autochtones – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 12 Mar 2024 11:14:17 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png autochtones – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Un programme de prêt pour les communautés autochtones https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/un-programme-de-pret-pour-les-communautes-autochtones/ Tue, 12 Mar 2024 11:14:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99506 Afin de financer des projets de développement.

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La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) et la Banque des Premières Nations du Canada (FNBC) créent un produit de prêt unique en son genre. Les deux s’associent pour lancer un programme de prêt de 100 millions de dollars pour la mise en place d’infrastructures habilitantes dans les communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits.

« Ce produit de prêt inédit en collaboration avec la FNBC favorise l’innovation dans le secteur des services financiers et sur le marché autochtone. Grâce à cet investissement, les communautés autochtones travailleront avec la FNBC pour accéder à des financements cruciaux afin de développer des infrastructures essentielles dans leurs communautés et de faire progresser la réconciliation socio-économique », commente Ehren Cory, président-directeur général, Banque de l’infrastructure du Canada.

Les communautés autochtones pourront ainsi trouver du financement pour permettre le développement d’infrastructures qui peuvent soutenir l’amélioration des conditions de vie, de nouvelles possibilités économiques et la construction de logements.

« Grâce à ce partenariat, les communautés autochtones auront accès à un financement provenant d’une institution financière détenue et dirigée par des autochtones pour des projets d’infrastructures qui soutiendront la croissance économique et communautaire. Il s’agit là d’un nouveau jalon important vers la réconciliation économique au profit des peuples autochtones de tout le Canada », affirme Sean Fraser, ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités.

Les projets peuvent ainsi comprendre les travaux de chantier, les travaux routiers, la gestion de l’eau et des eaux usées et les raccordements aux services publics.

En plus de l’engagement de la BIC, la FNBC accordera des prêts simultanés pour des projets. Ainsi, les deux institutions espèrent aider les communautés autochtones à réaliser plus rapidement leurs plans de développement communautaire et/ou économique.

« Ce nouveau programme de prêts rendra plus abordables les projets d’infrastructure dans les Nations et les communautés autochtones et offrira davantage de possibilités d’exploiter les territoires autochtones. En nous associant à la BIC, nous pouvons mettre à profit notre expertise en travaillant avec les communautés autochtones et appuyer de nouveaux projets d’une façon que nous n’avions jamais vue auparavant », conclut Bill Lomax, président et directeur général, Banque des Premières Nations du Canada.

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Embauche de personnes handicapées : les six grandes banques manquent à l’appel https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/embauche-de-personnes-handicapees-les-six-grandes-banques-manquent-a-lappel/ Tue, 13 Feb 2024 12:33:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=98946 Les données du gouvernement montrent que le secteur financier ne parvient pas non plus à combler les écarts de rémunération entre hommes et femmes et entre autochtones.

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Le secteur financier et chacune des six grandes banques ont embauché des femmes, des autochtones et des membres de minorités visibles à un niveau proche de leur taux de disponibilité dans la main-d’œuvre du secteur, mais la représentation des personnes handicapées reste faible, selon les données de 2021 publiées par Equi’Vision, le nouvel outil d’équité du gouvernement fédéral.

Plus de la moitié des employés (54,7 %) du secteur financier étaient des femmes, ce qui est similaire au pourcentage de femmes sur le marché du travail disponibles pour travailler dans le secteur, qui était de 58,9 % (appelé disponibilité dans le secteur ci-dessous). Bien que les minorités visibles dans leur ensemble soient surreprésentées (39,5 %) par rapport à la disponibilité dans le secteur (31,2 %), la proportion d’employés autochtones (1,5 %) dans le secteur est inférieure à la disponibilité dans le secteur (1,7 %).

Les personnes handicapées étaient également sous-représentées dans le secteur des services financiers, avec 5,2 % par rapport à la disponibilité dans le secteur (9,2 %).

Les données d’Equi’Vision ont été fournies par des employeurs du secteur privé sous réglementation fédérale en vertu de la loi sur l’équité en matière d’emploi.

Les taux de féminisation des six grandes banques oscillent entre 54 % et 56,3 %. Toutefois, les employés autochtones (de 0,6 % à 3,1 %) et les employés de couleur (de 23,6 % à 46,1 %) sont plus nombreux dans les grandes banques. Le pourcentage de salariés handicapés dans les six grandes banques se situe entre 2,6 % et 8,7 %.

La CIBC, dont le siège est à Toronto, est le chef de file des six grandes banques en matière d’embauche équitable. Elle affichait la plus forte proportion d’employés issus de minorités visibles et d’autochtones. Elle avait également la deuxième proportion la plus élevée de femmes (derrière RBC) et de personnes handicapées (derrière TD). À l’inverse, la Banque Nationale du Canada, dont le siège est à Montréal, était la moins diversifiée.

Pour voir ce tableau en plus grand, cliquez ici.

Equi’Vision a également recueilli des données sur l’écart de salaire horaire moyen (hors primes et heures supplémentaires) en 2021 pour les quatre catégories de diversité. Si les personnes handicapées du secteur financier sont payées presque autant que leurs collègues valides (97 cents pour un dollar), les données montrent que les femmes (82 cents), les employés autochtones (89 cents) et les minorités visibles (89 cents) sont moins bien payés.

