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Il y a plus de dix ans, lorsque j’ai commencé à parler aux clients et aux prospects des avantages d’investir avec des fonds négociés en Bourse (FNB), une question revenait souvent: « Si un FNB suit l’indice du marché sous-jacent, alors il ira jusqu’au bout de la baisse lorsque le marché se corrigera. N’est-ce pas trop volatil pour moi, à mon âge ? »

Il s’avère que les clients avaient de bonnes raisons de se poser cette question : depuis la Grande Récession de 2008-2009, la volatilité du marché a augmenté. Pendant la pandémie, nous avons vu le marché haussier le plus long de l’histoire se terminer par le marché baissier le plus court de l’histoire (33 jours – beaucoup plus court que la médiane de 302 jours, selon les données de Yardeni Research).

Même lorsque le profil de risque d’un client indique qu’il peut avoir une allocation d’actions importante, il peut hésiter.

Lorsque je parle à mes clients du pire scénario d’investissement en actions, j’utilise souvent la récession de 2008-2009 pour illustrer le fait que même si vous avez investi juste avant le marché baissier de 14 mois, la plupart des investisseurs ont récupéré leur argent en quatre ans en conservant simplement ce qu’ils possédaient.

Dans la chute brutale du marché qui a mis fin à la tendance haussière de dix ans en mars 2020, le S&P/TSX Composite a chuté de 37,2 % en seulement 22 jours, à l’image des marchés mondiaux.  Pourtant, à la fin de l’année, de nombreux marchés ont atteint des sommets historiques. S’il y a jamais eu un moment pour valider une stratégie d’achat et de conservation à l’aide des FNB, c’est bien en 2020. Il était pratiquement impossible d’entrer et de sortir du marché pour éviter la volatilité.

Selon l’équipe de recherche sur les actions américaines de ma société, au cours des 253 jours de Bourse de 2020, le S&P 500 a clôturé à la hausse ou à la baisse d’au moins 1 % plus de 100 fois, contre seulement 37 jours en 2019. Ces fluctuations quotidiennes comprenaient deux hausses de plus de 9 %, ainsi qu’une baisse d’environ 12 %. De même, les données de Factset montrent que si vous avez manqué les 20 meilleurs jours de Bourse des 15 dernières années pour le S&P 500, votre rendement serait négatif de 1 % contre 7,5 % si vous étiez resté sur le marché pendant toute la période.

Bien que l’année 2020 aurait pu être une occasion pour les sélectionneurs d’actions de briller, la carte de pointage de mi-année de S&P Indices Versus Active pour 2020 a montré que ce n’était pas le cas. Comme le note le rapport : « 88 % des fonds d’actions canadiens ont sous-performé leurs indices de référence au cours de l’année écoulée, ce qui correspond aux 90 % qui l’ont fait au cours de la dernière décennie. Ce déficit n’est pas une anomalie, car dans six des sept catégories, une majorité de fonds n’ont pas atteint leurs objectifs de référence l’année dernière, et au moins deux tiers des fonds l’ont fait dans chaque catégorie au cours des dix dernières années ».

Je ne cherche pas à opposer la gestion passive à la gestion active, mais plutôt à souligner qu’en suivant simplement l’indice général du marché, les FNB classiques font un bon travail pour générer un rendement dans un portefeuille diversifié de FNB au fil du temps.

Si vos clients s’inquiètent du temps nécessaire pour récupérer leur argent après une correction majeure ou un marché baissier, vous pourriez les encourager à réfléchir à l’aspect du temps qui est la cause de leurs inquiétudes ; est-ce le temps nécessaire pour que les marchés rebondissent, leur âge chronologique ou une combinaison des deux ?

La pandémie amène beaucoup de gens à repenser le type de travail qu’ils font, où et comment ils le font, et pendant combien de temps ils le font. L’allongement des années de production de revenus donne aux investisseurs plus de temps pour faire face aux fluctuations des marchés d’actions tout en leur donnant la possibilité d’envisager d’autres options.

Les clients qui utilisent une stratégie FNB bien diversifiée ont du temps à leur disposition. Ils peuvent récupérer leurs pertes sur papier en ne vendant pas, et peut-être même plus rapidement que prévu. Il est primordial de s’assurer qu’ils gèrent leurs émotions (comme expliqué dans cette dernière chronique), tout comme l’évaluation de leurs besoins en liquidités.

Et les clients qui ne supportent pas les actions n’ont pas besoin d’éviter les FNB. Par exemple, les FNB d’épargne à revenu fixe et à taux d’intérêt élevé peuvent leur convenir.

Pour les clients qui ne gagnent plus de revenus et vivent de leurs investissements, le fait de disposer d’une réserve de liquidités ou d’équivalents de liquidités gérée de manière stratégique leur permet d’attendre la fin de la tempête sur les marchés des actions.

Les liquidités seront toujours le roi en matière de dépenses et de besoins de revenus à court terme, mais les FNB d’actions peuvent toujours avoir leur place dans une stratégie de constitution de patrimoine à plus long terme, et ce à presque tous les âges.