Le Fonds d’actions canadiennes à petite capitalisation Sionna est géré en utilisant la philosophie de placement axée sur la valeur de Sionna, mise en œuvre dans toute la firme, qui cible les sociétés sous-évaluées dans l’attente que les prix de leurs actions retrouvent leurs justes valeurs intrinsèques à long terme. À long terme, cette approche a généré des résultats qui ont battu ceux de son indice de référence et de sa catégorie.

Les deux dernières années qui ont expiré en octobre 2016 ont été toutefois difficiles car le fonds a généré un rendement de -2,5 %, restant à la traîne de l’indice et de la moyenne de la catégorie de plus de cinq points de pourcentage. Au milieu de ces piètres rendements à court terme, l’équipe est restée patiente et inaltérable, et a ajouté aux titres qui ont été liquidés, mais qui, selon eux, devraient prendre de la valeur à long terme.

L’équipe emploie un modèle de valeur intrinsèque qui filtre et classe l’univers des actions canadiennes en fonction de la valeur comptable, l’historique du rendement des capitaux propres et les ratios relatifs cours/bénéfices. L’équipe se concentre ensuite sur les actions qui se négocient à un rabais de 30 % par rapport à leur valeur intrinsèque. Le modèle est relativement simple mais il permet à l’équipe de se concentrer sur les occasions les plus attrayantes.

Sionna privilégie généralement les sociétés qui traversent des difficultés liées à leur caractère cyclique et opérationnel, car la firme estime que ces compagnies sont mal comprises par l’ensemble du marché. En revanche, l’équipe évite de prendre de gros risques financiers et restera à l’écart des sociétés trop endettées, ce qui donne au portefeuille un penchant vers la qualité. Cela se vérifie particulièrement dans l’espace des petites capitalisations, où le gestionnaire pense qu’il est plus facile de trouver des noms de qualité élevée se négociant à des évaluations attrayantes.

Les actions qui passent le filtre sont examinées au niveau de leurs données fondamentales afin de bien comprendre les perspectives d’une compagnie et les risques auxquels elle s’expose. Il est important de noter que l’équipe s’en remet à un questionnaire de recherche et cherche à répondre aux mêmes questions sur chaque compagnie, fournissant ainsi une meilleure constance et une comparaison supérieure. Les questions vont de la toile de fonds de la gestion de la compagnie et l’historique de la répartition du capital aux questions axées sur la compréhension du caractère cyclique de ce domaine. Toute l’équipe discute ensuite des achats potentiels et recherche un consensus avant de prendre une décision. De plus, l’équipe se réunit régulièrement pour déconstruire le portefeuille et l’examiner sous différents aspects pour s’assurer que les tailles des participations et des positions soient justifiées par ses avis.

Le portefeuille de Sionna de 30 à 55 noms est remarquable par sa focalisation sur les petites capitalisations. Sa moyenne pondérée selon la capitalisation boursière en juillet 2016 équivalait à 680 millions $, ce qui est de loin inférieur aux 2,6 milliards $ de la catégorie Actions de PME canadiennes. La grande majorité des avoirs ont une capitalisation boursière de moins de 2 milliards $, bien ancrée dans l’arène des petites capitalisations.

Bien que Sionna génère et recherche ses idées de la même manière que ses avoirs de grande capitalisation, le portefeuille de petites capitalisations à l’air légèrement différent. Le gestionnaire pense que parce les compagnies à petite capitalisation font l’objet d’un intérêt moins grand il est plus facile de trouver des noms à la valeur attrayante qui présentent aussi de meilleures caractéristiques de qualité. Cela permet d’avoir un portefeuille qui penche plus vers la qualité que vers la valeur, d’afficher des rendements plus élevés sur les capitaux propres, des rendements sur le capital investi, et un ratio dette/capital inférieur à la moyenne de l’indice à faible capitalisation BMO et de sa catégorie.

