Une gemme d'affaire de dose devant un tableau ou on voit pleins de traces de craie avec quelques dessins qui ressortent dont des points d'interrogation, une ampoule, un point d'exclamation.
ismagilov / 123rf

Depuis le début de 2021, pratiquement toutes les semaines on observe des rachats nets dans les fonds négociés en Bourse (FNB) de liquidités et de comptes à intérêt élevés, aussi désignés fonds de « cash management » ou de « cash alternative ».

De janvier à la fin de mai 2021, cette catégorie de FNB du secteur de revenu fixe affichait des rachats nets de 1,67 G$, portant l’actif sous gestion (ASG) cumulatif de cette catégorie à 5,27 G$, d’après les données de Banque Nationale Marchés financiers.

Par comparaison, pour l’année 2020, les FNB de liquidités enregistraient des créations nettes de 2,94 G$, l’ASG cumulatif de ces fonds s’élevant à 7,06 G$ à la fin de décembre dernier, d’après Banque Nationale Marchés financiers.

Valeurs mobilières TD met de l’avant trois scénarios afin d’expliquer ce déclin. Or, avant de les exposer, examinons brièvement leur structure.

Les FNB de gestion de liquidité ou d’épargne à intérêt élevé, comme on les appelle souvent, sont des FNB de construction assez simple.

Chaque dollar investi dans ces FNB est divisé en plus petits morceaux et investi dans des comptes à intérêt élevé auprès de diverses banques canadiennes de premier ordre. La répartition entre les banques est similaire, mais peut varier légèrement selon le FNB. Chaque FNB aura un certain nombre de banques canadiennes dans le syndicat, mais cela va généralement de trois à cinq banques canadiennes.

« Les FNB paient des intérêts mensuels basés sur un écart négatif fixe par rapport au taux préférentiel. Jusqu’à présent, toutes les banques, sinon la plupart, paient le même écart par rapport au taux préférentiel, ce qui donne un taux brut d’environ de 0,75 % avant les frais de gestion pour les FNB libellés en $CAD », écrivaient des analystes de Valeurs mobilières TD, en avril dernier.

Ils mettent de l’avant trois scénarios expliquant les rachats nets.

  1. Étant donné que toutes les banques ont jusqu’à présent payé le même taux et que l’écart par rapport au taux préférentiel est resté le même au cours des dernières années, le facteur économique le plus important à prendre en compte est le taux préférentiel du Canada lui-même. Le taux préférentiel du Canada est passé de 3,95 % à 2,45 % au début de la pandémie et est resté inchangé depuis.

Malgré la baisse du taux préférentiel, la pandémie de COVID 19 a été un facteur positif pour les FNB de gestion de liquidités, les investisseurs se tournant vers ces FNB en tant que valeurs refuges. Il semble donc peu probable que les récentes sorties de fonds des FNB de liquidités soient une réaction retardée à la baisse du taux préférentiel. En fait, les taux d’intérêt à long terme dans le monde entier ont continué à baisser tout au long de l’année dernière, rendant le taux brut de 0,75 % payé par ces FNB encore plus attrayants.

  1. On pourrait également affirmer que les investisseurs déploient leurs liquidités excédentaires dans le cadre d’une reprise. Cependant, dans un environnement où les valeurs de croissance et le marché dans son ensemble ont marqué un temps d’arrêt en février/mars, il est peu probable que les investisseurs aient tous augmenté leurs liquidités en même temps, de manière constante, et qu’ils aient continué à le faire pendant de nombreuses semaines.
  2. Cela laisse comme explication pour cette diminution aux négociations d’une seule entité. « C’est ce qui est le plus logique étant donné que les sorties sont constantes et souvent en petites quantités par FNB. La taille totale des sorties souligne également que seul un grand courtier ou une grande institution serait capable de stocker des centaines de millions de dollars en espèces », lit-on dans l’étude de Valeurs mobilières TD.

Dans le contexte actuel de taux bas, l’attrait relatif de ces FNB reste fort, « ce qui rend les sorties de fonds hors normes des FNB de gestion de liquidités encore plus frappantes qu’elles ne le seraient normalement. Il ne reste plus qu’à se demander quand cela va s’arrêter », concluent les auteurs de la note.