De plus, depuis 30 ans, cette tranche de la population est non seulement en croissance, mais leurs revenus après impôt le sont aussi, selon le centre de recherche.

Ainsi, en 2010, les 1 % qui gagnaient le plus disposaient d’un revenu moyen après impôt de 256 700 $, alors qu’en 1982, leurs revenus étaient de 138 208 $ en dollars constants de 2010, lit-on dans une étude de l’IRIS : « Cette évolution correspond à une augmentation de leurs revenus moyens de 86 % en dollars constants. »

Pendant ce temps, entre 1982 et 2010, le revenu moyen du reste de la population passait de 25 658 à 28 800 $, soit une hausse de seulement 12 % en dollars constants, a calculé l’IRIS.

« Il est intéressant de noter que si l’on ne tient pas compte de l’impôt et des et transferts, les revenus des 99 % ont diminué de 2 % entre 1982 et 2010, tandis que ceux du centile supérieur ont augmenté de 271 % », écrivent les chercheurs Julia Posca et Simon Tremblay-Pepin.

Fait intéressant : dans les 30 dernières années, les contribuables aux revenus les plus élevés n’ont jamais fait plus de la moitié de leurs revenus en salaire, rapporte l’IRIS. « En fait, depuis 2000 où elle frôlait le 50 %, cette part est passée à 44 %. Cette donnée n’est pas étonnante, puisque les plus riches sont les personnes qui historiquement ont surtout tiré leurs revenus de gains en capitaux, de placements et de régimes de retraite, écrivent les auteurs.

Durant cette période, le reste de la population tirait environ 70 % de ses revenus d’un salaire, avec toutefois une tendance à la baisse depuis 1982.

Plus de riches

En 2010, le 1 % le plus riche comptait 61 765 personnes au Québec, alors qu’en 1982, il en comptait 37 705.

Selon l’IRIS, cette tranche de la population est généralement âgée autour de 49 ans, est composée à 76 % d’hommes et compte 67,1 % de diplômés universitaires. Plus de la moitié des riches travaillent soit en gestion (38,8 %), soit dans le secteur de la santé (14,3 %) ou dans le secteur des affaires et de la finance (13,7 %).

Les riches montréalais sont les plus fortunés parmi tous leurs semblables du Québec, observent les auteurs : « Le 1 % montréalais est le plus riche d’entre tous, avec un revenu moyen en 2010 de 306 000 $. À Québec, le 1 % a affiché cette année-là des revenus d’en moyenne 249 000 $, tandis qu’à Trois-Rivières, où le centile supérieur est le moins fortuné, son revenu moyen atteignait « seulement » 181 300 $. »

Mobilité sociale

Les auteurs de l’étude constatent par ailleurs qu’une personne riche tend à le rester. « Depuis 10 ans, plus de 80 % des gens au sommet du centile supérieur font systématiquement partie des 5 centiles les plus riches depuis au moins 5 ans. Là aussi, il est difficile de parler d’une grande mobilité sociale », écrivent-ils.