Homme d’affaires par le biais de la fenêtre à la recherche de la ville
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Les inégalités de revenu entre riches et pauvres se creusent au Québec, avec une forte augmentation depuis la fin de la pandémie, révèle la récente mise à jour de l’état des inégalités de l’Observatoire québécois des inégalités.

Les ménages à faible revenu durement touchés

Depuis la fin de la pandémie, le Québec a connu une forte hausse du coût de la vie, notamment en ce qui concerne le logement et l’alimentation, note l’économiste Geoffroy Boucher.

En 2022, l’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré sa plus forte augmentation depuis 1982, avec une croissance de 6,7 % par rapport à 2021.

Bien que l’inflation soit descendue sous la barre des 3 % en 2024, les prix du logement restent élevés, avec une hausse de 7,6 % en mars 2024 par rapport à l’année précédente. Depuis 2025, les prix des biens et services, en particulier ceux du logement et des aliments achetés en magasin, repartent à la hausse.

Cette augmentation des prix a eu une incidence plus lourde sur les ménages à faible revenu, pour lesquels le logement et l’alimentation représentent environ 50 % des dépenses, contre seulement 22 % pour les ménages les plus riches.

Cette situation a contribué à une forte augmentation de l’insécurité alimentaire, dont le taux est passé de 10,9 % en 2019 à 19,8 % en 2023, touchant 1 723 000 personnes au Québec.

La croissance des revenus inégalement répartie

Selon l’article, entre 2020 et 2024, le revenu disponible moyen des ménages québécois a augmenté de 19,3 %, légèrement plus vite que l’IPC (+18,4 %).

Cependant, « cette amélioration n’a pas profité également à tous », note l’auteur de l’article. Le revenu des 20 % les plus pauvres a diminué de 1,9 %, passant de 29 875 $ à 29 307 $, tandis que celui des 20 % les plus riches a bondi de 51,4 %, atteignant 211 467 $ en moyenne.

Cette dynamique a accentué les inégalités de revenu, qui avaient temporairement diminué en 2020-2021 grâce aux aides financières gouvernementales d’urgence, avant de repartir à la hausse.

Les inégalités de patrimoine encore plus notables

Les inégalités de patrimoine sont encore plus marquées que celles du revenu. Au deuxième trimestre de 2025, les 20 % des ménages les plus riches au Canada possédaient 42,3 % du revenu disponible, mais détenaient 64,8 % de l’ensemble de la richesse.

À l’inverse, les 40 % des ménages les plus pauvres disposaient de 17,3 % du revenu disponible, tout en ne possédant que 3,3 % du patrimoine total.