Le ralentissement économique aux États-Unis est responsable du repositionnement des portefeuilles mondiaux à Cougar Global Investments, une société torontoise qui met en œuvre une affectation tactique des actifs tout en utilisant des fonds négociés en bourse comme avoirs sous-jacents pour ses portefeuilles.
« Nous penchons absolument pour les États-Unis d’un point de vue macroéconomique », dit Susanne Alexandor, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille. « Mais la faiblesse de la demande outremer, combinée à un dollar toujours fort, a déprimé les activités et les investissements dans le secteur américain de la fabrication. »
Les perspectives de Cougar quant aux indicateurs de la consommation américaine — comme la construction de nouvelles maisons, l’emploi et la croissance des salaires — restent positives. Mais les dernières données ne sont pas aussi robustes que la compagnie le prévoyait.
Cougar Global Investment est une filiale de Eagle Asset Mangement, elle-même propriété de la maison de courtage américaine Raymond James. Cougar investit dans des FNB à gestion passive qui répliquent les indices des marchés boursiers du monde entier. « Nous construisons des portefeuilles à diversification mondiale qui bougent de façon dynamique, dit Mme Alexandor. Nous employons des stratégies de placement actives tout en utilisant des instruments passifs. »
Les quatre mandats mondiaux de Cougar, qui s’adressent aux investisseurs dont la tolérance au risque va de prudente à dynamique, sont connus pour faire d’importantes mises tactiques. À certains moments, la compagnie a offert des pondérations pouvant aller jusqu’à 97 % d’actions, ou jusqu’à 100 % dans les titres à revenu fixe et les marchés monétaires, selon les conditions boursières et le mandat du portefeuille. La philosophie de placement de la firme est de protéger le capital en réduisant le risque lorsque la conjoncture boursière est défavorable, tout en profitant des occasions qui peuvent se présenter.
Dans le positionnement de ses mandats, la société Cougar utilise des techniques d’échantillonnage statistique pour construire des distributions de rendements prévus pour toutes les catégories d’actifs qui font partie de son univers de placement. Ses méthodologies quantitatives se fient à la fois à des facteurs techniques et à des facteurs fondamentaux pour déterminer ce qui est prudent dans l’environnement macroéconomique.
Tous les mois, l’équipe de placement produit un scénario macroéconomique pour l’économie américaine basé sur des prévisions sur 12 mois. Le processus de construction de portefeuille utilise une technique d’échantillonnage statistique pour prévoir comment les catégories d’actifs se comporteront.
Ces données, dit Mme Alexandor, déterminent les pondérations d’actifs assignées dans les portefeuilles. Le modèle prévoit et affecte une probabilité que les États-Unis sont soit en croissance, en stagnation ou en récession, et tient compte de l’impact de l’inflation.
Cougar prévoit maintenant que l’économie américaine va afficher une croissance conforme ou supérieure à son potentiel en novembre et en décembre, dit Mme Alexandor, mais qu’elle sera ensuite léthargique la plupart de l’année prochaine.
Le plus gros changement dans le dernier scénario macroéconomique de Cougar concerne ses prévisions du taux d’inflation. Les recherches de la firme concluent que le prix du pétrole brut pourrait se raffermir un peu plus tard l’année prochaine dans une fourchette de 50 à 65 $US. On assiste aussi à une forte pression à la hausse des prix des logements de location aux États-Unis, dit Mme Alexandor.
Compte tenu de la possibilité croissante d’une stagnation, l’équipe de Cougar a maintenu une pondération de 65 % dans les obligations dans ses mandats de revenu appelés Global Tactical Strategy (GTS), et a ajouté des titres à revenu fixe à tous ses autres mandats canadiens.
Par exemple, l’équipe a réduit sa participation boursière dans le fonds GTS Conservative Growth Portfolio de 63 à 43 % et a augmenté sa participation aux obligations de 35 à 55 %. Dans le fonds GTS Growth Portfolio, Cougar a réduit la participation boursière de 98 à 83 % et augmenté la participation aux titres à revenu fixe de 0 à 15 %. Généralement, lorsque les perspectives quant à la conjoncture macroéconomique sont faibles, les obligations ne sont pas aussi volatiles et peuvent servir à stabiliser le portefeuille, dit Mme Alexandor.
Dans les mandats GTS Moderate Growth et GTS Growth, Cougar maintient une forte participation aux actions de PME américaines. Pour ce qui est des actions canadiennes, Cougar se méfie des effets négatifs de la faiblesse de la demande mondiale et des prix des marchandises, particulièrement à court terme. Pour cette raison, les mandats maintiennent actuellement une faible participation de 5 % aux actions canadiennes. « La plupart des gestionnaires établis au Canada ont un penchant pour les actions de leur pays mais pas nous », dit Mme Alexandor.
Mme Alexandor évoque le ralentissement de la croissance en Chine comme facteur de la volatilité extrême des marchés boursiers au cours de ces derniers mois, mais elle dit qu’il ne s’agissait que de l’un des nombreux facteurs d’une correction qui était due. « Nous nous trouvions dans un marché haussier depuis si longtemps », dit Mme Alexandor, faisant allusion au début de l’année, « et nous n’avions pas eu de correction importante depuis longtemps. On ne sait jamais ce qui va les déclencher. La croissance mondiale pourrait ralentir, mais la Chine ne va pas s’effondrer, et la situation se rétablira éventuellement. »