Le concept de volatilité à court terme en tant que mesure du risque cause bien du tort aux investisseurs car il comporte des défauts majeurs, dit M. Blackstein, vice-président et gestionnaire de portefeuille auprès de Gestion d’actifs 1832 à Toronto. « Cela dit, il est vrai que nous puissions être plus volatils sur de courtes période, mais nous pouvons aussi être moins volatils. »
M. Blackstein gère le Fonds Croissance américaine Power Dynamique depuis son lancement en juillet 1998, ainsi que la série Société constituée il y a 14 ans, la Catégorie Croissance américaine Power Dynamique. Il gère aussi la Catégorie Croissance mondiale Power Dynamique. Les mandats mondial et américain ont chacun gagné deux fois dans leurs catégories aux Prix Morningstar, plus récemment en 2011.
Bien que le portefeuille concentré de M. Blackstein axé sur les titres affichant une croissance de leurs bénéfices se soit surclassé dans la catégorie Actions américaines au cours de diverses périodes normalisées allant d’un an à 15 ans, il signale que les investisseurs ne devraient pas miser sur des gains à court terme.
« Si vous comptez détenir ces fonds pendant les prochains 12 à 18 mois, alors peut-être vaudrait-il mieux choisir un autre fonds », dit-il. Ces fonds offrent des rendements à long terme et nous voulons que nos investisseurs les conservent pendant les cinq prochaines années. »
La discipline de placement de M. Blackstein est axée sur le potentiel de croissance des sociétés en matière de revenus et de bénéfices sur une période de trois à cinq ans. Il entrevoit des créneaux surévalués dans le marché américain, mais il est à l’aise avec les évaluations et les bénéfices potentiels des titres qu’il a choisis.
Comme M. Blackstein applique une gestion très active, il est réticent à discuter de titres spécifiques. Le taux de rotation de son portefeuille, qui oscille généralement entre 250 % et 300 % annuellement, est l’un des plus élevés de la catégorie Actions américaines. Un fonds ayant un taux de rotation de 100 % a une période de détention moyenne d’un an. À titre de comparaison, durant n’importe quelle année, la période de détention moyenne pourrait être d’environ quatre mois.
L’indice boursier suivi par M. Blackstein pour les fonds américains axés principalement sur les grandes capitalisations est l’Indice S&P 500. Mais en choisissant les 20 à 30 titres qu’il détient, il ne prête aucune attention à la répartition des secteurs ou des titres au sein de l’indice.
Cela dit, il a tendance à favoriser les secteurs de la technologie de l’information, de la consommation discrétionnaire et des soins de la santé, mais se tient à l’écart du secteur des ressources naturelles. Selon M. Blackstein, la participation de 43 % du Fonds Croissance américaine Dynamique Power American dans le secteur de la technologie témoigne du potentiel de croissance de certains titres dans ce secteur. Le secteur de la technologie contient un amoncellement de titres et ses choix reposent sur des facteurs spécifiques à chaque titre.
D’après les données de Morningstar, les titres principaux du fonds à la fin du mois d’août étaient Tableau Software, avec une pondération de 7 %, suivi par Palo Alto Networks et le fournisseur d’informatique en nuage Salesforce.com, chacun ayant une pondération de 5,9 %.
M. Blackstein considère que certains secteurs comme l’informatique en nuage, la sécurité de bases de données massives, le commerce de détail en ligne et les nouveaux médicaments dans l’industrie pharmaceutique offrent des tendances de croissance à long terme.
Par contre la croissance des services financiers est trop faible au goût de M. Blackstein, ce qui explique la pondération actuelle de seulement 2 % du portefeuille dans les titres financiers. Il a tendance à aussi éviter régulièrement les titres de l’énergie et des matériaux. Afin de les évaluer de manière appropriée, dit-il, il devrait se forger une opinion sur les tendances des prix des marchandises.
En ce qui concerne les tendances économiques plus générales, M. Blackstein ne se soucie pas de la santé de l’économie américaine. « Même si tout le monde parle de l’état pitoyable de l’économie américaine, il semble que cela ne soit pas le cas. Le taux de chômage est de 5,1 %, il s’agit donc pratiquement d’un plein emploi », dit-il.
M. Blackstein dit que le marché de l’immobilier résidentiel américain a affiché une reprise et il prévoit que celui-ci va demeurer solide, ce qui dynamisera l’industrie de la construction de logements. « L’effondrement des cours immobiliers a entraîné une liquidation du marché, suivi d’une reprise du secteur de la construction dans le marché du logement », dit-il. « Mais il existe une énorme pénurie de nouveaux logements aux États-Unis. C’est ce qui a entraîné une baisse, et c’est ce qui est en train d’entraîner une hausse. »
M. Blackstein ne pense pas non plus que les perspectives de hausse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine sont de mauvais augure pour le marché boursier. « On pourrait par la suite observer des problèmes liés aux comportements des investisseurs, et certainement quelques perturbations, et j’ose à penser que nous n’en serons pas affectés. » Mais le retour à la normale du marché obligataire serait une évolution saine pour les marchés financiers en général, dit-il.