La situation est plus encourageante dans les six grandes banques. Celles-ci ont payé les employés handicapés 95 cents ou plus pour chaque dollar gagné par un collègue valide, la Banque de Montréal dépassant ce chiffre avec 1,09 dollar. De même, les minorités visibles ont reçu 96 cents ou plus pour chaque dollar gagné par un collègue non issu d’une minorité, à l’exception de la Banque Nationale, qui a versé 89 cents.

Les femmes employées par les six grandes institutions gagnaient entre 81 et 85 cents par dollar gagné par un collègue masculin, à l’exception de la Banque Nationale, qui versait 75 cents. Les chiffres varient pour les employés autochtones, allant d’un minimum de 81 cents à la Banque Scotia à un maximum de 1,02 $ à la Banque Nationale.

La plupart des banques ont fourni un contexte supplémentaire sur les écarts salariaux. Plusieurs ont fait remarquer que les données d’Equi’Vision ne tiennent pas compte des différences d’expérience, d’emplacement ou de situation personnelle d’un employé, entre autres facteurs. BMO, la Banque Scotia et la CIBC ont déclaré que leurs écarts salariaux ajustés se sont réduits à moins de 3 % pour tous les segments.

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Dévoué au développement de sa communauté https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/devoue-au-developpement-de-sa-communaute/ Mon, 11 Dec 2023 05:07:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97893 Jean Vincent a fondé la Société de crédit commercial autochtone en 1992. Depuis sa création, l’OBNL a investi près de 100 M$ dans plus de 800 projets.

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Jean Vincent, président et chef de la direction de la ­Société de crédit commercial autochtone (SOCCA), aide depuis 30 ans les représentants des ­Premières ­Nations à accéder à l’autonomie financière. Ce comptable de formation, membre de la ­Nation ­huronne-wendat, a consacré sa carrière à concevoir des solutions financières inédites pour répondre aux besoins des membres de sa communauté. Il se décrit comme « un développeur qui aime trouver des solutions qui n’existent pas pour des problèmes qui semblent impossibles à résoudre ».

« ­Pour les Premières Nations, la difficulté d’accéder au financement a été la principale raison qui a motivé et orienté l’essentiel de ma carrière depuis le milieu des années 1980 jusqu’à aujourd’hui », ­dit-il. L’accès au financement limite l’autonomie financière des ­Autochtones. Obtenir un prêt pour se lancer en affaires ou acheter une maison, par exemple, relève du parcours à obstacles pour les membres des Premières ­Nations.

Les ­Autochtones ont des difficultés à accéder au capital, et ce, pour trois raisons, explique ­Jean ­Vincent. La première est l’article 89 de la ­Loi sur les ­Indiens, qui prévoit que les ­Autochtones qui sont situés dans une réserve sont insaisissables. « ­Il est difficile de financer une entreprise, même une maison, lorsqu’on n’est pas capable de donner le bien en garantie », ­explique-t-il. De plus, beaucoup de communautés des ­Premières ­Nations sont éloignées des grands centres financiers. « ­Enfin, le marché des Premières ­Nations est moins bien connu des grandes institutions financières, qui éprouvent une certaine méfiance envers lui », note ­Jean ­Vincent.

Lorsqu’il est nommé directeur du développement économique à ­Wendake, le conseil de bande lui demande de travailler sur une solution pour les entrepreneurs de la communauté qui ont de la difficulté à obtenir du financement. ­Ceux-ci avaient besoin de capital pour démarrer leurs entreprises ou pour prendre de l’expansion. Wendake compte quelque 2 200 habitants, dont 1 500 Hurons-Wendats qui y vivent. Près d’une centaine d’entreprises y sont en activité, dans des secteurs très variés, du commerce de détail à l’exportation, en passant par la fabrication et le tourisme, précise Jean Vincent.

Page blanche

Lorsqu’il prend ses fonctions, tout est à créer. Il s’entoure de professionnels de la finance et de juristes pour mettre en place la ­SOCCA, qui voit le jour en 1992. L’organisation à but non lucratif (OBNL) démarre avec un capital de cinq millions de dollars alloués par le gouvernement fédéral pour assurer des prêts aux entrepreneurs de la communauté.

Obtenir le financement nécessaire pour fonder la société n’a pas été de tout repos. Cinq années de négociations se sont écoulées entre la préparation du plan d’affaires et l’octroi de la première tranche de financement. Jean Vincent était âgé de 35 ans à l’époque et montait au front avec ses seuls diplômes et titres comptables en poche, à défaut d’une longue feuille de route professionnelle. « Nous avons dû démontrer que nous avions les compétences dans l’équipe et soumettre un plan d’affaires très détaillé ainsi que des politiques et procédures de crédit, des modèles de contrats de prêts et de garantie de prêts. Il a fallu aussi faire la démonstration que nous étions soutenus sur le plan politique, donc vendre notre projet non seulement au gouvernement du ­Canada, mais aussi aux ­Premières ­Nations », signale le dirigeant.

Au fil des ans, la recherche de financement est toujours restée un défi pour la ­SOCCA, ­dit-il. Toutefois, la société a pu s’appuyer ensuite sur ses résultats pour prouver sa solidité. L’actif sous gestion de la société a atteint 30 M$ en 2023, pour un chiffre d’affaires annuel de 3 M$. Le taux de pertes sur les prêts est inférieur à 0,25 %, ce qui est très bas, se félicite ­Jean ­Vincent. Depuis sa création, l’OBNL a investi près de 100 M$ dans plus de 800 projets.

