Jusqu’à présent cette année, il y a eu quelques petites embûches pour ce secteur qui a profité d’une reprise solide au cours des cinq dernières années, mais dans lequel la volatilité demeure très élevée et où les incertitudes le sont encore plus.
Il n’y a aucun doute que les grandes banques, qui dominent le secteur financier, sont bien mieux capitalisées qu’elles ne l’étaient au début de la crise financière, mais les résultats en mars du test de résistance annuel de la Réserve fédérale effectué sur les 30 plus grandes banques américaines démontrent un manque de solidité de la part de certains grands organismes prêteurs, notamment Citigroup, et révèlent clairement l’obstacle important que représentent les coûts élevés de conformité, de réglementation et juridiques dans toute l’industrie.
L’économie américaine constitue un autre obstacle. Malgré des signes indéniablement prometteurs observés au cours des dernières années, les inquiétudes portant sur la fragilité de l’économie ont généralement nui aux banques, moins disposées à accorder des prêts dans ce type d’environnement. Moins de prêts signifient moins de croissance pour les banques.
Les occasions qu’offrent les services financiers américains
Les analystes d’actions de Morningstar considèrent les services financiers comme étant essentiellement évalués à leur juste valeur, certains titres représentant des occasions attrayantes. À l’avenir, une reprise du secteur serait vraisemblablement alimentée par plusieurs facteurs, y compris une amélioration continue de l’économie américaine (et certainement aussi des économies mondiales), ce qui inciterait les banques centrales à continuer le retrait de leurs politiques d’argent facile et laisser les taux d’intérêt augmenter.
Cela engendrerait certainement une augmentation des activités de prêts pour les banques, ainsi qu’une baisse du chômage à l’échelle mondiale. Parallèlement, les marchés mondiaux auraient besoin de continuer à grimper (les analystes d’actions de Morningstar sont d’avis que la performance des gestionnaires d’actifs dans le secteur des services financiers suivra plus ou moins celle du marché). Et en théorie, la vigueur persistante des marchés générerait plus de transactions pour les banques d’investissement. Et par-dessus le marché, les banques poursuivraient probablement leurs efforts de réduction des coûts (beaucoup de succursales de banques sont d’après nous en voie de disparition).
Les performances de certains sous-secteurs
Dans l’ensemble, le secteur des services financiers est constitué d’une poignée de sous-secteurs : les banques, les compagnies d’assurance, les fiducies de placement immobilier (FPI), les gestionnaires d’actifs et les marchés des capitaux.
Les banques se sont sous-classées par rapport à l’ensemble du marché boursier américain jusqu’à présent cette année, suite aux tests de résistance et à une rotation sectorielle se détournant généralement des services financiers. Les compagnies d’assurance ont été également à la traîne dans des marchés obligataires et boursiers vigoureux qui tendent à faire baisser leur cours, et par conséquent les rendements sur le capital investi.
De leur côté, les FPI se sont très bien comportées après une année 2013 plutôt médiocre où les investisseurs ont paniqué. On pourrait penser que le spectre de la hausse des taux d’intérêt puisse nuire aux FPI, mais la hausse des taux d’intérêt est aussi généralement le signe d’une économie solide, et pour les FPI, une reprise signifie un taux d’occupation supérieur et une augmentation constante des loyers pour les locataires.
Un aperçu des FNB des services financiers pondérés selon la capitalisation boursière
Il existe trois grands FNB liquides qui ciblent le secteur des services financiers américains : Financial Select Sector SPDR (XLF), Vanguard Financials (VFH) et iShares U.S. Financials (IYF). Tous trois cherchent à reproduire les indices généraux des actions financières américaines à plus grosse capitalisation, qui incluent des sociétés de services financiers diversifiés, des banques, des FPI, des compagnies d’assurance et des firmes des marchés des capitaux. Ils ont tous des portefeuilles relativement similaires, malgré quelques petites différences dans leur composition.
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Fidelity a récemment lancé un FNB diversifié axé sur les services financiers et pondéré en fonction de la capitalisation boursière, Fidelity MSCI Financials Index (FNCL), qui exige un ratio des frais de gestion très faible de 0,12 %. Bien que ce fonds soit parvenu dans une certaine mesure à rassembler des actifs (121 M$ au moment de la rédaction de cet article), les trois grands FNB des services financiers donnent piètre allure à FNCL en termes d’actifs et de liquidité.
PowerShares S&P SmallCap Financials (PSCF) est un autre FNB pondéré selon la capitalisation boursière consacré aux services financiers. Comme son nom l’indique, PSCF piste un indice de sociétés financières américaines à petite capitalisation. Il puise ses avoirs dans l’indice S&P SmallCap 600. Dans la Matrice de style Morningstar, PSCF se situe dans le segment de valeur, entre les petites et les micro-capitalisations. Morningstar ne calcule pas un ratio cours/juste valeur ou une cote de bastille économique pour PSCF. Ce FNB s’est sous-classé par rapport aux FNB pondérés selon la capitalisation boursière au cours de l’année écoulée, mais son rendement a été comparable à celui de ces fonds au cours des trois dernières années. Le ratio des frais de gestion de PSCF est de 0,50 %.
