Selon Études économiques Desjardins, cette hausse des taux directeurs de la Fed devrait entraîner une augmentation des taux à court et moyen terme qui devrait être suivie par une progression des taux à long terme.
« Un aplatissement durable de la courbe ne survient habituellement pas bien avant le commencement d’un resserrement monétaire », écrivent François Dupuis, vice-président et économiste en chef ainsi que Mathieu D’Anjou, économiste principal, chez Desjardins.
Les deux économistes avouent avoir été surpris par l’évolution récente des obligations à long terme. En effet, bien que les taux de court et moyen termes soient revenus près des niveaux observés en mars, les taux américains de 10 ans et de 30 ans sont demeurés faibles et avoisinent respectivement les 2,7 % et les 3.5 %.
Les taux à long terme restent bas
Les taux à long terme resteraient collés au plancher notamment en raison du comportement des investisseurs qui, après une période prolongée de taux d’intérêt très faibles combinée à la présence de liquidités en masse, seraient prêts à investir dans tout et n’importe quoi afin de recueillir un peu de rendement.
Ils n’hésitent pas à prendre beaucoup de risques. Ainsi, la Grèce, dont le défaut sur sa dette vient de fêter son deuxième anniversaire, a réussi à émettre des obligations de cinq ans à un taux de moins de 5 %. De plus, les économistes de Desjardins soutiennent que « cette course au rendement est aussi visible dans la forte diminution des primes des obligations corporatives».
« Les investisseurs refusant d’accepter une compensation aussi faible pour le risque n’ont guère d’autres choix que de se tourner vers les obligations de plus longue durée pour obtenir un rendement dépassant un peu l’inflation », écrivent François Dupuis et Mathieu D’Anjou.
Les deux économistes s’attendent par ailleurs à ce que la Fed conserve le même rythme de réduction de ses achats de titres et n’anticipent pas de relèvement des taux directeurs avant 2015. Au Canada, les taux directeurs demeureront inchangés pour plusieurs trimestres avant de remonter, entraînés par les taux américains, durant la deuxième moitié de 2015.