressante aux généralistes du crédit privé.

Préoccupés par les retombées actuelles de la pandémie de COVID-19, les GP ont cité la gestion des risques comme leur priorité numéro un à l’horizon 2021. L’amélioration des rendements est la priorité suivante, et dans cette optique, les sociétés concernées considèrent que le capital-investissement et le crédit privé sont les classes d’actifs alternatives les plus susceptibles de générer des performances supérieures.

Plus de 90 % des investisseurs ont affirmé être satisfaits de la gestion de leur portefeuille de crédit privé en 2020, et ils sont plus susceptibles de l’être dans le cas de cette classe d’actifs que pour toute autre classe d’actifs alternative. En effet, les investisseurs privés ont donné au crédit privé la note de satisfaction globale la plus élevée, les gestionnaires d’actifs et autres intermédiaires signifiant alors être plus susceptibles d’être « très satisfaits ».

Malgré cette forte demande, les généralistes ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers. Les attentes des investisseurs en matière de performance et leur compréhension de la classe d’actifs ont augmenté, ce qui signifie que l’argumentation des généralistes auprès des investisseurs devra également évoluer pour devenir plus sophistiquée.

Au-delà des performances supérieures observées, les investisseurs se tournent vers le crédit privé comme source d’opportunités de créneaux, car ils jugent cette classe d’actifs comme étant la plus susceptible d’apporter des opportunités moins banales et de générer des rendements. Dans un contexte de réduction des rendements, les véhicules de financement spécialisés poursuivant des stratégies telles que la location d’avions sont particulièrement bien placés pour répondre aux besoins des investisseurs à cet égard.

À mesure que les programmes de vaccination s’accélèrent au cours du premier semestre 2021, les programmes d’aide publique pourraient commencer à être retirés. Les créanciers qui ont été soutenus par ces programmes pourraient à leur tour connaître des difficultés financières, ce qui nuirait à leur capacité de rembourser leurs dettes et obligerait les généralistes à restructurer leurs opérations. De ce point de vue, une transparence et une communication permanente avec les investisseurs sera essentielle pour maintenir les niveaux de satisfaction actuels et assurer d’une croissance continue du secteur cette année et dans les années à venir.