La révolution numérique est loin d’être terminée et les titres d’Internet représentent une bonne valeur, selon le spécialiste de l’industrie des médias Paul Greene, gestionnaire du Fonds communications et divertissement TD.
« Pour la plupart des gens, il n’est pas surprenant que l’Internet soit un secteur très robuste en forte croissance alimenté par beaucoup de forces à long terme », dit M. Greene, vice-président, analyste et gestionnaire de portefeuille auprès de T. Rowe Price Associates Inc. à Baltimore. « Les téléphones mobiles ont également accentué cette tendance, dit-il, tout comme l’informatique en nuages. Un autre segment en expansion est celui du réseautage social, phénomène assez récent qui influencera les marchés commerciaux. »
M. Greene prédit que les entreprises liées à l’Internet gagneront des parts de marché supplémentaires au cours des 20 prochaines années et que beaucoup d’autres grosses sociétés émergeront. Il fait référence à la recherche américaine qui montre que les gens passent de plus en plus de temps en ligne.
Environ 30 % de la publicité américaine se fait maintenant en ligne, dit M. Greene, ajoutant que les dépenses publicitaires sur Internet dépassent presque celles de la télévision pour ce qui est du total des sommes dépensées.
La plupart de cet argent publicitaire provient du marketing direct, mais M. Greene estime que la promotion des marques connaîtra une forte croissance. « On va découvrir de nouvelles façons dont les marques pourront dépenser cet argent publicitaire en ligne. »
Le Fonds communications et divertissement TD détient un éventail varié de titres des télécommunications, des médias, d’Internet et de la technologie. M. Greene dit qu’il recherche les compagnies qui affichent des caractéristiques fondamentales sous-jacentes solides et des évaluations raisonnables.
« Google Inc. GOOGL, par exemple, dit M. Greene, est une société dont la capitalisation est énorme et dont le chiffre d’affaires augmente de 20 % par an, mais elle est en fait moins chère que le marché. »
Les titres principaux de M. Greene comprennent Priceline Group Inc. PCLN, un voyagiste en ligne. Ses évaluations sont bien meilleur marché qu’elles ne l’étaient en 1999, lorsque Priceline enregistrait un profit brut de 50 millions $, dit M. Greene. En 2012, lorsque le prix de l’action s’est rétabli à son niveau de 1999, soit avant l’effondrement technologique, Priceline a affiché un profit brut de 5 milliards $, soit 100 fois plus qu’en 1999. (Tous les montants sont en dollars américains). « Cela vous montre à quel point les évaluations étaient déraisonnables en 1999 et en 2000, dit M. Greene. Nous sommes bien loin de ces niveaux. »
Le Fonds communications et divertissement TD est répertorié dans la catégorie Actions mondiales car il investit dans des secteurs multiples. Mais puisque ce fonds est loin d’être diversifié sur l’ensemble du marché, on demande souvent à M. Greene de gérer le risque lié à ce mandat. Cela est en partie attribuable au marché baissier qui a débuté en 2000 et qui était mené par l’effondrement des actions technologiques.
On pose souvent la question : Courons-nous le risque d’un autre effondrement? « Il existe encore une valeur considérable dans ce secteur, dit M. Greene, mais certains secteurs deviennent très chers. Il y a toujours un risque. Mais quant à penser que nous avoisinons de quelque manière que ce soit les évaluations que nous avons connues lors de la dernière bulle technologique, je dirais non. »
Même ainsi, M. Greene est conscient des cycles économiques qui se répètent historiquement tous les sept ou huit ans. « Nous nous trouvons aux derniers stades du cycle de croissance, et nous devrions donc nous attendre à une récession dans les deux prochaines années. »
Toutefois, il est évident que l’économie s’est redressée de sa dernière chute en 2009, et il ne semble pas que le marché soit en surchauffe, dit M. Greene. Mais nous n’assistons pas non plus à une véritable croissance du PIB et de l’emploi.
Malgré les tendances à la hausse et le potentiel de croissance à long terme, on ne prévoit pas des rendements à deux chiffres dans l’immédiat. « Les cinq dernières années ont été exceptionnellement solides pour le marché boursier, dit M. Greene, et je ne pense pas que cela doive servir à prédire les rendements à long terme. Si l’on examine les rendements sur 15 ans du fonds T. Rowe Price Media & Telecommunications aux États-Unis, on voit que la moyenne se situe à peine au-dessus de 8 %. C’est sans doute plus normal. »