Banque d’Angleterre – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 09 Nov 2022 13:08:05 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Banque d’Angleterre – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Les troubles en Angleterre sont-ils un présage de pire? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-troubles-en-angleterre-sont-ils-un-presage-de-pire/ Wed, 09 Nov 2022 13:08:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=90087 L’Angleterre a souvent anticipé des développements et des crises qui ont éclaté par la suite de façon globale.

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En sera-t-il de même avec les récents troubles financiers qui l’ont secouée? Ou s’agit-il simplement de problèmes qui demeureront confinés à une économie comparativement éprouvée?

Revoyons le fil des événements. Le 23 septembre dernier, la première ministre britannique Liz Truss annonçait dans un mini-budget des subsides pour plafonner les prix de l’énergie de même que des baisses d’impôt visant à stimuler l’investissement au pays. Ces mesures accroîtraient le déficit budgétaire et la dette nationale, qui frise les 100% du PIB.

Les marchés financiers ont réagi brutalement : les ventes massives d’obligations ont fait grimper les taux sur les « gilts » britanniques et fait plonger la livre sterling à un creux qu’elle n’avait pas touché depuis février 1985. Coincés par la hausse des rendements, plusieurs fonds de pension ont dû couvrir des appels de marge sur des dérivés financiers mettant en péril une part d’actifs s’élevant à plus d’un billion de livres (mille milliards).

La Banque d’Angleterre a craint que les problèmes des fonds de pension ne s’étendent à l’économie réelle par des hausses de taux d’intérêt susceptibles d’abîmer plusieurs secteurs, notamment l’immobilier. Elle a donc mis en suspens sa politique de resserrement monétaire en cours et acheté de la dette gouvernementale à hauteur de 65 milliards de livres. Ces mesures ont rassuré les marchés financiers, freinant la chute de la livre et la flambée des taux. Malgré cela, Liz Truss a remis sa démission et le conservateur Rishi Sunakau a été nommé au poste de Premier ministre le mardi 25 octobre.

Contradictions

La situation britannique a mis en évidence quelques contradictions flagrantes, alors que « les marchés obligataires préfèrent par-dessus tout la stabilité », fait ressortir Kunal Mehta, spécialiste senior obligataire chez Vanguard. D’une part, rappelle Jocelyn Paquet, économiste à la Banque Nationale, la Banque d’Angleterre a été la première à rehausser son taux directeur et à resserrer sa politique monétaire en cessant ses achats d’obligations dans le marché. Mais voici que survient un mini-budget qui sera financé par des émissions de dette. « Les marchés ont constaté qu’il y aurait bien suffisamment d’offre, mais ont demandé aussi s’il y aurait assez d’acheteurs », dit l’économiste.

Résultat, la confiance s’est évaporée, les prix se sont écrasés, les taux ont monté, la livre sterling a sombré. « Nombreux sont ceux qui se demandent aujourd’hui si le Royaume-Uni n’est pas en train de ressembler moins à une économie avancée qu’à un marché émergent à la dérive », commente le réputé économiste Kenneth Rogoff dans un article paru dans Project Syndicate.

Dans un autre article de Project Syndicate, Anatole Kaletsky, économiste en chef de Gavekal Dragonomics, rappelle l’histoire troublée de l’Angleterre au cours des 100 dernières années. Le présage le plus percutant tient à la faillite de la banque Northern Rock en septembre 2007 qui anticipait la chute de Lehman Brothers en 2008 et la Grande Crise Financière.

Mais l’Angleterre a joué les prophètes de malheur à presque chaque détour au 20e siècle. Elle abandonne l’étalon-or en 1931, geste suivi par les États-Unis en 1933. La dévaluation de la livre sterling en 1949 rompt tout espoir d’un système de change multilatéral et confirme l’hégémonie du dollar américain. La deuxième dévaluation de la livre en novembre 1967 signe le démantèlement du système de changes de Bretton Woods consommé par les États-Unis en 1971. Le sauvetage financier du FMI en 1976 discrédite les théories économiques keynesiennes, mène à l’élection de Margaret Thatcher et ouvre la voie à la révolution monétariste de Paul Volcker et de Ronald Reagan. Enfin, une troisième dépression de la livre en 1992 voit l’Angleterre se retirer du mécanisme de taux de change européen (MCE), ce qui consolidera la prééminence de l’Allemagne.