Par exemple, le rendement du capital investi moyen est de 7,4 %, ce qui se compare favorablement au rendement négatif de l’indice de -4,3 % et au rendement moyen de la catégorie de 4,8 %. Toutefois, les caractéristiques de valeur sont moins prometteuses. Le ratio cours/bénéfice de 14,9 est inférieur à la moyenne de l’indice de référence de 16,8 et à la moyenne de la catégorie de 15,3, mais les ratios cours/valeur comptable et cours/flux de trésorerie sont les mêmes ou plus élevés que ceux de l’indice de référence et de la moyenne de la catégorie.

Une autre différence par rapport à son homologue à grande capitalisation tient du fait que l’équipe construit le portefeuille sans tenir compte de l’indice, en évitant la participation aux jeunes compagnies et aux sociétés aurifères qui ont peu de revenu, voire aucun, et en se concentrant plutôt sur les compagnies qui ont un historique à long terme plus stable. Cela se traduit par une surpondération supérieure à 20 % dans le secteur des services financiers et une surpondération de 7,5 % dans le secteur des biens discrétionnaires, mais une sous-pondération dans les secteurs des matériaux et de l’énergie d’environ 20 % et 3 % respectivement. Le portefeuille ne détient pas non plus d’avoirs dans les secteurs des soins de la santé et des services publics.

L’attrait de cette stratégie à petite capitalisation repose principalement sur ses solides rendements ajustés selon le risque. Le ratio de Sharpe du fonds se classe dans le premier quartile de la catégorie Actions de PME canadiennes depuis son premier mois entier de janvier 2007 jusqu’à la fin octobre 2016. Et de fait, le fonds a surclassé sa catégorie et l’indice à faibles capitalisations BMO dans des marchés baissiers comme en 2008, 2011 et 2014, tout en réussissant à se montrer performant dans les marchés haussiers. Dans l’ensemble, le fonds a un rendement annualisé de 5,4 %, surclassant le rendement de l’indice de 2 % et le rendement moyen de la catégorie de 4,1 %, ce qui lui vaut une cote Positive au chapitre de la Performance.

En 2015, le fonds a souffert de sa participation au secteur de l’énergie car ses avoirs dans les services énergétiques comme Calfrac Well Services et Akita Drilling se sont effondrés en raison de la baisse très nette des activités de forage. De plus, le négociant en équipement industriel Wajax, un fournisseur de l’industrie énergétique, et AutoCanada, qui a un réseau de négociants concentré dans l’Ouest canadien, une zone de production de pétrole, ont tous deux souffert de la chute de la demande. Certains noms énergétiques du fonds comme McCoy Global et Pulse Seismic ont continué à générer de piètres rendements en 2016 bien que les prix pétroliers aient connu un revirement. De plus, les petites compagnies minières ont nettement rebondi grâce à la hausse du cours des matières premières mais l’importante sous-pondération du fonds dans ces compagnies signifie qu’il n’a pas profité de ces gains. Toutefois, à long terme, le fonds s’est très bien comporté dans les secteurs de l’énergie et des matériaux. L’attribution faite par Morningstar, de janvier 2007 jusqu’à la fin d’octobre 2016, montre que la sélection des actions dans les secteurs de l’énergie et des matériaux est l’élément qui contribue le plus au surclassement.

Les frais du fonds se situent en milieu de peloton dans la catégorie Actions de PME canadiennes, ce qui lui vaut une cote Neutre au chapitre du Prix. La série de parts A, avec un ratio des frais de gestion de 2,57 %, se classe à peu près au même niveau que la médiane de la catégorie dans le réseau de distribution de conseillers rémunérés à la commission. La série de parts F, avec un ratio de frais de gestion de 1,49 %, est plus chère par rapport au réseau de distribution de conseillers rémunérés sur honoraires, surpassant de 0,17 % la médiane de la catégorie.

Le taux de rotation du portefeuille a été de 25 à 60 % au cours des cinq dernières années. Ce niveau moyen de rotation donne au fonds l’un des ratios de frais de transactions les plus faibles de la catégorie, s’élevant en moyenne à 0,13 % au cours des cinq dernières années. Bien que cela améliore le classement relatif du fonds sur la base de son coût total, dans l’ensemble il ne se classe que légèrement mieux que la médiane.