En 2001, ­Jean ­Vincent participe à la mise sur pied d’Investissement ­Premières ­Nations du ­Québec, une société de capital de risque créée en 2001 en partenariat avec le ­Régime des bénéfices autochtones, la Corporation de développement économique montagnaise, le ­Fonds de solidarité ­FTQ et ­Desjardins. « Cela a été un autre défi, car il a fallu convaincre les différents investisseurs autochtones et non autochtones non seulement qu’il y avait un intérêt à investir, mais aussi qu’ils ne perdraient pas leur capital. »

En 2005, un autre levier s’ajoute au coffre à outils : la Société d’épargne des ­Autochtones du Canada (SEDAC). Afin de se capitaliser, cette organisation sans but lucratif dérivée de la ­SOCCA a émis des obligations pour une valeur totale de 1 M$ pour la première émission. La totalité des obligations s’est envolée en moins d’une journée, principalement auprès des épargnants de la communauté. « ­Plutôt que de placer leur argent dans une banque ou dans une caisse populaire dans des dépôts à terme, les membres des communautés préfèrent acheter nos obligations, un peu comme des obligations d’épargne du ­Canada ou du ­Québec. »

En 2023, la ­SEDAC administre des actifs totalisant 100 M$ et déclare un chiffre d’affaires de 3 M$ pour un taux de défaillance de 0 % sur le remboursement des prêts. Depuis sa création, la société a effectué une vingtaine d’émissions d’obligations de 5 ans, récoltant plus de 50 M$. Ce bas de laine est entièrement réinvesti dans le financement de prêts à la communauté. « ­En matière de surplus, c’est variable d’une année à l’autre. Cela dépend des investissements réalisés. C’est important qu’on soit rentable, parce qu’il faut générer des revenus. Cependant, comme ­OBNL, on n’a pas à récompenser des actionnaires. »

Depuis 2010, la SEDAC concentre sa mission sur l’accès à la propriété, un défi important pour les membres des Premières Nations dans les réserves, qui n’ont pas accès au financement hypothécaire traditionnel en raison de la Loi sur les Indiens. « ­On parle beaucoup de la crise du logement en ce moment au ­Canada, mais dans les communautés autochtones, cela fait longtemps qu’elle existe. »

En 2010, ­Jean ­Vincent s’attaque au plus grand défi de sa carrière : reproduire le modèle de la ­SOCCA à l’échelle du pays pour en faire une initiative nationale, en s’associant avec d’autres institutions financières autochtones. « ­Notre objectif est de nous assurer de disposer du capital nécessaire pour un marché de huit milliards de dollars de financement », ­indique-t-il. L’équipe de la ­SOCCA travaille à ce projet en partenariat avec l’Association nationale des sociétés autochtones de financement, le gouvernement fédéral, la ­Société canadienne d’hypothèques et de logement et des partenaires du secteur privé, dont la ­Fondation ­McConnell et la firme ­Casgrain & ­Compagnie.

La prochaine étape consiste à récolter une première tranche de capital de 150 M$, qui sera suivie par une autre tranche de 350 M$, puis d’un portefeuille de prêts de 500 M$. La dernière étape sera d’accéder aux marchés financiers via des mécanismes de titrisation. « ­On est dans une phase intense de négociation et j’ai bon espoir que ça va se réaliser », indique ­Jean ­Vincent.

Enfance à ­Charlesbourg

Jean ­Vincent a passé les cinq premières années de sa vie à ­Wendake, où son père dirigeait la succursale de la ­Banque canadienne nationale. Lorsque ­celui-ci obtient un poste de directeur de succursale à Limoilou, la famille déménage à ­Québec et s’installe dans le quartier de ­Charlesbourg. Au Petit Séminaire de ­Québec, où il effectue ses études secondaires et collégiales, ­Jean ­Vincent est intéressé par les sciences. Il se voit plus tard devenir médecin, dentiste ou ingénieur, mais pas banquier. C’est pourtant dans l’institution financière de son père, où il commence comme commis à l’épargne, qu’il attrape la piqûre de l’administration. « J’ai toujours eu de l’ambition. Je me voyais grandir dans la banque. J’aspirais à des postes de direction. Pourquoi ne pas devenir président de la banque ? ­Je me suis embarqué sur un programme d’entraînement à la direction. J’ai aimé le monde bancaire et j’ai commencé véritablement à m’intéresser à l’administration. »

Il part ensuite travailler pendant quatre années pour le gouvernement fédéral dans la ­Basse-Côte-Nord avant de demander son transfert à ­Québec afin de poursuivre des études universitaires en administration à l’Université Laval. « J’avais un poste de professionnel, mais j’aspirais à beaucoup plus. Je voulais avoir plus d’outils pour me développer. » ­De 1984 à 1989, il termine un baccalauréat en administration des affaires et une licence en science comptable, passe les examens de deux ordres professionnels comptables de l’époque, tout en travaillant à temps plein et en élevant deux jeunes enfants.

La ­Loi sur les ­Indiens, créée en 1876, constitue une des principales contraintes à l’accès au financement pour les Autochtones, estime ­Jean ­Vincent. « ­Cette loi fait que même si notre poids dans la population est de 5 %, notre contribution au ­PIB du pays n’est que de 2 %. Nous ne récoltons que 0,2 % du capital qui est disponible au Canada pour les entreprises. » ­Cette situation crée un décalage économique important avec le reste des Canadiens, ajoute le dirigeant.