« La Grande-Bretagne vient de subir sa dernière convulsion financière, résume Anatole Kaletski. Les quasi-effondrements de la livre, du marché des obligations d’État et du système de retraite du pays risquent de résonner dans le monde entier de plusieurs manières inattendues. »

Terrain propice

Les déboires britanniques étaient précédés par de nombreuses faiblesses qui contribuent à en faire une situation unique, rappelle Alessandro Barattieri, professeur d’économie à l’ESG UQAM. Au premier chef, le pays souffre du pire déficit des comptes courants parmi le G7 de même que d’un déficit gouvernemental surpassé uniquement par celui des États-Unis. De tels déficits veulent dire « que le pays doit se financer sur les marchés internationaux, ce qui nécessite la confiance des investisseurs », note-t-il.

D’autres faiblesses chroniques de la Grande-Bretagne tiennent à un taux d’inflation supérieur à celui des autres membres du G7, de même qu’à des carences d’investissement et un taux d’épargne bien pires qu’ailleurs dans le G7. Alessandro Barattieri rappelle aussi combien le Brexit a handicapé cette économie où dominent les services. « Les pays plus spécialisés en services éprouvent des difficultés majeures dans les marchés internationaux et accumulent des déficits », fait-il observer.

L’économiste est réticent d’affirmer que les déboires de l’Angleterre prédisent ce qui va survenir ailleurs. Par contre, il ne rejette pas les « symptômes » britanniques du revers de la main, en notant que l’Italie reste fragile, notamment avec une inflation et un endettement élevés. « Il faudra être attentif comment l’Italie sera perçue dans les mois à venir, dit-il. Aussi, toute l’Europe doit rester sous observation. »

Jocelyn Paquet conseille aussi de demeurer vigilant. « Les conditions qui existent en Angleterre existent dans plusieurs autres pays, dit-il. En principe, ça pourrait se reproduire ailleurs. On est dans un monde où les banques centrales ne stimulent plus, où plusieurs gouvernements ont des largesses budgétaires, par exemple les nombreux programmes en Europe pour limiter les prix de l’énergie. Ces politiques sont inflationnistes et rendent les programmes des banques centrales beaucoup plus complexes. Leurs politiques enlèvent les filets de sécurité de telle sorte que les aventures fiscales risquent de déstabiliser les marchés financiers. »

Selon Barron’s, les fonds de pension suscitent des inquiétudes, ces acteurs ayant accumulé les actifs risqués pendant toute la période où les taux d’intérêts étaient près de zéro. Dans une note à ses clients, Freya Beamish, chef de la recherche macro chez TS Lombard, jugeait que le problème des fonds de pension n’était peut-être pas confiné à l’Angleterre. Des appels de marge affectent déjà certains fonds européens, avertit-elle, des fonds hollandais, par exemple, ayant vendu des actifs à hauteur de 86 milliards $US sur une période de six mois.

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Mark Carney appelé à l’aide pour relancer l’économie canadienne https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/mark-carney-appele-a-laide-pour-relancer-leconomie-canadienne/ Thu, 13 Aug 2020 12:07:13 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=68215 L’ex-gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre conseille « informellement » Justin Trudeau.

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Justin Trudeau s’entretiendrait régulièrement avec Mark Carney, sans que celui-ci ait été formellement embauché comme conseiller, a appris le Journal de Montréal.

Après sept ans sur le sol anglais, le banquier est revenu à Ottawa ce printemps. Pourvu d’une belle expérience en matière de gestion de crises économiques, il semble être la personne idéale pour aider à la relance économique du pays.

Mark Carney a ainsi fait ses preuves en tant que gouverneur de la Banque du Canada de 2008 à 2013. Il a notamment réduit le taux au jour le jour de 50 points de base à un moment où d’autres banques centrales augmentaient leurs taux. Son geste a permis à l’économie canadienne de surpasser ses pairs, devenant le premier pays du G7 à voir son PIB et son niveau d’emploi revenir à leur niveau d’avant la crise, rappelle le National Post.

Il a ensuite manœuvré la Banque d’Angleterre pendant le Brexit. Et il a présidé le Conseil de stabilité financière, une institution internationale qui regroupe 26 autorités financières nationales, qui élaborent ensemble des normes dans le domaine de la stabilité financière.

Un article paru dans The Economist en avril a exposé son point de vue sur l’économie post-COVID.

