Les revenus bruts de la société de Saint-Hyacinthe ont connu une croissance de 12,1 % atteignant 152,5 millions de dollars (M$), selon les données rendues publiques jeudi, lors de l’assemblée générale annuelle. L’actif d’Humania Assurance s’est accru de 7,7 % pour atteindre 514 M$, contre 477,2 M$ en 2014, alors que le bénéfice net à connu une baisse en 2015, pour se fixer à 4,5 M$, comparativement à 4,9 M$ l’année précédente. Les investissements en cours dans le plan stratégique de l’entreprise sont l’un des facteurs évoqués pour justifier la diminution du bénéfice.

Une proportion importante des revenus découlent des primes brutes d’assurance, qui se situent à 130,9 M$, ce qui représente une augmentation de 8,7 % sur l’année précédente. Les ventes enregistrées en 2015, de même que le taux élevé de rétention des contrats expliquent cette croissance.

Les revenus nets de placement ont atteint 15,7 M$, soit le même niveau qu’en 2014. En excluant la variation de la juste valeur des placements appariés aux provisions techniques, les revenus nets d’Humania Assurance en 2015 ont enregistré une croissance de 13,2 %, pour s’établir à 124,8 M$.

En 2015, les ventes totales sont demeurées stables, alors qu’elles avaient connu une croissance de près de 10 % l’année précédente. Selon Richard Gagnon, le secteur de l’assurance voyage s’est toutefois démarqué en maintenant son rythme de croissance, malgré une concurrence accrue dans cette ligne d’affaires.

Pour Richard Gagnon, il était impératif de sacrifier « un peu de notre croissance au profit d’une gestion responsable, qui commandait d’augmenter les primes de certains de nos produits particulièrement exposés aux bas taux d’intérêt, et de maintenir les investissements importants engagés dans notre plan de développement stratégique ».

Quatre cibles stratégiques

L’entreprise est à mi-chemin dans le déploiement de son plan de développement 2015-2018.

« Il s’agit de quatre axes cruciaux pour notre développement et je dois dire que le bilan de notre progression est assez intéressant », souligne Richard Gagnon, lors d’un entretien avec Finance et investissement.

Il évoque en premier lieu, le développement hors Québec. « Notre défi consistait à maintenir les volumes de ventes réalisées hors Québec l’an passé, qui étaient alors à 30% et nous y sommes parvenus. »

En 2015, Humania a même augmenté à 31 % la proportion de ses ventes d’assurance individuelle, incluant celles de sa filiale La Survivance-Voyage, réalisée hors Québec, principalement en Ontario et dans l’Ouest canadien.

Le deuxième axe du plan de développement concerne distribution par le Web et l’entreprise a poursuivi sa stratégie en proposant au réseau de courtage un deuxième produit accessible uniquement par le Web, Enfants360.

« Nous avons récolté de bons résultats. L’an passé, 16% de nos ventes étaient réalisées sur le Web et cette année, sans tenir compte des ventes de la filiale La Survivance-Voyage, Humania Assurance a réalisé plus de 20 % de ses ventes par le Web, précise Richard Gagnon. Il s’agit d’une progression vraiment intéressante et cela nous encourage dans notre stratégie. »

Le troisième élément du plan consiste à demeurer très proche des réseaux de courtage et même, de les supporter financièrement.

« Il arrive trop souvent que le Web soit mis en opposition avec les conseillers financiers. Pour notre part, ce n’est pas ça du tout. Nous vendons par l’entremise du Web, mais seulement à travers nos conseillers financiers », signale Richard Gagnon.

« Pour nous, Web et conseillers financiers, ou encore, Web et courtage, ça va ensemble. C’est pourquoi nous investissons de façon importante dans le réseau de courtage financier », ajoute-t-il.

Richard Gagnon cite en exemple l’acquisition de la majorité des actions du cabinet Pro Vie assurances, « et des investissements effectués à travers Pro Vie assurances, qui nous ont permis de soutenir financièrement d’autres cabinets financiers. »

« Notre quatrième cible consistait à concrétiser notre accès à du capital externe afin de soutenir le déploiement de nos projets », mentionne Richard Gagnon.

C’est pourquoi l’année 2015 a aussi été marquée par le développement d’une association avec le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec (F.T.Q.), qui a mené Humania Assurance à lui émettre une portion minoritaire du capital-actions de la société.

« Nous avions développé un petit partenariat avec le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec afin qu’ils apprennent à nous connaître. Cette année, nous sommes passés à l’action et nous avons émis du capital-actions pour une somme de 15 M$ », précise Richard Gagnon.

Cette émission fait suite à la restructuration juridique effectuée en 2012 et qui visait à permettre à l’entreprise d’avoir un accès plus grand à du capital externe. « Cette démarche nous apporte un partenaire financier qui ajoute à la profondeur financière à notre compagnie d’assurance », ajoute-t-il.

Construire l’avenir

Outre ces quatre cibles jugées prioritaires, le plan de développement implique « l’élargissement de notre marché pour maintenir notre croissance, mais aussi la refonte de notre modèle de service à la clientèle, notamment pour répondre adéquatement aux nouvelles attentes de notre clientèle provenant du Web », évoque Richard Gagnon.

L’importance d’élargir son marché pour maintenir sa croissance à long terme s’explique notamment par le caractère spécialisé des produits d’Humania et sa volonté de cibler certaines lignes d’affaires.

L’entreprise entend donc poursuivre la refonte de son modèle de service afin de continuer à servir adéquatement sa clientèle anglophone croissante, composée d’assurés et de distributeurs, et de mieux s’arrimer aux nouveaux enjeux de service que suscite le Web.

Cet important projet, qui prendra la forme d’un centre de services multicanal, se réalisera en différentes étapes et s’étalera sur quelques années.

« L’objectif ultime est de mettre en place une plateforme de gestion de la relation client (GRC) de dernière génération, permettant de mieux tirer profit des informations contenues dans nos systèmes pour faciliter l’accès à l’information recherchée, et améliorer la qualité de nos communications et de nos services », explique Richard Gagnon.