La ­Loi sur les ­Indiens n’est toutefois pas à rejeter en bloc, selon lui. « À travers la ­Loi sur les ­Indiens et d’autres lois qui ont été créées, comme la ­Loi sur la gestion financière des ­Premières ­Nations, la ­Loi sur la gestion des terres des ­Premières ­Nations, et la Loi sur les institutions fiscales des ­Premières ­Nations, les peuples autochtones disposent d’opting out qui ont contribué à leur faciliter l’accès au capital. » ­Il estime cependant qu’il faudrait réaménager la ­Loi sur les ­Indiens ou adopter de nouvelles lois pour permettre aux ­Premières ­Nations de se doter d’outils de financement.

Travailler en partenariat

La solution aux défis du financement pour les membres des ­Premières ­Nations passe avant tout par des partenariats entre les institutions financières autochtones et les allochtones, croit le dirigeant. « ­Les besoins des communautés en matière de financement sont tellement importants que les institutions autochtones ne pourront pas régler tous les problèmes [en vase clos]. »

Cela vaut également pour les institutions financières allochtones. « ­Trop souvent, par le passé, des sièges sociaux de grandes banques ont mis en place des initiatives visant les communautés sans consulter les gens sur le terrain. Ils arrivent avec une solution toute faite et veulent l’appliquer, alors qu’il faudrait travailler en concertation pour que ces initiatives, qui partent d’une bonne intention, aient les effets escomptés ».

Jean ­Vincent rêverait de mettre sur pied une institution financière pour les ­Premières ­Nations à l’échelle nationale, sur le modèle de la ­Banque de développement du Canada (BDC), une institution créée par le gouvernement fédéral pour soutenir les entrepreneurs. Une banque traditionnelle ne peut pas jouer ce rôle, ­estime-t-il, « parce que les solutions qui fonctionnent le mieux au sein des Premières ­Nations, ce sont des solutions dirigées, contrôlées et possédées par les ­Premières ­Nations ».

Aujourd’hui, ­Jean ­Vincent ne souhaite plus devenir président d’une grande banque. Ses rêves et ses ambitions pour ­lui-même et sa communauté, il les a déjà réalisés en partie grâce à la ­SOCCA. Tranquillement, il passe le flambeau. En avril 2022, ­Martin ­Légaré a pris la relève des activités en tant que directeur général. Une nouvelle étape commence.

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L’économie autochtone pourrait atteindre 100 G$ https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/leconomie-autochtone-pourrait-atteindre-100-g/ Fri, 01 Dec 2023 13:08:50 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97720 Selon une leader.

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L’organisatrice d’une conférence d’affaires autochtone à Toronto soutient que son objectif est d’établir le pouvoir économique indéniable des peuples autochtones.

Carol Anne Hilton, fondatrice et directrice générale de l’Indigenomics Institute, a affirmé le 22 novembre dernier, lors de la conférence inaugurale d’Indigenomics on Bay Street, que le Canada restreint depuis trop longtemps les opportunités économiques des peuples autochtones.

« Ce pays s’est construit sur l’exclusion économique des autochtones », a dit Carol Anne Hilton.

Elle a souligné que l’éventail de projets autochtones ambitieux en cours, même si tant de personnes se remettent encore de l’héritage des pensionnats et d’autres politiques néfastes, montre la force du potentiel autochtone.

« Non seulement nous sommes toujours là, mais nous sommes résilients, nous sommes puissants et nous sommes prêts à faire des affaires. »

Elle s’est fixé comme objectif que l’économie autochtone atteigne au moins 100 milliards de dollars (G$), soit environ le double de ce qu’elle est aujourd’hui, afin que les peuples autochtones soient représentés de manière égale dans l’économie canadienne, même si elle n’a pas précisé quand.

La part de l’économie d’environ 48,9 G$ attribuée aux peuples autochtones en 2020 représente une augmentation par rapport aux 41,7 G$ de 2012, à mesure que l’éventail des initiatives commerciales se développe.

Partout au pays, il existe des exemples de grands projets, depuis l’achat par la Coalition mi’kmaq du géant des fruits de mer Clearwater Seafood sur la côte Est, jusqu’au vaste projet d’immeubles locatifs de la nation Squamish à Vancouver, en passant par les divers projets de ressources sur lesquels les peuples autochtones se sont associés dans les Prairies.

Dans l’ensemble, il y avait environ 37 000 entreprises appartenant à des Autochtones en 2018, selon Statistique Canada.

Un organisme national

Des organisations comme le Conseil de gestion financière des Premières Nations et l’Autorité financière des Premières Nations aident à orienter certains investissements financiers, mais Carol Anne Hilton a souligné qu’il fallait également un organisme national pour aider à centraliser les fronts de la réglementation, de l’investissement et de la réconciliation économique afin de faire avancer les investissements des entreprises.

« À ce stade, il n’existe aucun organisme central qui défend l’écosystème économique des organisations commerciales nationales », a-t-elle remarqué.

Le gouvernement fédéral est de plus en plus disposé à soutenir des projets majeurs, avec un engagement dans l’énoncé économique de l’automne de mardi à établir un programme de garantie de prêt autochtone. Ce programme permettrait aux communautés d’investir dans les industries, y compris dans les ressources naturelles, puisque la Loi sur les Indiens interdit aux Premières Nations d’utiliser les terres des réserves comme garantie, ce qui rendrait difficile l’obtention de financement pour des projets.

