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Les investisseurs en titres à revenu fixe devraient considérer d’opter pour la gestion active lorsqu’ils souhaitent investir dans des fonds négociés en Bourse (FNB), selon Banque Nationale Marchés financiers (BNMF).

Sur différentes périodes, une majorité de FNB de titres à revenu fixes étrangers ont surclassés leur indice de référence, d’après une récente étude de l’équipe de la BNMF.

Celle-ci attribuait ce résultat au fait que les gestionnaires actifs de titres à revenu fixe peuvent se positionner en fonction des tendances des taux et du crédit. Ils peuvent également éviter les pièges structurels potentiels du marché obligataire, découlant du fait que plus de la moitié des détenteurs d’obligation le sont pour d’autres raisons que les rendements.

« Ces acteurs du marché sont des institutions « agnostiques en matière de rendement », telles que les banques centrales, les compagnies d’assurance ou les banques commerciales. Contrairement aux investisseurs classiques, ils achètent des obligations pour des raisons autres que le rendement total : par exemple, les règles comptables, l’appariement du passif, les réglementations en matière de capital ou les directives internes », explique-t-on dans une étude de la question.

Les gestionnaires actifs d’obligations peuvent exploiter les inefficacités du marché en évitant ces obligations surévaluées, par exemple, ou en investissant dans des « anges déchus » qui ont été vendus par principe par des investisseurs non économiques après un changement de notation de crédit.

Ces gestionnaires peuvent aussi naviguer dans un marché autrement opaque. Toutefois, cela implique des frais relativement plus élevés (pour l’implication humaine et les frais généraux), des paris discrétionnaires qui peuvent accroître le risque, et moins de transparence.

L’équipe de BNMF a examiné les performances des plus importants FNB obligataires étrangers gérés activement en termes d’actifs sous gestion. « Il est intéressant de noter que les cinq premiers ont tous surperformé l’indice obligataire universel canadien et l’indice obligataire global. Nous constatons ici que la possibilité d’effectuer une rotation tactique entre la qualité du crédit, la durée et la forme de la courbe des rendements est susceptible de soutenir une performance supérieure au fil du temps, même en dépit d’un ratio des frais de gestion (RFG) plus élevé », lit-on dans la note.

Par exemple, le premier au haut de la liste, le FNB de revenu fixe sans contraintes BNI NUBF affiche un RFG de 0,86 % par rapport à 0,10 % et 0,34 % pour un FNB d’indice obligataire universel canadien et pour un FNB d’indice obligataire agrégé mondial, respectivement. Cependant, le FNB de BNI affiche un rendement sur 3 ans de -0,4 % par rapport à -6,8 % pour le FNB d’indice obligataire canadien durant la même période.

De plus, un grand nombre de FNB à revenu fixe étranger gérés activement ont surperformé leur indice de référence passif sur une période de 1 à 5 ans. Ainsi, sur un an, 30 FNB obligataires étrangers gérés activement ont surpassé la performance de l’indice canadien, par rapport à 11 qui ont sous-performé. Sur deux ans, ce sont 33 fonds du genre qui ont battu l’indice canadien, par rapport à 3 qui ne l’ont pas fait. Sur 3 ans, 15 figurent dans le premier groupe et 8 dans le second. Sur les périodes de 4 ans et 5 ans, on en trouve respectivement 11 dans le premier groupe par rapport à 4 dans le second ainsi que 4 dans le premier groupe et trois dans le second.

« Cela donne du crédit à la thèse selon laquelle, dans la plupart des environnements, les FNB à gestion active peuvent générer de l’alpha. En fin de compte, cependant, ni la gestion active ni la gestion passive ne dominent l’autre dans toutes les situations. Il est important de reconnaître les compromis inhérents entre les deux lorsqu’il s’agit de choisir entre un FNB de titres à revenu fixe passif et un FNB de titres à revenu fixe actif », lit-on dans la note.