Selon lui :

  • la crise va accélérer la fragmentation de l’économie mondiale, en limitant les déplacements jusqu’à ce qu’un vaccin soit trouvé et appliqué;
  • la dette va entraver la capacité de croissance des entreprises et le dynamisme du secteur privé pourrait être freiné par une relation trop étroite avec l’État;
  • la COVID-19 a renforcé la leçon de la crise financière de 2008 selon laquelle la résilience sera valorisée;
  • il y aura des conséquences durables pour les secteurs qui dépendent d’emprunts agressifs des ménages ou d’un marché immobilier en plein essor.

Il en conclut que nous sommes passés d’une économie de marché à une société de marché, où un actif doit se trouver sur un marché pour être évalué.

« Le prix de tout devient la valeur de tout. La crise pourrait contribuer à inverser cette relation », a-t-il écrit, citant le changement climatique comme le plus grand test de cette nouvelle hiérarchie des valeurs.

Selon lui, les entreprises qui n’ont pas établi un plan pour devenir carboneutres dans les prochaines années sont vouées à l’échec. Il estime que la pandémie offre une belle occasion de promouvoir le vert.

« À moins que nous n’agissions dès aujourd’hui, la crise climatique sera le scénario qui surviendra demain et, contrairement à ce qu’il se passe avec la COVID-19, personne ne pourra s’isoler pour l’éviter », a-t-il récemment écrit dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien britannique The Guardian.

Sa vision va de pair avec la promesse libérale d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 et celle du Premier ministre Trudeau de mettre le climat à l’avant-plan du programme de relance post-COVID.

Un nouveau ministre des finances?

Certains libéraux de haut rang estiment que Mark Carney devrait être le concepteur et le moteur du plan de relance en tant que ministre des Finances.

Rappelons que récemment l’opposition réclamait la démission du ministre actuel, Bill Morneau, en raison du scandale à WE Charity. Le Bloc Québécois menaçait même de faire tomber le gouvernement dès septembre si le ministère des Finances n’était pas confié à quelqu’un d’autre d’ici là.

Lire aussi: Mark Carney aux Finances ?

Et Mark Carney semble être la personne toute désignée pour reprendre la place, si celle-ci devient vacante.

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Trop d’employés aux banques centrales? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/trop-demployes-aux-banques-centrales/ Mon, 16 Mar 2020 12:15:46 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=64612 Alors que l’efficacité semble être le mot d’ordre dans la profession financière, le nombre d’employés des banques centrales semble excessif.

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Nombre de banques nationales, notamment en Europe, ne dictent plus le ton des politiques monétaires majeures, pourtant certaines comptent des dizaines de milliers d’employés, n’est-ce pas un peu excessif?

C’est la question que s’est posée le journal The Economist. Évidemment, il n’est pas évident de mesurer la productivité des banques centrales, mais certaines données restent claires. Ainsi, 19 banques centrales nationales de la zone euro ont cédé une grande partie de leurs responsabilités en matière de politique monétaire à la Banque centrale européenne (BCE), mais malgré cela elles ont conservé des milliers d’employés.

Selon le Central Bank Directory, pour la Banque de France et la Bundesbank on parle de plus de 10 000 personnes chaque, soit deux fois plus qu’à la Banque d’Angleterre ou à la Banque du Japon. La Banque d’Italie compte, quant à elle, 6 700 employés. Au total, la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro comptent près de 50 000 personnes.

Par comparaison, aux États-Unis, si l’on inclut les 12 banques de réserve régionales de la Réserve Fédérale (Fed), le nombre s’élève à plus de 20 000 employés, ce qui est déjà un chiffre respectable.

Évidemment, le rôle des banques centrales est devenu bien plus important à la suite de la crise financière mondiale de 2008, mais The Economist ne s’explique tout de même pas pourquoi il y a autant de personnel régional.

Les banques centrales de la zone euro et la Fed ont toutefois l’air chétives par rapport à la Banque populaire de Chine (PBOC), qui comptait 125 000 employés à la fin de l’année 2018. Bien que la population du pays, qui s’élève à 1,4 milliard d’habitants soit bien plus grande que celle des deux autres régions, il ne s’agit que d’une explication partielle. En réalité, la Chine emploie plus de deux fois plus de banquiers centraux par personne que le Japon.

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