Selon Carol Anne Hilton, une partie du défi consiste également à changer les perceptions persistantes selon lesquelles les peuples autochtones constituent un coût plutôt qu’un élément générateur et directement lié au bien-être économique du Canada.

Wil Jimmy, de WJ Strategic Partnerships, qui a passé des décennies dans le secteur bancaire, a parlé lors de la conférence du projet de corridor de services publics NeeStaNan à travers le nord des Prairies, qu’il contribue à faire avancer.

Il a affirmé que même si la colonisation a détruit tant de choses et que les peuples autochtones sont encore en train de se rétablir, il est important de réfléchir et d’aller de l’avant.

« Une fois que vous avez reconnu votre passé, que vous vous en occupez, vous pouvez démarrer le processus de guérison », a-t-il soutenu.

« Je suis reconnaissant que nous ayons émergé et que nous soyons arrivés sur Bay Street grâce à Indigenomics, et c’est notre heure. Notre peuple a senti le battement du tambour, qui est le battement du cœur d’une nation. Nous sommes ici, nous sommes arrivés. »

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Le CFA Institute publie la version finale du code de diversité https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-cfa-institute-publie-la-version-finale-du-code-de-diversite/ Tue, 08 Mar 2022 13:17:10 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=85615 Au Canada, le code exige que les organisations s'engagent à favoriser la réconciliation avec les Autochtones.

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Le CFA Institute a publié son code final sur la diversité, l’équité et l’inclusion pour la profession d’investisseur au Canada et aux États-Unis, à la suite d’une consultation menée l’année dernière qui a suscité plus de 100 lettres de commentaires.

Le code exige des signataires qu’ils s’engagent à

  • élargir la réserve de talents diversifiés ;
  • concevoir, mettre en œuvre et maintenir des pratiques d’embauche et d’intégration inclusives et équitables ;
  • concevoir, mettre en œuvre et maintenir des pratiques de promotion et de rétention inclusives et équitables afin de réduire les obstacles au progrès ;
  • utiliser leur position et leur voix pour promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI) et améliorer les résultats DEI dans le secteur de l’investissement ;
  • utiliser leur rôle, leur position et leur voix pour promouvoir et augmenter les résultats mesurables de la DEI dans le secteur de l’investissement ; et
  • mesurer et rendre compte de nos progrès dans l’obtention de meilleurs résultats en matière de DEI au sein de leur entreprise.

Au Canada, le code exige de s’engager à mettre en œuvre l’Appel à l’action 92 de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada.

« Au fil des générations, le secteur de l’investissement a manqué de connaissances, d’expérience et, franchement, de motivation pour intégrer la DEI dans le cadre et la culture des organisations. Cela est en train de changer, assure Sarah Maynard, responsable mondiale de la diversité externe, de l’équité et de l’inclusion du CFA Institute, dans un communiqué. De plus en plus, la responsabilité de la DEI passe aux mains des propriétaires d’entreprise, avec des objectifs DEI intégrés dans la stratégie commerciale à long terme. »

Par rapport au projet de code de 2021, le code final élargit la liste des groupes divers pour inclure la religion, le bien-être mental et l’intersectionnalité (lorsqu’une personne appartient à deux groupes divers ou plus).

La version finale note également explicitement que l’équité n’est pas définie de la même manière que l’égalité. « L’équité offre à ceux qui en ont besoin un soutien ciblé pour atteindre leur plein potentiel », indique le code.

Les signataires doivent rendre compte de leurs progrès chaque année au CFA Institute, et l’institut rendra compte des statistiques au niveau du secteur.

Dans les deux ans suivant la signature du code, les organisations doivent adopter une politique et une déclaration DEI, établir un processus de gouvernance de surveillance et créer un plan de mise en œuvre pour intégrer la DEI.

La DEI est un domaine d’intérêt croissant pour les organismes de réglementation en Amérique du Nord. Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières ont mené une consultation sur les questions de diversité l’année dernière. En septembre 2021, les organismes de réglementation des valeurs mobilières de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick ont publié un document conjoint sollicitant des commentaires sur les questions de diversité et de gouvernance d’entreprise. Plus tard ce même mois, la North American Securities Administrators Association (NASAA) a adopté une nouvelle politique sur la diversité, l’équité et l’inclusion lors de son assemblée annuelle.

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Les gestionnaires adoptent des pratiques de réconciliation https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/les-gestionnaires-adoptent-des-pratiques-de-reconciliation/ Thu, 15 Jul 2021 12:08:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=81085 Une enquête révèle que plus de la moitié des entreprises ont pris en compte les droits des autochtones dans leur analyse d’investissements.

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Une enquête de l’Initiative pour la réconciliation et l’investissement responsable (Reconciliation and Responsible Investment Initiative ou RRII) a révélé que de nombreux gestionnaires intègrent la réconciliation et la reconnaissance des droits des autochtones dans leurs activités. Toutefois, le degré d’engagement et d’intégration est mitigé.

« Alors que certaines entreprises sont en tête pour ce qui est de créer une dynamique interne et d’intégrer la réconciliation économique dans les relations avec les clients, les investissements et la direction, d’autres doivent encore prendre des mesures concrètes pour répondre à l’Appel à l’action 92 de la Commission de vérité et réconciliation et passer de la sensibilisation à l’action en matière de réconciliation », a déclaré Katherine Wheatley, directrice de la RRII, qui est issu d’un partenariat entre la Shareholder Association for Research and Education et la National Aboriginal Trust Officers Association.

