Une feuille de résultats financiers, par-dessus, des chiffres apparaissent en transparence.
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Il n’a fallu que dix mois aux fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens pour battre le record annuel de 2020 au chapitre des apports de capitaux. Avec des créations nettes de 3,9 G$ en octobre, les créations nettes cumulatives de 2021 se sont établies à 43 G$, dépassant le record de 41 G$ de l’an passé, d’après une compilation de Banque Nationale Marchés financiers. Par ailleurs, en octobre, l’actif total des FNB canadiens a franchi la barre des 300 G$.

Ainsi, octobre marque le grand retour des FNB d’actions, lesquels ont d’ailleurs dominé les créations nettes de janvier à octobre 2021. Alors qu’en septembre cette catégorie d’actif subissait des rachats nets de 304 millions de dollars (M$), en octobre, les FNB d’actions ont enregistré des créations nettes de 2,5 G$, surpassant les créations nettes de FNB de titres à revenu fixes (457 M$) et les FNB de cryptoactif (534 M$).

Un certain nombre de FNB d’actions américaines couvertes en dollars canadiens (XSP, XQQ) ont grimpé au classement lorsque le dollar canadien s’est redressé parallèlement aux prix du pétrole.

Les FNB passifs pondérés par la capitalisation boursière et les FNB sectoriels ont enregistré les entrées les plus importantes. En fait, tous les secteurs ont enregistré des créations, à l’exception de l’énergie, malgré sa récente performance, rapporte le rapport mensuel produit par une équipe de Banque Nationale Marchés financiers, laquelle est menée par l’analyste de fonds Daniel Straus.

Les FNB de produits de base (commodity) ont enregistré des rachats nets de 93 M$ provenant des FNB de lingots d’or. Une telle tendance peut surprendre, surtout que l’équipe Économie et stratégie de la Banque Nationale a étudié les périodes de l’histoire où l’inflation dépasse 4 %, et elle a observé que l’or avait obtenu le deuxième rendement moyen le plus élevé après le pétrole brut, ce qui en fait un produit efficace contre l’inflation. Toutefois, les investisseurs semblent aujourd’hui se tourner vers d’autres instruments pour protéger leur portefeuille de l’inflation, notamment les métaux de base, les TIPS, les FNB de facteurs de valeur, et même les FNB de cryptoactifs.

Octobre a d’ailleurs été un excellent mois pour les FNB de cryptoactifs. Ceux-ci ont enregistré des créations nettes de 534 M$, leur score le plus élevé en quatre mois. La catégorie d’actif a ainsi surfé sur la vague d’appréciation des prix qui s’est produite parallèlement à l’approbation par la Securities and Exchange Commission du premier FNB de bitcoins basé sur les contrats à terme aux États-Unis.

Pour ce qui est des FNB de titres à revenu fixe, ceux-ci ont, certes, enregistré des créations nettes en octobre, mais « seulement » de 457 M$. Un recul important si l’on compare aux 1,9 G$ enregistrés en septembre.

Les FNB d’obligations canadiennes de marché total ont été victimes de l’exode des FNB à court terme, ce qui est rare pour cette catégorie. Les FNB d’obligations des États-Unis et d’Amérique du Nord ont également enregistré des rachats. Autrement, toutes les catégories de titres à revenu fixe (FNB Sub investment grade, actions privilégiées, cash alternative) ont enregistré des entrées.

Parmi les manufacturiers de FNB, BMO, Vanguard et Horizons ETF sont ceux qui ont enregistré les créations nettes les plus élevées en octobre, lesquelles se chiffrent à 729 M$, 546 M$ et 446 M$ respectivement.

Côté lancement, le mois d’octobre a été plutôt calme. Seuls trois FNB ont été lancés, les trois par Horizons, soit deux FNB thématiques pour les infrastructures et les vaccins, et un FNB de marché émergent géré activement.

Pour la période du début janvier à la fin d’octobre 2021, la catégorie des FNB actions est la grande gagnante avec des créations nettes totalisant 23,8 G$ contre des créations nettes de 8,7 G$ pour les FNB de titres à revenu fixe. En comparaison, les FNB de cryptoactifs ont enregistré des créations nettes de 5,3 G$.

Au sein de la classe d’actifs actions, les actions thématiques et les actions sectorielles sont les deux plus grands gagnants. Les FNB thématiques liés à la technologie par catégorie – l’innovation au sens large et les FNB de véhicules autonomes et de robotique – ont absorbé la majeure partie des apports de capitaux entrants.

Outre les thèmes liés à la technologie, les infrastructures, les voyages et les loisirs, ainsi que l’ESG sont également populaires en 2021.

Du côté des FNB à revenu fixe, 8,7 G$ est un bon résultat, mais inférieur à celui de l’an passé. Avant la pandémie, cette catégorie suscitait l’intérêt de tous, car elle permettait de placer des liquidités supplémentaires avec au moins un semblant de rendement. Cependant, depuis que les taux d’intérêt ont commencé à baisser au Canada en 2020, les entrées dans cette catégorie ont diminué au point qu’elle a subi plusieurs mois consécutifs de sorties en 2021.

Par ailleurs, pour les dix premiers mois de 2021, les BMO, Vanguard et RBC iShares affichent les créations nettes les plus élevées, soit de 8,1 G$, de 7,3 G$ et de 5,9 G$ respectivement. Ils sont suivis par Mackenzie (3,5 G$), CI First Asset (2,9 G$) et TD (2,7 G$).