Points de données
Pour ce qui est des évaluations, les investisseurs pourraient profiter d’un examen préliminaire des ratios cours/juste valeur. L’un des points de données les plus utiles pour les investisseurs dans les FNB est l’estimation de la juste valeur Morningstar, qui s’inspire de l’analyse fondamentale ascendante effectuée par notre équipe mondiale d’analystes de recherche sur les actions. Nos analystes d’actions évaluent une entreprise en utilisant notre modèle d’actualisation des flux de trésorerie, qui calcule la valeur actuelle des flux de trésorerie discrétionnaires futurs de l’entreprise en fonction du coût de son capital investi déterminé également par nos analystes.
Notre estimation de juste valeur par action représente l’estimation d’ensemble de la juste valeur pondérée en fonction de l’actif des actions contenues dans le portefeuille d’un FNB couvert par les analystes de Morningstar, divisée par le nombre de parts du FNB en circulation. Il se peut que nos analystes d’actions ne couvrent pas chacun des titres d’un portefeuille FNB, donc nous supposons que les titres qui ne sont pas couverts se négocient à leur juste valeur.
Si l’on examine les trois FNB des services financiers pondérés selon la capitalisation boursière, nous remarquons qu’ils se négocient tous à des ratios supérieurs à un, ce qui indique que le portefeuille pourrait être surévalué. XLF et IYF se négocient tous deux à un ratio de 101 % par rapport à leur juste valeur, et VFH à 102 %. Donc, ces trois gros FNB de services financiers pondérés selon la capitalisation boursière ne se négocient en aucun cas au rabais par rapport à leur juste valeur.
Lorsqu’on évalue les FNB, un autre point de données utile est la cote de bastille économique, qui permet de déterminer la qualité du portefeuille sous-jacent d’un fonds. Les analystes d’actions de Morningstar évaluent les avantages compétitifs des sociétés, ou la manière dont une société peut se protéger de la concurrence, ainsi que la viabilité présumée de cet avantage concurrentiel.
Nos analystes d’actions consacrent beaucoup de temps à évaluer et à discuter de la solidité et de la viabilité de l’avantage concurrentiel d’une société et à examiner le rendement de son capital investi avant de lui attribuer l’une des trois cotes de bastille économique : forte, faible ou aucune.
Les compagnies qui ont une forte bastille économique ont toutes tendance à avoir au moins un gros avantage concurrentiel viable (de nombreuses compagnies en ont plusieurs) et ont un rendement du capital investi qui dépasse largement le coût du capital. Par contre, les compagnies qui ont une bastille économique faible sont celles qui ne seront peut-être pas en mesure de générer un rendement du capital investi solide à cause de l’intensification de la concurrence à long terme.
Chaque secteur contient des bastilles économiques de toutes les tailles. Toutefois, un portefeuille ayant une large proportion de compagnies à faibles et à fortes bastilles économiques serait un portefeuille que nous mettrions dans la catégorie de qualité supérieure. Le gros des actifs des grands FNB de services financiers pondérés selon la capitalisation boursière est investi dans des compagnies à faible bastille économique. Par exemple, 19 % des actifs de XLF sont affectés aux sociétés à forte bastille économique et 61 % aux sociétés à faible bastille économique. Les proportions sont comparables pour VFH et IYF.
Manifestement, les grands FNB des services financiers pondérés selon la capitalisation boursière sont des portefeuilles de qualité assez élevée, mais entre 10 et 15 % des actifs sont investis dans des sociétés qui n’ont absolument aucun avantage concurrentiel.
Les FNB de services financiers au bêta stratégique
Il existe plusieurs FNB de bonne taille qui sont consacrés au secteur des services financiers et qui cherchent à améliorer leur profil de rendement par rapport aux indices traditionnels du marché. Morningstar appelle cette catégorie de fonds des produits au bêta stratégique. Voici trois FNB au bêta stratégique consacrés aux services financiers qui valent la peine qu’on en parle.
Le premier, Guggenheim S&P 500 Equal Weight Financial (RYF), piste un indice équipondéré de 84 actions. Comme c’est le cas pour d’autres fonds équipondérés, RYF investit davantage dans les titres à petite et moyenne capitalisations que ses homologues pondérés selon la capitalisation boursière. Par exemple, 35 % du portefeuille de RYF est composé de titres à moyenne capitalisation, contre seulement 9 % pour XLF et 21 % pour VFH. RYF n’est que légèrement plus volatil que ses homologues pondérés selon la capitalisation boursière. RYF a largement surclassé ses congénères pondérés selon la capitalisation pendant des périodes d’un, trois et cinq ans.