« Dans certains cas, [les entreprises] n’ont encore rien fait », a-t-elle ajouté.

Quarante des 47 sociétés de gestion d’investissements interrogées (85 %) ont indiqué qu’elles avaient pris en compte la réconciliation et la reconnaissance des droits des autochtones dans leur analyse. Pour 33 de ces 40 sociétés (70 %), la prise en compte de la réconciliation a entraîné un changement dans l’évaluation des entreprises de leur portefeuille.

Cependant, seules 22 d’entre elles (47 %) ont adopté des directives de vote par procuration qui intègrent des considérations liées aux peuples autochtones.

On a également demandé aux gestionnaires d’investissement s’ils avaient connaissance d’opportunités d’investissement dirigées par des autochtones ou axées sur les autochtones.

Alors que 18 entreprises (39 %) ont déclaré ne pas être au courant de telles opportunités, près de la moitié d’entre elles ont dit connaître le Raven Indigenous Impact Fund. Les obligations de la First Nations Finance Authority, le National Aboriginal Capital Corporations Association Indigenous Growth Fund et le Deshkan Ziibi Conservation Impact Bond sont les autres opportunités citées par les entreprises.

Peut-être en raison de cette sensibilisation limitée, seules dix sociétés (21 %) ont déclaré avoir évoqué des opportunités axées sur les autochtones avec leurs clients autochtones, et seulement huit sociétés (17 %) ont dit l’avoir fait avec des clients non autochtones.

L’enquête s’est également intéressée aux politiques internes des gestionnaires d’investissement en matière de promotion de la réconciliation.

Vingt-trois entreprises (49 %) ont adopté des politiques visant à attirer, retenir et/ou promouvoir les employés autochtones, tandis que 21 entreprises (45 %) ont déclaré avoir mis en place des programmes éducatifs sur l’histoire des peuples autochtones à l’intention de la direction et du personnel. La politique la moins répandue concerne l’approvisionnement auprès de fournisseurs autochtones, que seules huit entreprises (17 %) ont adopté.

Selon Katherine Wheatley, les gestionnaires d’investissement ont de nombreuses possibilités d’améliorer leur jeu.

« Certaines entreprises australiennes du secteur de l’investissement ont élaboré des plans d’action de réconciliation afin d’articuler une vision ferme de la réconciliation et de fixer des objectifs et des responsabilités pour guider leurs actions. Nous aimerions que les entreprises canadiennes s’inspirent de ces modèles », a-t-elle souligné.

« Les sociétés de gestion de placements ont de vastes sphères d’influence au sein de l’industrie ; leur interface directe avec les clients et les sociétés émettrices et leur interaction avec les institutions de réglementation et les pairs de l’industrie les placent en position d’être des moteurs de changement positif », a-t-elle complété.

Le rapport détaillant les résultats de l’enquête comprend cinq grandes recommandations à l’intention des gestionnaires d’investissement :

  1. élaborer une vision claire de la réconciliation ;
  2. approfondir l’engagement avec les peuples autochtones ;
  3. identifier les possibilités de soutenir la réconciliation ;
  4. promouvoir la réconciliation dans l’ensemble de la chaîne d’investissement ;
  5. et établir des partenariats et/ou investir dans des communautés et des entreprises autochtones.

L’Appel à l’action 92 de Vérité et Réconciliation a défini la réconciliation pour les entreprises canadiennes en leur demandant d’adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cela impliquerait des actions telles que garantir un accès équitable aux emplois pour les peuples autochtones et éduquer le personnel sur les droits des autochtones.

L’enquête RRII a été menée entre février et mars 2021. Parmi les entreprises qui ont indiqué leur emplacement, 27 avaient leur siège social au Canada, une aux États-Unis et une au Royaume-Uni.

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Comment investir pour la réconciliation https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/comment-investir-pour-la-reconciliation/ Wed, 14 Jul 2021 12:15:03 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=81082 Les investisseurs ont de nombreuses possibilités d'agir en faveur des communautés autochtones.

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Alors que le Canada se remet des atrocités commises à l’encontre des peuples autochtones, la communauté financière cherche des occasions de soutenir la réconciliation.

Depuis le mois de mai, le pays s’est vu rappeler brutalement que des milliers d’enfants autochtones ont été enterrés dans des tombes anonymes à proximité de pensionnats. Les récentes révélations ont suscité l’horreur et le chagrin au niveau national, ainsi qu’un regain d’intérêt pour la réconciliation – un objectif qui peut être atteint avec l’aide des investisseurs.

« Les investisseurs ont de nombreuses occasions d’agir en faveur de la réconciliation et de s’aligner sur elle », assure Katherine Wheatley, directrice de programme de l’Initiative pour la réconciliation et l’investissement responsable, un partenariat entre la Shareholder Association for Research and Education (SHARE) et la National Aboriginal Trust Officers Association (NATOA).

Les investisseurs ont franchi une étape importante en avril, lorsque SHARE a déposé une proposition d’actionnaire liée à la réconciliation et à l’inclusion des Autochtones auprès du Groupe TMX au nom de la Fondation Atkinson, dans le cadre de l’Initiative de réconciliation et d’investissement responsable (Reconciliation & Responsible Investment Initiative ou RRII).

