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Nasdaq, crédit photo bfishadow, licence Creative Commons

Une grande partie de la volatilité associée au prochain rééquilibrage spécial du Nasdaq 100 s’est déjà produite, suggère un gestionnaire de portefeuille.

« Je pense que la volatilité qui devait découler de ce rebalancement s’est produite lundi dernier, alors que nous avons pu observer une certaine pression à la vente auprès de quelques-uns des plus grands noms », avance Robert Cavallo, qui cogère le Fonds mondial de technologie RBC et le Fonds RBC Sciences et technologies de la vie. « Je pense qu’il s’agit de bruit à très court terme. »

Le Nasdaq 100 se rééquilibrera le 24 juillet afin de répondre à la pondération démesurée qui caractérise les principaux titres de l’indice, connus sous le nom de Magnificent Seven (les sept magnifiques) : Microsoft Corp., Apple Inc., Nvidia Corp. Amazon.com Inc., Meta Platforms Inc., Tesla Inc. et Alphabet Inc.,

Les rééquilibrages spéciaux effectués précédemment par le Nasdaq 100, en 1998 et 2011, n’ont pas entraîné de volatilité démesurée, rappelle Robert Cavallo.

En outre, alors que les fonds indiciels qui suivent le Nasdaq 100 seront obligés d’ajuster leurs pondérations, les fonds qui gérés activement pourraient ne pas avoir à apporter autant de modifications.

Robert Cavallo a illustré cette situation en évoquant ses deux fonds qui sont toujours structurellement sous-pondérés Microsoft (12,67% du Nasdaq 100 avant le rééquilibrage) et Apple (12,04%), parce qu’ils ont un plafond de sécurité unique de 10%. (Aucun de ses fonds n’utilise le Nasdaq 100 comme référence.)

« Pour beaucoup de fonds, ce sont des poids qui n’étaient pas vraiment envisageables de toute façon, donc je ne sais pas si [le rééquilibrage] va vraiment changer la donne pour beaucoup de gens », questionne-t-il. « Je sais que de notre côté, cela n’aura pas d’impact sur notre philosophie de posséder ou non ces titres. »

Robert Cavallo aime les sept magnifiques, à l’exception de Tesla, malgré sa domination dans l’industrie des véhicules électriques. « Notre position est que nous ne pouvons pas nous sentir à l’aise avec ce qui est actualisé à l’avenir dans le prix d’aujourd’hui », dit-il. « Nous pensons toujours que le rapport risque-récompense n’est pas favorable. »

D’un autre côté, il est optimiste sur Nvidia.

« L’action est moins chère aujourd’hui qu’elle ne l’était plus tôt dans l’année, et ce que le marché sous-estime encore, c’est que les vents favorables de l’IA générative vont se manifester sur une plus longue période », analyse-t-il. « Nvidia est toujours dans une très bonne position où les chiffres vont se stabiliser au cours de la prochaine année ou la suivante. »

Lorsqu’ils investissent dans la technologie, Robert Cavallo a déclaré que les gens peuvent commettre l’erreur de s’attendre à ce que les entreprises perdantes rattrapent les gagnantes.

« Une chose que nous constatons avec la technologie, c’est que ce n’est pas nécessairement un retour à la moyenne – c’est une répulsion à la moyenne », lance-t-il. « Dans une perspective à plus long terme, les gagnants gagnent. »

Pour cette raison, il évite les titres de type valeur dans le secteur de la technologie. « Les redressements sont vraiment difficiles dans le domaine de la technologie », avance-t-il, expliquant que lorsqu’une entreprise manque un cycle de produit, il devient encore plus difficile de rétablir sa position concurrentielle.

Par exemple, Intel Corp. dominait le marché des semi-conducteurs en raison de ses prouesses de conception et de fabrication. « Mais TSMC les a dépassés, et cela fait des années et des années qu’ils tentent de rattraper ce retard », illustre-t-il.

Dans le domaine des semi-conducteurs, Robert Cavallo aime également Cadence Design Systems Inc. et Synopsys (toutes deux basées en Californie), qui, selon lui, se trouvent essentiellement en situation d’oligopole en matière de conception de semi-conducteurs.

Le Nasdaq 100 se reconstitue chaque mois de décembre, mais doit également se rééquilibrer chaque fois que les actions qui comptent pour plus de 4,5% de l’indice totalisent plus de 48%. Ce poids doit alors être ramené à 40 %. Les sept magnifiques représentent actuellement plus de 55% du poids de l’indice Nasdaq 100.

Pour l’année se terminant le 14 juillet, le Nasdaq 100 a rapporté 43,4%, tandis que le S&P 500 a rapporté 17,8%.