Dans la Matrice de style, RYF se situe pratiquement au même endroit que VFH, soit entre moyenne et grande capitalisation, et avoisinent la frontière entre de valeur et de base. RYF investit aussi dans un grand nombre de firmes financières de qualité supérieure. D’ailleurs, seulement 18 % de RYF est composé de sociétés qui n’ont pas de bastille économique. RYF exige des frais de 0,40 % et se négocie à 103 % de sa juste valeur.
First Trust Financials AlphaDEX (FXO) piste un indice fondamental qui emploie une méthodologie exclusive de sélection des titres pour classer les firmes financières selon des critères de croissance et de valeur. Par conséquent, le portefeuille de FXO diffère beaucoup des FNB de ce secteur. L’indice est rééquilibré chaque trimestre et prend en compte les évaluations lors du rééquilibrage. Ainsi, FXO se situe en plein milieu de la case de valeur, tandis que les FNB des services financiers et pondérés selon la capitalisation boursière, et RYF, se situent tous à la frontière ou près de la frontière entre les cases de valeur et de base.
Le portefeuille de FXO a également un penchant plus prononcé pour les PME que ses concurrents, 57,5 % de ses actifs étant investis dans les firmes de moyenne capitalisation et 15 % dans les sociétés de petite capitalisation. FXO a largement surclassé les FNB des services financiers pondérés selon la capitalisation boursière sur les périodes d’un, trois et cinq ans, moyennant une volatilité un peu plus faible que les fonds pondérés selon la capitalisation boursière. FXO fait payer des frais de 0,70 %.
Enfin, PowerShares KBW High Dividend Yield Financial (KBWD) est un FNB consacré à l’industrie des services financiers plus risqué mais à rendement plus élevé, qui piste un indice pondéré selon le rendement en dividendes, et qui contient des sociétés à petite et moyenne capitalisation comme les banques, les assureurs et les fiducies de placement immobilier axées sur la propriété et sur les prêts hypothécaires. Dans la Matrice de style, KBWD est bien ancré dans la case de valeur, entre micro-capitalisation et petite capitalisation. Il n’a pas d’homologue direct.
Les analystes d’actions de Morningstar ne couvrent pas suffisamment de ses avoirs pour procéder à une estimation de sa juste valeur et déterminer sa cote de bastille économique. De plus, le fonds ne se négocie que depuis environ trois ans et demi et a un historique de rendements plus court que certains autres FNB des services financiers. Toutefois, KBWD a été fortement à la traîne par rapport à ses pairs pondérés selon la capitalisation boursière sur les périodes d’un et trois ans. Le FNB offre un rendement d’environ 8 % mais exige des frais élevés de 1,55 %.
Des FNB axés sur les sous-secteurs des services financiers
Les investisseurs fortement convaincus par un sous-secteur donné des services financiers américains peuvent envisager des FNB consacrés aux banques, aux FPI et aux assureurs. Les firmes bancaires sont à la traîne du secteur financier américain jusqu’à présent cette année, comme le révèlent les tests de résistance. Le FINB BMO banques américaines est le seul FNB coté au TSX qui cible les banques américaines et offre une version couverte contre le change ZUB et une version non couverte ZBK , qui exigent toutes deux des frais de gestion de 0,35 %.
Le plus grand et le plus liquide des FNB du secteur bancaire américain est SPDR S&P Bank KBE , qui exige des frais de gestion de 0,35 %. Les investisseurs qui sont seulement intéressés par les banques régionales peuvent envisager SPDR S&P Regional Banking KRE (0,35 %), iShares U.S. Regional Banks IAT (0,46 %) ou PowerShares KBW Regional Banking KBWR (0,35 %).
Les FPI aux États-Unis se sont très bien comportées jusqu’à présent en 2014, profitant d’une reprise après la panique des investisseurs en 2013. Le marché des FPI s’est repris, les investisseurs s’étant habitués à l’idée que la Fed pourrait retirer progressivement ses mesures d’assouplissement quantitatif. L’optimisme des investisseurs provient des signes qui seraient inhérents à une hausse des taux d’intérêt, à savoir que les taux ont tendance à augmenter lorsqu’une économie est solide.
Les FPI sont cycliques par nature, et une reprise entraînerait une hausse des taux d’occupation et la capacité pour les FPI d’augmenter les loyers immobiliers. Les investisseurs qui s’intéressent aux FNB spécialisés dans les FPI devraient envisager Vanguard REIT VNQ (ratio de frais de gestion 0,10 %), Schwab U.S. REIT SCHH (0,07 %), iShares U.S. Real Estate IYR (0,44 %) et iShares Cohen & Steers REIT ICF (0,35 %).