Un homme d'affaire mettant une pièce dans un pot de pièce. En transparence on voit des graphiques boursiers.
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Après près de 11 ans de hausse, le marché boursier américain a vécu un véritable retour de vague en mars 2020. À cause de la pandémie du virus de la COVID-19, le marché a connu sa chute la plus rapide de l’histoire et la volatilité a atteint des niveaux dignes du lundi noir de 1987 et de la Grande Dépression de 1929, d’après une étude de Banque Nationale Marchés des capitaux. La situation n’a pas été très reluisante du côté des FNB de titres à revenu fixe. Ceux-ci ont connu d’importants écarts de crédits allant de pair avec une grave pénurie de liquidités dans les obligations d’entreprises, les hypothèques et les obligations d’État.

Malgré cette situation inédite, le secteur des FNB canadiens a enregistré des créations nettes de 2,9 milliards de dollars (G$) au mois de mars, selon la Banque Nationale. Après l’annonce de l’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale et des plans d’achat d’obligations américaines de qualité à la fin de mars, plusieurs FNB cotés en bourse aux États-Unis ont commencé à montrer des signes de reprise des prix, notamment dans le secteur du revenu fixe.

Un mois difficile pour le revenu fixe, mais brillant pour les actions

Du côté canadien, les FNB à revenu fixe ont connu un rare mois de sorties nettes de capitaux, lesquelles se sont élevées à 1,3 G$, toutes catégories confondues. Seuls les FNB d’obligation à duration très courte et les FNB d’obligation de faible qualité (inférieure à investment grade) ont connu des entrées nettes en mars.

En mars, plusieurs FNB obligataires se sont négociés avec des escomptes apparents sur les prix par rapport à leur valeur liquidative. Cela s’explique par la liquidité nulle ou quasi-nulle des marchés obligataires sous-jacents, car tout à coup, presque tous les acheteurs ont cessé leurs activités.

Les FNB d’actions ont semblé bénéficier de ce revirement puisqu’ils ont enregistré des créations nettes de 4 G$, réparties sur toutes les régions et principalement dans les marchés développés. Fait intéressant, des ventes nettes de FNB d’actions sont survenus durant les deux semaines où les marchés ont connu leur pire performance, optant ainsi pour une position contra-cyclique. De plus, les créations nettes de FNB d’actions s’expliqueraient peut-être parce que les investisseurs ont opté pour une exposition rapide au marché après avoir liquidé des positions dans leurs titres individuels, d’après le rapport sur les FNB de Banque Nationale Marchés financiers.

Les flux d’entrée dans les FNB sur actions ont été dominés par les FNB thématiques et sectoriels, financiers et énergétiques. Les FNB à faible coût iShares (XSP, XIC, XFH) se sont classés en tête du classement des flux d’entrée sur actions, avec des créations nettes de 1,55 M$.

Les entrées nettes dans les FNB d’actions américaines ont été dominées par les produits couverts contre le risque de change, en particulier au cours de la deuxième moitié du mois de mars, le dollar américain ayant atteint de nouveaux sommets par rapport au dollar canadien. Au contraire, les produits non couverts contre ce risque ont perdu des actifs pendant cette période.

Ces afflux ont permis à RBC iShares de combler son écart avec les fournisseurs qui ont enregistré le plus de créations nettes depuis le début de l’année. Ainsi, de début janvier à la fin de mars, trois manufacturiers de FNB sont au coude à coude sur le plan des créations nettes, RBC iShares se classant en troisième position avec 3,03 G$ de créations nettes, derrière Horizons et BMO Gestion mondiale d’actif qui en ont respectivement enregistré 3,04 G$ et 3,09 G$.

Avec ces créations nettes, au premier trimestre 2020, les FNB canadiens ont recueilli 15 G$, soit 8 % des actifs de départ. Contrairement à l’année dernière, où les FNB à revenu fixe étaient aux commandes, cette année, les actions ont pris la première place avec 10 G$ d’entrées depuis le début de l’année.

Des nouveautés dans un mois mouvementé

Malgré ce mois pour le moins mouvementé, le marché des FNB a accueilli un nouveau fournisseur. Caldwell Investment Management a lancé une série de FNB de son fonds commun de placement existant, portant le nombre total de fournisseurs de FNB à 37.

Onze nouveaux FNB ont été lancés en mars, dont un du nouveau fournisseur Caldwell Investment, le fonds Caldwell U.S. Dividend Advantage Fund.

National Bank Investments a lancé cinq FNB, dont trois FNB de type ESG :

  • NBI Sustainable Canadian Bond ETF
  • NBI Sustainable Canadian Equity ETF
  • NBI Sustainable Global Equity ETF
  • NBI High Yield Bond ETF
  • NBI Global Private Equity ETF

Invesco a lancé un FNB ESG. L’ETF Invesco S&P 500 ESG Index qui suit l’indice S&P 500 ESG.

Harvest a lancé trois séries non couvertes en devises de FNB d’options d’achats couvertes qui existaient déjà. Les trois fonds peuvent vendre des options d’achat sur un maximum de 33 % du portefeuille afin de générer des rendements supplémentaires.

  • Harvest Healthcare Leaders Income ETF
  • Harvest Brand Leaders Plus Income ETF
  • Harvest Tech Achievers Growth & Income ETF

Rachats nets sur le plan de FCP

Par ailleurs, les entrées nettes d’argent dans le secteur des fonds communs de placement (FCP) diffèrent encore une fois en mars par rapport au secteur des FNB.

En mars 2020, les FCP à long terme affichent des rachats nets de 18,23 G$ alors que les FCP du marché monétaire enregistraient des ventes nettes mensuelles élevées de 4,13 G$. En mars, dans la catégorie des FCP à long terme, les FCP équilibrés affichent des rachats nets de 11,03 G$, les FCP d’obligations, de 6,67 G$ et les FCP d’actions, de 702 M$.

Pour les trois premiers mois de 2020, les FCP à long terme enregistrent ainsi des rachats nets de 4,57 G$ et les FCP de marché monétaire, des ventes nettes 4,60 G$. Parmi les FCP à long terme, les FCP équilibrés enregistrent des rachats nets de 5,02 G$ et les FCP d’obligations des rachats nets de 1,02 G$. Les FCP spécialisés et les FCP d’actions ont obtenu des ventes nettes respectives de 1,42 G$ et de 47 M$.