Le Groupe TMX a recommandé de voter en faveur de la proposition. C’était la première fois qu’une proposition sur la réconciliation était approuvée par le conseil d’administration d’une société canadienne, selon SHARE. La proposition a été adoptée avec 98 % d’approbation le 12 mai.

« En tant qu’actionnaires, nous commençons à prendre conscience du pouvoir que nous avons à l’échelle nationale », en conclut Mark Sevestre, président de NATOA. Il estime que les communautés autochtones du Canada gèrent, ou pourraient être éligibles pour gérer, environ 10 milliards de dollars (G$) de fonds.

L’appel à l’action 92 de la Commission de vérité et de réconciliation a défini la réconciliation pour les entreprises canadiennes en leur demandant d’adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cela impliquerait des actions telles que la garantie d’un accès équitable aux emplois pour les peuples autochtones et l’éducation du personnel sur les droits des autochtones.

« Le fait que les gens portent des chemises orange [pour sensibiliser les gens à la situation liée aux pensionnats] – c’est bien, mais qu’est-ce que cela accomplit vraiment, s’interroge Mark Sevestre. Pour nous, le plus grand impact que nous aurons sera d’entrer en contact avec des gestionnaires de placements et des conseillers qui ne pensent pas avoir quoi que ce soit à voir avec les solutions dans ce domaine. »

Du risque à l’opportunité

Des organisations autochtones comme le Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCCA) ont mis au point des mesures et des indicateurs pour aider les investisseurs intéressés par la réconciliation.

Historiquement, les entreprises ont eu tendance à considérer les relations avec les Autochtones comme une source potentielle de responsabilité, explique Katherine Wheatley, en posant des questions telles que « Que faisons-nous si les Autochtones exercent leurs droits ? » ou « Que se passe-t-il si les communautés ne sont pas d’accord avec ce développement ? ».

« Nous sommes désireux d’explorer et de mettre en évidence les moyens de dépasser cette optique de risque, affirme-t-elle. Il existe de grandes possibilités de faire progresser la croissance économique ensemble de manière durable, inclusive et qui résonne du point de vue des peuples autochtones et non autochtones. »

En plus de l’engagement du Groupe TMX, SHARE s’est engagée avec succès sur les questions autochtones avec des entreprises comme la Financière Sun Life et Great-West Lifeco, constate Katherine Wheatley. Les deux sociétés ont accepté de fournir des informations supplémentaires sur les relations avec les Autochtones, et la Sun Life s’est inscrite à la certification Relations progressistes avec les Autochtones (RPA) du CCAB. SHARE a également fait partie d’un groupe d’investisseurs qui a influencé l’équipe de la LCF d’Edmonton à changer son nom pour celui des Elks.

Katherine Wheatley attribue ces succès à une plus grande sensibilisation à la nécessité de la réconciliation et à des tendances plus larges en matière de divulgation des paramètres environnementaux, sociaux et de gouvernance.

Lors des rencontres avec les actionnaires, « l’une des réponses que nous obtenons des entreprises est la suivante : « Nous ne savions pas que les investisseurs se souciaient de cette information », rapporte-t-elle. Des éléments que nous n’avions pas l’habitude de percevoir comme très importants pour le succès des entreprises sont [maintenant] amalgamés aux informations financières. »

La représentation des peuples autochtones au sein de la direction devient de plus en plus importante, selon Mark Sevestre.

« L' »indigénisation » de la main-d’œuvre et la présence de ces voix dans les conseils d’administration des entreprises conduiront à la prise en compte des questions autochtones, estime-t-il. Une grande partie du travail que nous essayons de faire consiste à accroître les possibilités pour les autochtones qualifiés d’accéder à ces postes et d’influer sur les décisions prises par ces entreprises. »

Pour les investisseurs particuliers qui cherchent à allouer leurs fonds directement aux entreprises indigènes, il n’existe que quelques produits, comme les obligations émises par l’Autorité financière des Premières Nations.

Kevin Thomas, PDG de SHARE, pense que l’intérêt des investisseurs institutionnels pour la réconciliation devrait stimuler le développement de davantage de produits pour les investisseurs particuliers. Il fait remarquer que le Raven Indigenous Impact Capital Fund, lancé au début de l’année, a récolté 25 M$ de la part d’investisseurs institutionnels du Canada et des États-Unis au moment de sa clôture le 31 janvier.

Tabatha Bull, présidente et chef de la direction du CCAB, encourage les investisseurs institutionnels à considérer des fonds comme Raven qui investissent dans des organisations dirigées par des Autochtones qui servent les communautés autochtones. Par exemple, OneFeather Mobile Technologie, financée par Raven, a lancé une application bancaire numérique autochtone en juillet. L’entreprise gère également une plateforme de vote en ligne qui a servi 30 % des communautés des Premières Nations du Canada.

Investir en fonction des valeurs autochtones

Mark Sevestre assure que le partenariat de la NATOA avec SHARE aide les communautés autochtones à mieux comprendre leurs responsabilités en tant qu’actionnaires et à exiger davantage de leurs gestionnaires de placements.

« Les gestionnaires de placements ne se rendent pas toujours compte que les communautés autochtones peuvent avoir des priorités différentes. Il m’est arrivé qu’un gestionnaire me dise : « Oh, vous êtes autochtone, donc vous êtes contre le pétrole ». Eh bien, certains le sont, d’autres non », précise-t-il.

