Quatre actions bancaires susceptibles de profiter d'une hausse des taux d'intérêt
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Les banques confrontées à des problèmes de rendement semblent à présent en meilleure posture pour bénéficier d’une augmentation future des taux. De plus, une opinion largement répandue est que le gouvernement de Donald Trump va mettre un frein à la kyrielle de règlements introduits au lendemain de la crise financière de 2008 et améliorer les perspectives de l’industrie des services financiers.

En 2016, les services financiers étaient le deuxième secteur le plus performant aux États-Unis, devancé de peu par l’énergie. L’indice S&P Banks Select Industry Index a produit un rendement total de plus de 31 % pour l’année civile, soit plus du double du rendement total de 12 % du S&P 500. La solidité de ces résultats a bel et bien poussé certaines de ces actions bancaires à se négocier au-dessus de leur juste valeur estimée. Toutefois, si l’on examine leurs évaluations de plus près, on voit bien qu’elles se négocient à des ratios cours/bénéfices encore inférieurs à la moyenne de l’industrie et à celle du S&P 500, et que d’autres hausses sont encore possibles.

Avec des données fondamentales robustes, des perspectives de croissance et des dividendes en augmentation régulière, les actions bancaires suivantes paraissent des propositions attrayantes à faire figurer dans nos listes de vœux cette année. Peut-être les investisseurs feraient-ils bien de garder ces actions sur leur écran radar en prévision de corrections à la baisse.

U.S. Bancorp

Symbole boursier USB
Rendement courant 2,07 %
C/B prévisionnel 13,3
Prix 51,69 $US
Juste valeur 49 $US
Données au 13 janvier 2017

Fournisseuse de services financiers diversifiés, U.S. Bancorp (USB) est la cinquième banque américaine par la taille, avec une présence dans 25 états. Financée principalement par des dépôts de base à faible coût dans les communautés qu’elle dessert, la société a quatre segments rentables : les services bancaires en gros et commerciaux liés à des opérations immobilières, les services bancaires au consommateur et aux petites entreprises, les services de gestion de capitaux et liés aux valeurs mobilières, et les services de paiement.

« Peu de banques américaines peuvent rivaliser avec les activités d’exploitation de U.S. Bancorp depuis la tourmente financière de 2008-2009, dit un rapport Morningstar. La capacité qu’a depuis toujours U.S. Bancorp d’afficher des rendements excédentaires de ses capitaux trouve sa source dans le niveau exceptionnel de son évaluation du crédit, sa capacité de facturation, ses acquisitions stratégiquement bénéfiques et la solidité de sa gestion.

La banque s’est aménagé un assortiment impressionnant de flux de revenus basés sur les frais et appliqués aux cartes de crédit, à la gestion des capitaux et au traitement des paiements, qui génère la moitié environ de son revenu total. « L’activité de traitement des paiements de U.S. Bancorp, qui exécute généralement les paiements entre le consommateur et les commerçants, demeure très lucrative, avec un grand nombre de commerçants sous contrat », dit le directeur sectoriel de Morningstar Stephen Ellis.

La capacité qu’a la banque, grâce à sa forte bastille économique, de générer des capitaux excédentaires donne à M. Ellis la conviction qu’elle continuera à faire augmenter le montant des dividendes qu’elle verse. « Dans l’idéal, la société compte restituer de 60 % à 80 % de son revenu net aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachats d’actions, dit-il. Cela serait une cerise sur le gâteau pour U.S. Bancorp, une des banques les mieux gérées. » Qui plus est, le ratio d’efficience de la banque demeure exceptionnellement faible, habituellement de 52 ou 53 %. Plus son ratio d’efficience est faible, plus une banque fonctionne bien.

Wells Fargo & Co.

Symbole boursier WFC
Rendement courant 2,74 %
C/B prévisionnel 11,8
Prix 55,31 $US
Juste valeur 62 $US
Données au 13 janvier 2017

Wells Fargo (WFC) est l’une des quatre plus grandes banques américaines, avec à son bilan des actifs en passe d’atteindre les 2 billions $US. La société est constituée de trois segments d’activités : les services bancaires à la communauté, les services bancaires de gros, et le patrimoine, le courtage et la retraite. Elle a également une présence dominante sur le marché de l’immobilier, à la tête de plus de 2 billions $US de prêts résidentiels et commerciaux.

Wells Fargo est le plus grand organisme de dépôt dans tous les marchés urbains du pays. « Plus du tiers des dépôts de la banque provient de marchés où Wells Fargo est l’intervenant principal, et plus des deux tiers de marchés où la société est parmi les trois premiers », dit un rapport de Morningstar.

La banque, dont près de 10 % est détenu par la société de Warren Buffett Berkshire Hathaway (BRK.B), est bien positionnée pour bénéficier des poussées macroéconomiques favorables. « La reprise de l’emprunt parmi les consommateurs et les entreprises aux États-Unis, la baisse de l’épargne dans les marchés émergents et la normalisation de la politique monétaire vont pousser les taux à court terme aux États-Unis au-dessus des 2 % d’ici 2020 et stimuler le revenu net provenant des intérêts, dit l’analyste d’actions de Morningstar Jim Sinegal.

