Deux mains dessinées tenant une forêt dans les mains
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«Nous croyons que les obligations vertes sont un véhicule très pratique pour participer à la transition énergétique. Cela permet de prendre part à des projets pour diminuer l’empreinte carbone et s’adapter aux changements climatiques», explique Simon Sénécal, gestionnaire de la stratégie d’obligations vertes.

Signataire des Principes pour l’investissement responsable (PRI) des Nations Unies depuis 2009, AlphaFixe Capital intégrait déjà les critères environnementaux sociaux et gouvernementaux (ESG) à leur stratégie depuis presque une décennie.

«On analyse les compagnies sur leurs aspects financiers, comme leurs critères extra-financiers», affirme Simon Sénécal. Pour AlphaFixe Capital, ce fonds d’obligations était la suite logique de leurs bonnes pratiques.

Investisseurs au fonds

Le Fonds AlphaFixe Obligations Vertes compte déjà de nombreux investisseurs dont les deux premiers Bâtirente et Fondaction lui ont permis d’atteindre 40 M$ d’actifs sous gestion en janvier 2018.

Simon Sénécal a accepté de nous livrer les noms des nouveaux investisseurs au Fonds. On retrouve ainsi l’Alliance québécoise des techniciens de l’image et du son (AQTIS), le Régime de retraite de la confédération des syndicats nationaux (CSN), la fiducie globale des régimes de retraite à risques partagés (FGRRRP), le syndicat des Métallos et l’Union des artistes (UDA).

Avec ces nouveaux investissements, le fonds est maintenant proche des 100 M$, qu’il devrait atteindre au cours du mois d’avril.

Profil de risque

L’une des particularités de ce fonds est d’offrir un profil de risque comparable à celui du marché obligataire canadien tout en investissant en obligations vertes mondiales. Si les indices d’obligations vertes sont déjà bien connus et sont appelés à changer dans le temps étant donné les nouvelles émissions sur le marché, ce n’est pas le cas de ce fonds.

Pour leur fonds d’obligations vertes, AlphaFixe a voulu offrir un profil de risque moins volatil afin que les clients institutionnels ne craignent pas d’investir à long terme. Ils ont donc bâti leur portefeuille d’obligations avec des paramètres de risques similaires à l’indice Univers Canadiens.

«Tous nos clients connaissent cet indice. Il est plus facile pour un investisseur institutionnel de se lancer dans le marché des obligations vertes lorsqu’il se retrouve tout de suite en terrain connu avec des paramètres de risques qui sont stables dans le temps», estime le gestionnaire de la stratégie d’obligations vertes.

Critères des placements sélectionnés

Comme le marché des obligations vertes est encore nouveau, il n’existe pas de standard de qualité pour ce qui est de l’intégrité environnementale. Pour pallier ce problème, Simon Sénécal explique qu’ils ont suivi les lignes disponibles sur le marché pour aller chercher la meilleure méthodologie pour assurer l’intégrité environnementale et impact de leurs obligations.

Ils ont ainsi fait attention à ce que leurs obligations soient conformes aux «Green Bond Principles», mais aussi aux standards du «Climate Bonds Initiative» : les «Climate Bonds Standards».

Avec les «Green Bonds Principles», AlphaFixe Capital s’assure que les fonds sont utilisés pour financer des projets qui ont des résonances environnementales positives. Les «Climate Bonds Standards», plus restrictifs que les «Green Bonds Principles», viennent les compléter notamment avec des critères d’exclusion. Ainsi lorsque l’efficacité énergétique se fait dans des procédés qui emploient de l’énergie fossile, le projet est rejeté, «pour qu’il n’y ait pas de scandales ou d’atteinte réputationnelle aux émetteurs», explique Simon Sénécal.

Pour se plier aux «Green Bonds Principles», les émetteurs doivent également se doter d’un processus d’évaluation et de sélection des projets et être en mesure de fournir des indicateurs de performance de leur projet comme l’empreinte carbone. Ils sont aussi tenus de prouver qu’ils ont alloué les fonds à des obligations vertes avec un système comptable et finalement faire une reddition de compte annuelle une fois que les fonds ont été alloués.

«Cette reddition de compte va couvrir l’allocation des fonds et les retombées environnementales positives de façon quantitative et qualitative avec des indicateurs de performance, quand c’est possible», affirme Simon Sénécal.

AlphaFixe Capital, qui est l’émetteur du fonds, va aussi faire une reddition de compte pour impliquer plus sa clientèle et leur montrer leur contribution quant à l’impact positif environnemental.

«Entre autres on va donner la diminution d’empreinte carbone, de gaz à effet de serre par millions de dollars investis, déclare le gestionnaire de la stratégie d’obligations vertes. La tendance en investissement responsable est à la divulgation, la transparence. On croit donc qu’il est primordial que l’on diffuse l’impact de nos investissements».