Alors que l’inflation a atteint des sommets et que l’ombre d’une récession se profile, l’or n’attire pas autant les investisseurs que prévu. Alors que ces facteurs poussent généralement les investisseurs à se tourner vers cette valeur encore perçue comme « refuge », les actions des mineurs d’or sont actuellement en chute libre, rapporte Financial Post.

L’or a maintenant perdu près de 20 % depuis qu’elle a atteint 2 087 $ américains l’once en mars. VanEck Gold Miners ETF et le Van Eck Junior Gold Miners ETF, deux fonds négociés en Bourse indexés sur les plus grands producteurs et explorateurs d’or ont quant à eux respectivement perdu 42 % et 40 %.

Les analystes expliquent cette sous-performance inhabituelle de l’or par la réponse à l’inflation des banques centrales.

« Si l’on prend un peu de recul, des taux nominaux plus élevés associés à une inflation potentiellement modérée au cours des prochains moi entraîneront probablement une baisse du prix de l’or », écrivait ainsi Fahad Tariq, analyste des actions au Credit Suisse, dans une note adressée aux investisseurs le 13 septembre, en référence à la Réserve fédérale américaine.

Ainsi, l’or ne servirait de valeur refuge que si l’économie mondiale entrait dans une récession prolongée ou si les banques centrales ne parvenaient pas à maîtriser l’inflation, deux scénarios auxquels les experts n’accordent que peu de crédit.

Une humeur baissière semble donc avoir infecté le secteur, et même les plus grands producteurs d’or cherchent à se diversifier.

Agnico Eagle Mines, le plus grand producteur d’or au Canada, a récemment annoncé qu’il allait diversifier son portefeuille en investissant 580 millions de dollars pour acquérir une participation de 50 % dans le projet de cuivre-zinc San Nicolás au Mexique.

Bien que le directeur général de l’entreprise qualifie cet investissement « d’opportunité unique » et que la porte-parole de la compagnie Natalie Frackleton affirme qu’il ne s’agit que d’une opération ponctuelle, certains experts se questionnent.

La demande de cuivre et de zinc étant appelée à croître en raison de leur utilisation dans les technologies de transition énergétique, l’accord pourrait être ainsi un signe avant-coureur de la façon dont les mineurs d’or cherchent à croître à l’avenir.

Sans compter que le cuivre est « géologiquement lié à l’or », rapporte le chef de la direction de Barrick Gold Corp. de Toronto, Mark Bristow. « Si vous voulez devenir un leader mondial de l’or à terme, vous allez finir par produire [du cuivre] », précisait-il.

Ainsi si les prix de l’or continuent de chuter, l’on pourrait s’attendre à ce que d’autres sociétés minières cherchent à intégrer le cuivre, le zinc et d’autres métaux dans leur portefeuille, conclut Financial Post.