Toutefois, avec près de la moitié de ses revenus qui proviennent d’une panoplie variée d’entreprises au revenu généré par leurs frais, Wells Fargo est relativement imperméable à l’incertitude qui entoure les taux d’intérêt.

Et bien que la controverse récente entourant Wells Fargo montre que la banque est loin d’être blanche comme neige, ces problèmes sont provisoires et gérables, dit M. Sinegal, qui a fixé la valeur de l’action à 62 $US – bien au-dessus de son cours actuel.

Citigroup Inc.

Symbole boursier C
Rendement courant 0,7 %
C/B prévisionnel 10,4
Prix 59,63 $US
Juste valeur 70 $US
Données au 13 janvier 2017

Société mondiale de services financiers, Citigroup (C) a des implantations dans plus de 160 pays. L’activité de base de la société est constituée par son segment mondial de services bancaires au consommateur et son groupe de banque d’affaires au service de clients institutionnels.

Citigroup a eu sa part de malheurs, mais les progrès qu’elle a réalisés ces cinq dernières années ne reçoivent pas l’attention qu’ils méritent. « La banque a levé des capitaux, s’est débarrassée de certains actifs et a renforcé son conseil d’administration et son équipe de gestion par des banquiers expérimentés, dit un rapport de Morningstar. La société a accumulé un capital enviable et maintient sa diversification sans s’éparpiller dans un nombre ingérable d’entreprises et de secteurs géographiques, réduisant ainsi spectaculairement sa fragilité. »

M. Sinegal affirme que la banque, avec des opérations complexes à cheval sur plusieurs continents, « demeure trop grosse pour sombrer ». Citigroup est bien plus que simplement un bailleur de fonds national, et considérant sa capacité à fournir toute une gamme de services à une échelle transfrontalière, elle devrait demeurer la banque de choix pour les multinationales. « La présence vraiment mondiale de Citigroup différencie la banque de presque tous ses pairs », indique M. Sinegal, dont l’estimation de juste valeur de 70 $US pour l’action suggère un potentiel haussier dépassant les 15 %.

Avec des revenus importants provenant de l’Amérique latine et de l’Asie, la banque devrait se laisser porter par la croissance de ces économies pendant les dix années qui s’annoncent, sans participation excessive à un pays ou à un autre. « Les économies en développement devraient offrir une combinaison attrayante de marges élevées et d’une croissance rapide du crédit avec le temps », dit M. Sinegal. Cela, note-t-il, devrait permettre aux investisseurs

JPMorgan Chase & Co.

Symbole boursier JPM
Rendement courant 2,17 %
C/B prévisionnel 11,6
Prix 86,70 $US
Juste valeur 72 $US
Données au 13 janvier 2017

JPMorgan Chase (JPM) est l’une des plus grandes institutions financières aux États-Unis, avec plus de 2 billions $US d’actifs et des opérations dans une myriade de pays. La société exploite plusieurs segments commerciaux : la banque d’affaires, la banque commerciale, les services de trésorerie et de valeurs mobilières, la gestion d’actifs, les services financiers aux particuliers et le commerce des cartes de crédit.

« Les clients continuent d’affluer, et la banque génère rapidement des capitaux, dit un rapport de Morningstar. Son réseau massif de succursales et de guichets automatiques, combiné à un service à la clientèle exceptionnel, attire les dépôts et contribue à créer des économies d’échelle, alors que sa banque d’affaires et ses services de gestion d’actifs de premier ordre stimulent les revenus et font augmenter les coûts de transferts pour le client. »

La taille pure et simple de la banque a suscité des demandes pour son fractionnement, mais, comme le dit M. Sinegal, « la taille présente pour le client certains avantages certains, et les besoins complexes des multinationales seraient plus difficiles à satisfaire par un groupe clairsemé d’institutions plus petites. »

Toutefois, prévient-il, il est insensé de s’attendre à ce que la société fasse constamment feu de tous bois. « Les activités soutenues par les marchés des capitaux, comme le courtage, la banque d’affaires et la gestion d’actifs sont cycliques, de même que le service de prêt qui représente l’activité centrale de la banque, dit M. Sinegal. Il y a donc des limites aux bienfaits de la diversification. »

Cela dit, JPMorgan devrait généralement susciter une évaluation conforme à la position qu’elle occupe dans une industrie cyclique, à croissance lente et extrêmement règlementée. « La firme semble enfin prête à bénéficier d’une croissance modérée des prêts, de taux d’intérêt et marges bénéficiaires plus élevés, d’une amélioration du marché de l’habitation, et de pertes sur prêts minimales après plusieurs années de prudence dans toute l’industrie », dit-il.

Même dans l’hypothèse d’une baisse du marché mondial, les perspectives à long terme de JPMorgan semblent assez prometteuses, assure M. Sinegal.