L’or est traditionnellement recherché comme un réservoir de valeur durant les périodes de dislocation économique sévère : une police d’assurance contre l’apocalypse financier. Ses corrélations historiquement faibles à négatives avec la plupart des grandes catégories d’actifs indiquent que l’or pourrait être un investissement qui en vaut le coup pour une petite portion du portefeuille d’un investisseur.
Bien que l’or ait montré un faible niveau de volatilité par rapport aux actions ces 25 dernières années, les fluctuations de prix massives intervenues du début des années 1970 à la fin des années 1980, ainsi qu’un mouvement brutal de liquidation en 2013, démontrent les effets du tempérament capricieux des investisseurs.
Ce type de volatilité souligne aussi pourquoi une affectation à l’or devrait probablement n’occuper qu’une petite portion d’un portefeuille bien diversifié. Quant à placer son argent dans l’or physique par un produit négocié en bourse (PNB), les PNB aurifères sont les véhicules les moins coûteux, les plus accessibles et les plus liquides quand on se met à avoir des rêves dorés.
L’or n’a pas de valeur intrinsèque. Il ne produit pas de flux de trésorerie que l’on puisse se partager entre investisseurs comme les actions. Il n’effectue pas non plus de paiements de coupons comme les obligations. La théorie financière énonce que la valeur intrinsèque d’un titre est égale à la valeur présente des flux de trésorerie qu’il générera dans l’avenir. Sans flux de trésorerie à projeter et à actualiser, l’or n’est qu’un instrument purement spéculatif. Il ne vaut que le prix auquel on est disposé à l’acheter.
À la différence de la plupart des marchandises, l’or a peu d’usages pratiques. Selon le rapport sur les tendances de la demande aurifère publié par le Conseil mondial de l’or (CMO) pour le premier trimestre de 2016, seulement 6,3 % de la demande était liée à des usages pratiques, par exemple dans la dentisterie et l’électronique.
La plus grande source de demande aurifère (qui représente 37,3 % de l’utilisation de l’or au premier trimestre de 2016) émane habituellement de l’industrie joaillière. Toutefois, la demande des investisseurs a pris la position de tête pendant les trois premiers mois de 2016. Au cours de ce laps de temps, 47,9 % de l’avidité aurifère mondiale pouvait être attribuée aux investisseurs. Le reste (environ 8,5 %) était sous forme d’achats officiels.
Les banques centrales du monde jouent un rôle de plus en plus important dans le marché aurifère depuis quelques années. Pendant la deuxième moitié de 2015, les banques centrales du monde ont acheté plus d’or qu’au cours de toute autre période de six mois dans l’histoire. De plus, la demande d’or comme placement a connu un essor qui a coïncidé avec la flambée d’inquiétude sur le papier-monnaie, des taux d’intérêt parfois négatifs et l’accessibilité accrue au métal jaune par les masses grâce aux PNB.
Toutefois, jusqu’à une époque récente, les investisseurs dans les PNB avaient pris la poudre d’escampette. Les détenteurs de produits négociés en bourse avaient été des vendeurs nets pendant trois ans. Cette tendance s’est inversée au premier trimestre de 2016, où les PNB représentaient, pris en bloc, 363,7 tonnes métriques d’achats aurifères.
Bien que la demande d’or dans des applications pratiques et dans la joaillerie ait montré dans l’histoire un comportement cyclique normal, la demande d’or comme placement semble s’inscrire dans une courbe ascendante à long terme. L’or est plus accessible que jamais, et son attrait de refuge sûr semble devoir se prolonger, ce qui pourrait suggérer que les prix, bien qu’ils soient loin de leur sommet, ont eu tendance à trop grimper.
Par ailleurs, des bilans souverains gonflés, des mesures massives de stimulation monétaire et des taux d’intérêt négatifs ont convaincu beaucoup d’investisseurs que l’or est la seule devise réelle dans le monde, et peut-être ne fera-t-il que grimper encore davantage.
Bien que l’or ait enregistré des prix record, en valeur courante, en septembre 2011, ce prix fut bien au-dessous de son niveau ajusté selon l’inflation de 2 358 $ US l’once troy, qui a été atteint en janvier 1981. Il est impossible de dire si le prix de l’or va s’effondrer ou monter encore plus haut. Bien qu’il ait démontré une volatilité limitée ces dix dernières années, l’expérience passée a été marquée par des épisodes de chutes de prix massives, comme un passé récent nous le rappelle.
Près de deux ans après que le prix réel de l’or a atteint son niveau record en 1981, sa valeur avait chuté des deux tiers. Ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que les PNB aurifères sont une excellente façon d’obtenir une participation à l’or, pour les investisseurs aussi bien que les spéculateurs.
Le plus gros produit négocié en bourse investissant dans le lingot d’or est le FNB SPDR Gold Shares (40,9 milliards $ US). C’est un véhicule intermédiaire pour la possession d’or physique, avec pour chaque action une valeur d’environ un dixième d’once d’or.
Le fonds, théoriquement une fiducie, est promu par Gold World Trust Services et commercialisé par State Street Global Markets, mais sa gestion au jour le jour est assurée par l’administrateur BNY Mellon Asset Servicing. Ce dernier calcule la valeur d’actif net de la fiducie en utilisant comme indice repère le prix du London PM fix pour une once d’or. L’or lui-même est détenu dans les coffres londoniens de la Banque HSBC USA, bien qu’il y ait des moments où une partie de cet or est détenue par d’autres banques, ou sous-dépositaires.
L’or est assuré par le dépositaire, mais le prospectus établit clairement que le dépositaire n’est pas tenu de contracter une assurance pour la totalité de l’or détenu, et les sous-dépositaires ne sont pas astreints à contracter une assurance du tout. Si vous espériez une assurance totale, tant pis pour vous. Le dépositaire ne sera tenu responsable que des pertes résultant directement de sa propre négligence, de fraudes ou d’un manquement volontaire dans l’exécution de ses obligations.
Ce fonds vend un peu d’or au fur et à mesure pour contrebalancer ses ratios des frais de gestion de 0,40 %. Le promoteur de la fiducie (World Gold Trust Services, qui est une filiale en propriété exclusive du Conseil mondial de l’or) fait payer des frais annuels de 0,15 %, alors qu’un autre 0,15 % tombe dans l’escarcelle de l’agent de commercialisation State Street Global Markets.
Le concurrent principal de GLD, le FNB iShares Gold Trust (9,6 milliards $US), possède aussi des lingots d’or mais a un ratio des frais plus bas de 0,25 %. À cause de son avantage de coût, l’étoile d’IAU brille un peu plus fort que celle de sa rivale beaucoup plus volumineuse.
Les frais sont plus élevés pour les fonds cotés à la Bourse de Toronto. Toutefois, un avantage pour les investisseurs canadiens est que ces FNB sont en dollars canadiens.
Le FNB iShares Gold Bullion est disponible soit en version couverte, soit non couverte, et le ratio des frais est de 0,56 % pour les deux catégories de parts. La famille de FNB Horizons est promotrice du FNB Horizons Comex aurifère, qui utilise des contrats à terme pour obtenir sa participation passive au lingot d’or. Ce FNB couvre également en dollars canadiens sa participation aux devises étrangères. Son ratio des frais, à 0,74 %, est plus élevé que celui de son homologue d’iShares.