La résilience de l'économie canadienne sera mise à l'épreuve
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Selon les analyses tirées du rapport Perspectives mondiales annuelles 2016, « la croissance économique mondiale devrait être robuste, mais le rendement des placements limités. »

Bien que le scénario principal pour 2016 ne fait pas craindre une récession, le rapport souligne la persistance de plusieurs faiblesses graves, dont la baisse continue des cours du pétrole, l’endettement des ménages et les risques liés à l’immobilier.

À cet effet, le rapport souligne que « la situation qui existe dans l’immobilier est facilitée par les bas taux d’intérêt et qu’elle ne peut pas durer ».

On y écrit aussi que « le coût du service de la dette des ménages en intérêts uniquement paraît supportable, alors que le coût total du service de la dette atteint des sommets qui n’ont pas été vus depuis des décennies. Ajoutez à cela un ratio dette/revenu disponible frôlant 167 % et un ratio dette/PIB d’environ 96 %, et la situation a de quoi préoccuper ».

Selon le rapport, le prix du pétrole devra se stabiliser ou monter pour que les perspectives de l’économie s’améliorent. Ce sera même vital dans le cas des actions canadiennes.

« Comme en 2015, nous croyons que la résilience de l’économie sera mise à l’épreuve au premier semestre en 2016 », écrit Shailesh Kshatriya, directeur de la recherche chez Investissements Russell Canada.

Le rapport prévoit que la croissance du PIB se situera entre 1,2 % et 1,6 % en 2016 et que la croissance de l’économie canadienne sera principalement alimentée par les exportations, mais également par les dépenses publiques et la consommation des ménages. Cette prévision est inférieure à la projection de la Banque du Canada, qui table sur une croissance du PIB de 2,0 % selon son rapport sur la politique monétaire d’octobre 2015.

Investissements Russell croit que la Banque du Canada va maintenir son taux directeur inchangé à 0,50% en 2016. « Cependant, si le PIB montre des signes d’une croissance inférieure à notre prévision, déjà timide, une autre réduction de son taux ne nous surprendrait pas ».

Après une année 2015 pénible sur le plan de la confiance des investisseurs envers les actions canadiennes, Investissements Russell prévoit que la situation de survente se corrigera quelque peu et entraînera un sentiment de confiance neutre ou en légère hausse à compter du moment où la volatilité diminuera.

« Après avoir baissé de 11 % depuis le début de l’année et de 16 % depuis les sommets de 2015, les actions canadiennes ne sont plus trop chères selon des critères traditionnels comme les ratios cours/bénéfice et cours/valeur comptable, constate le rapport. Par ailleurs, un taux de dividende d’environ 3,3 % pour l’indice composé S&P/TSX est encourageant, même si nous savons que des réductions de dividende sont possibles. »

Pour ces raisons, Investissements Russell se montre neutre ou légèrement favorable aux actions canadiennes sur un horizon de 12 mois. La hausse du cours du pétrole sera déterminante à cet égard et pourrait se répercuter plus rapidement sur les actions que sur l’économie.