Une conseillère explique à son client son plan.
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En dehors du discours animé sur les rendements excessifs que certains gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs peuvent générer, les efforts proactifs pour aligner leurs intérêts avec ceux de leurs investisseurs sont sans doute l’aspect le plus attrayant de leur offre.

L’entrelacement des perspectives personnelles des dirigeants et de celles des investisseurs qui leur confient leur capital est inscrit dans l’ADN des structures des fonds d’investissement alternatifs et les gestionnaires qui obtiennent le plus de succès sont ceux qui s’alignent le mieux aux demandes de leurs clients. Le cœur de cet éthos est démontré par le montant grandissant que ces gestionnaires de fonds possèdent dans le succès de leur propre entreprise. On s’attend à ce que non seulement les dirigeants, mais aussi d’autres employés clés aient investi de leur capital dans le fonds afin de démontrer à leur entreprise et aux investisseurs sous-jacents qu’ils sont engagés dans la mission.

Chaque aspect de l’offre GP/LP, du modèle de frais et des incitatifs au rendement aux produits offerts, comprend des caractéristiques conçues pour assurer que lorsque le gestionnaire de fonds obtient du succès, l’investisseur en obtient également, et le gestionnaire de fonds ne réussit que lorsque l’investisseur réussit également.

Bien sûr, ce que constitue un modèle optimal d’alignement ressemble à une cible en mouvement et la concurrence entre les gestionnaires de fonds et l’évolution des mandats de la part des investisseurs sont des moteurs de changement. L’AIMA suit cette évolution depuis près d’une décennie et cette troisième itération de l’étude de marché vise à déterminer comment les principales tendances évoluent.

Alignement des intérêts : les principes fondamentaux 

Pour les gestionnaires, avoir un capital personnel important investi dans leur fonds demeure essentiel pour rassurer leurs investisseurs sur le fait que leurs intérêts sont alignés. Ce fondement solide de la relation repose maintenant sur l’application d’une plus grande transparence en ce qui a trait au portefeuille afin de faciliter l’analyse plus détaillée de l’attribution par les investisseurs, ainsi que de favoriser une plus grande souplesse en ce qui concerne les frais et les dépenses et d’autres aspects de l’activité. Le pourcentage moyen de l’actif sous gestion investi par les dirigeants et les employés est de 8 %, comparativement à 6 % en 2019.

Le modèle de frais moderne

Après des années de pression à la baisse sur les frais, de nombreux investisseurs et gestionnaires de fonds ont opté pour un nouveau modèle de frais qui récompense les gestionnaires de fonds qui offrent un rendement solide de façon constante malgré des obstacles toujours plus contraignants à surmonter. En retour, les gestionnaires ont dû innover dans la façon dont ils facturent les frais et gèrent les dépenses. Par exemple grâce à l’utilisation de nouvelles structures de produits et de catégories d’actions qui récompensent les périodes de gel plus longues en échange de rabais sur les frais. Bien que les frais de gestion demeurent inférieurs au niveau historique de 2 %, la hausse des coûts opérationnels est complémentée par une augmentation des frais facturés aux investisseurs par le biais des valeurs mobilières amortissables partiellement. Les frais de gestion moyens sont de 1,39 %, avec une moyenne de 17,31 %, ces moyennes varient cependant en fonction de l’actif sous gestion et de la stratégie.

Innover pour maintenir lalignement

Les gestionnaires de fonds innovent pour attirer et retenir les investisseurs avec de nouvelles structures de fonds avec le lancement de nouveaux produits. Plus précisément, la popularité croissante des produits de co-investissement (54 % co-investissent avec des fonds d’investissement alternatifs) dans le marché des fonds spéculatifs pourrait être le véhicule idéal pour l’alignement des intérêts. Les relations s’approfondissent grâce à l’échange de connaissances stratégiques et à des conversations sophistiquées sur des enjeux complexes qui intègrent les facteurs ESG et l’investissement responsable à l’expérience de placement afin de s’assurer que les investisseurs et leurs gestionnaires sont alignés.

ESG : adaptation au paysage changeant

L’investissement responsable est entré dans une nouvelle phase. Les vents contraires macroéconomiques actuels demandent une stratégie ESG plus nuancée qui transcende les listes d’exclusion binaires et qui n’est appliquée que lorsque cela est pertinent. 29 % des entreprises sondées ont une mise en œuvre ESG en cours et 26 % ont déjà une mise en œuvre ESG à l’échelle de l’entreprise. L’utilisation de facteurs ESG pour évaluer les possibilités de placement étant l’intégration la plus populaire.

Le document s’appuie sur les résultats d’un sondage mené auprès de 138 gestionnaires de fonds de placement alternatifs, dont l’actif sous gestion est estimé à 707 milliards de dollars1. L’actif sous gestion moyen des gestionnaires de fonds sondés est de 5 milliards de dollars (G$), comparativement à 3,7 G$ en 2019. Ventilés par stratégie, un quart de tous les gestionnaires de fonds sondés sont des gestionnaires d’actions long-court, avec 14 % de gestionnaires multi-stratégies et 13 % de gestionnaires de crédit privés.