Un homme d'affaire avec des jumelles qui tient un parapluie sous un temps orageux.
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Le Canada et les États-Unis pourraient encore éviter la récession, mais de justesse, selon BMO Marchés des capitaux, qui a revu à la baisse ses prévisions économiques pour les deux pays.

Dans un nouveau rapport, les économistes de BMO ont réduit leurs prévisions de croissance nord-américaine pour 2023 d’un demi-point de pourcentage, ramenant leur projection de PIB réel à seulement 0,5 % aux États-Unis et à 1,0 % au Canada, citant les effets de données économiques plus faibles et du resserrement de la politique monétaire.

« Les deux économies se contracteront probablement dans au moins un trimestre vers la fin de l’année, indique le rapport. Nos perspectives pourraient ne pas être qualifiées de récession officielle, mais elles en donneront l’impression à de nombreuses entreprises et certains travailleurs. »

Les États-Unis en particulier ont déjà ressenti une partie de cette douleur, avec une contraction de la production au deuxième trimestre de cette année ; pourtant, le pays n’est « probablement pas en récession, analysent les experts de BMO. En fait, les données récentes suggèrent que le PIB réel rebondira au moins modestement au troisième trimestre. »

Bien que le Canada ait mieux résisté au deuxième trimestre, le rapport de BMO note que les données plus récentes suggèrent que « l’activité s’affaiblit », et les experts prévoient maintenant une croissance du PIB réel de seulement 1,0 % au troisième trimestre.

L’économie mondiale ne se porte pas beaucoup mieux.

« L’économie mondiale continue de s’affaiblir, la crise énergétique de l’Europe menaçant de faire basculer le continent dans la récession, et les fermetures dues à la pandémie en Chine jetant un voile sur l’Asie », analyse le rapport.

Et comme l’inflation reste élevée, les banques centrales du monde entier devraient continuer à resserrer leur politique monétaire.

La Banque du Canada a déjà relevé ses taux de 300 points de base.

« Nous prévoyons une dernière hausse de 50 points de base, pour faire monter le taux à 3,75 %, en octobre, avant que la Banque ne se mette en marge de l’économie et de l’inflation », prédisent les experts de BMO, ajoutant qu’il faudra attendre le début de 2024 pour que les taux recommencent à baisser.

Ces derniers s’attendent à ce que la Réserve fédérale américaine continue de relever les taux dans une fourchette de 3,75 % à 4,0 %, avec une autre hausse de 75 points de base le 21 septembre, « suivie de hausses de 50 et 25 points de base au cours des deux derniers mois de l’année », précise le rapport.

Certains signes indiquent déjà que les pressions inflationnistes commencent à s’atténuer, notamment la baisse des prix des produits de base et la réduction des goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement.

« La meilleure nouvelle est peut-être que la plupart des mesures des attentes d’inflation à long terme ont légèrement diminué, ce qui donne aux banques centrales une certaine marge de manœuvre », assurent les experts de BMO.

Néanmoins, il faudra du temps pour que l’inflation se résorbe, note le rapport.

« L’inflation tenace continue de représenter la plus grande menace pour l’économie », prévient le rapport, ajoutant que cela nécessiterait une politique monétaire encore plus stricte que prévu actuellement.

« Si c’est le cas, il n’y aura plus beaucoup de débats sur la question de savoir si l’économie peut éviter une profonde récession », conclut-il.