Cependant, de nombreuses communautés autochtones ne veulent pas investir dans des entreprises qui pourraient porter atteinte à leurs droits ou à leurs territoires. « Les valeurs traditionnelles et culturelles doivent être incluses dans nos politiques d’investissement, car ce qui entre dans ces portefeuilles doit être le reflet des valeurs que nous défendons », souligne-t-il.

C’est ce qu’ont fait plusieurs communautés autochtones d’Amérique du Nord.

La politique d’investissement du Oneida Tribe of Indians of Wisconsin Trust Fund, par exemple, stipule que le fonds doit investir d’une manière conforme aux valeurs amérindiennes et qu’il « préfère investir dans des entreprises qui contribuent positivement à atténuer les problèmes auxquels la société et l’environnement sont confrontés ».

Les Premières Nations de Carcross/Tagish, quant à elles, incluent leurs valeurs d’intégrité, d’altruisme, d’honneur, de respect, de courage et de savoir dans la loi Dáanaa Jíli (Cache), qui régit les investissements et d’autres politiques.

Tabatha Bull espère que la sensibilisation et l’engagement en faveur de la réconciliation autochtone continueront à prendre de l’ampleur, même lorsque les gros titres sur les atrocités commises à l’encontre des peuples autochtones commenceront à s’estomper.

« J’espère vraiment qu’il ne s’agira pas d’un blitz médiatique et que nous retournerons ensuite à l’oubli de notre passé, dit-elle. Malheureusement, ce sera une année où l’on continuera à découvrir des restes d’enfants. Nous savons qu’ils sont là et que [les découvertes] ne sont qu’une confirmation, et cela va être difficile pour les peuples autochtones – mais cela va permettre de garder la conversation en tête. »

Ce qu’il faut rechercher lorsqu’on investit pour la réconciliation

Certification RPA

Le Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCCA) a élaboré la certification Relations Progressistes avec les Autochtones (RPA) en 2001 et a certifié plus de 150 entreprises.

« Le programme de RPA est un processus et une voie à suivre pour aider les entreprises à élaborer leur stratégie d’inclusion des Autochtones et à se rapprocher de leur propre réalisation de l'[Appel à l’action] 92, explique Tabatha Bull, présidente et chef de la direction du CCCA. J’espère qu’un jour, la liste des entreprises du TMX comprendra également leur certification RPA. »

Le programme de RPA vérifie les initiatives et les résultats des entreprises dans quatre domaines de performance clés :

Les actions de leadership (par exemple, l’établissement de politiques, l’élimination des obstacles structurels).
Emploi (recrutement, maintien en poste, avancement)
Développement commercial (par exemple, approvisionnement auprès d’entreprises autochtones, engagement dans la chaîne d’approvisionnement)
les relations avec la communauté (par exemple, les investissements communautaires, l’engagement avec les parties prenantes autochtones).

« Au cours du premier trimestre de cette année, nous avons recruté plus de 25 entreprises », informe Tabatha Bull. De nombreuses entreprises qui ont adhéré au cours des dernières années, comme Uber, opèrent à l’échelle nationale et dans les centres urbains, précise-t-elle. « C’est une histoire très différente de celle qui consiste à établir une relation avec les communautés autochtones parce que vous avez un impact sur leurs terres. [Ces entreprises] veulent établir de meilleures relations et comprendre comment elles peuvent faire mieux. »

Les entreprises peuvent être soit engagées (et prendre des mesures pour obtenir la certification), soit certifiées RPA. La certification comporte trois niveaux : bronze, argent et or. Les entreprises certifiées or ont fait preuve d’un « leadership durable » dans l’établissement de relations solides avec les parties prenantes autochtones.

La Banque de Montréal et la Banque Scotia sont des entreprises certifiées or en matière de RPA. ATB Financial, CIBC et Sun Life sont aussi des entreprises engagées dans le RPA.

Entreprises et réconciliation 

Le RRII a publié deux rapports sur les progrès réalisés par les entreprises canadiennes pour faire avancer la réconciliation. Le deuxième rapport a été publié en mars.

Les rapports ont examiné les indicateurs dans six catégories principales :

Politiques de diversité
Emploi et avancement
Contrats et approvisionnement
Formation et éducation
Droits des autochtones (par exemple, si l’émetteur reconnaît la nécessité d’obtenir le consentement libre, préalable et éclairé des peuples autochtones)
Investissement communautaire

Le rapport de mars a examiné les divulgations de 78 émetteurs de 2019 et a constaté que 26 % des entreprises ont déclaré qu’elles donnaient la priorité à l’emploi des autochtones, contre 13 % en 2016. Les efforts du secteur financier étaient toutefois insuffisants : « Il existe une marge de manœuvre considérable pour améliorer les divulgations liées à la réconciliation, puisque pas plus de trois des 13 institutions de l’échantillon ont déclaré un seul indicateur. »

Advisor’s Edge a analysé les plus récents rapports financiers et de durabilité de 20 banques, assureurs, gestionnaires d’actifs et sociétés de conseil qui opèrent au Canada. Neuf d’entre elles indiquent le pourcentage d’employés autochtones, et cinq d’entre elles mentionnent des objectifs de représentation autochtone. Neuf de ces 20 entreprises ont mentionné des investissements dans les communautés indigènes et/ou des programmes de formation axés sur les indigènes pour leurs employés.

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