Finance et investissement : Les fonds négociés en Bourse (FNB) à gestion active tendent à avoir un écart cours acheteur-cour vendeur un peu plus grand que les FNB à gestion indicielle. Ceci engendre indirectement un coût plus élevé. Que peut faire un conseiller qui souhaiterait gérer ce coût?

Éric Hudon-Dufour : Lorsque l’on constate la présence d’un écart acheteur-vendeur dans un FNB, il faut vraiment se poser la question pourquoi cet écart existe. Outre la liquidité primaire et secondaire, il faut regarder ce qui compose le FNB et aussi la façon dont le teneur de marché (market maker) peut couvrir ses risques.

Ainsi, si l’on regarde les sous-jacents du FNB, par exemple dans une action de marché émergent, il va toujours y avoir un écart un peu plus élevé que si l’on est investi dans un marché nord-américain.

C’est la même chose si l’on regarde du côté des petites capitalisations. Il va y avoir un écart plus gros que s’il s’agit de grandes capitalisations.

Un gestionnaire qui s’écarte beaucoup de l’indice va avoir un écart qui est plus élevé par rapport à quelqu’un qui la suite davantage. Évidemment, ceci explique pourquoi dans le cas de la gestion active, on va observer un écart un petit peu plus grand que dans le cas de la gestion passive.

Il ne faut pas oublier également qu’on vit sur une planète où il y a plusieurs fuseaux horaires. Donc le fait de ne pas être dans le bon fuseau horaire, par exemple si on achète un FNB asiatique ou européen, là on va avoir un écart qui est plus élevé lorsque les marchés sont fermés.

Avant de lancer un FNB, spécialement un FNB en gestion active, on va regarder avec les mainteneurs de marché afin d’analyser l’écart potentiel qu’on peut avoir avec nos FNB, et voir comment ils peuvent couvrir leurs risques. Il s’agit d’une discussion qui est vraiment continue pour être sûr de demeurer toujours compétitif.

Les recommandations que je pourrais faire aux conseillers désirant limiter cet écart, serait premièrement d’utiliser toujours des ordres à court limité et éviter les ordres de marché. Autant que possible essayez aussi de limiter les transactions en ouverture et en fermeture de marché et cherchez à travailler dans le même fuseau horaire que le sous-jacent. Je prends l’exemple du Royaume-Uni, on a une fenêtre d’à peu près 1h30 le matin où on peut négocier dans le bon fuseau horaire.

Pour les ordres avec un volume un peu plus important, on conseille de communiquer soit avec le bureau des FNB ou le bureau des marchés des capitaux pour essayer d’avoir vraiment un meilleur prix et pouvoir donner des liquidités supplémentaires aux FNB.