Un arbre dont le feuillage a été taillé en flèche pointant la bonne direction.
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L’investissement durable est en passe de devenir le pilier de l’écosystème financier mondial, selon une nouvelle étude de la Coalition Greenwich commandée par Placements AGF.

Le rapport, intitulé Emerging Trends in Sustainable Investing, met en lumière une tendance significative : 90 % des investisseurs institutionnels, situés tant en Amérique du Nord qu’en Europe, envisagent d’intégrer les principes d’investissement durable à leurs portefeuilles au cours des cinq prochaines années. En fait, la pleine intégration de l’investissement durable pourrait tripler d’ici cinq ans, soutiennent les auteurs.

Selon Karrie Van Belle, chef du marketing et de l’innovation chez Placements AGF, le message est clair : l’appétit des investisseurs institutionnels pour l’investissement durable s’amplifie.

Les thématiques les plus privilégiées par les propriétaires d’actifs demeurent la transition énergétique, les services liés à l’eau, et l’adaptation climatique. Par ailleurs, un intérêt croissant est accordé à la diversité, l’équité et l’inclusion, notamment parmi les fonds de dotation et les fondations.

Il est intéressant de noter une différence majeure entre les investisseurs européens et nord-américains. Si les premiers cherchent à créer un impact positif, les seconds visent une amélioration des rendements, ajustés selon le risque.

Toutefois, à mesure que l’investissement durable se démocratise, il entre également dans une phase de maturation. La majorité des investisseurs institutionnels ayant désormais une expérience de l’investissement durable, de nouvelles normes et meilleures pratiques voient le jour.

Ils ont notamment des attentes de performance accrues. Autrefois, les premiers adoptants étaient prêts à faire des compromis entre impact et rendement. Aujourd’hui, la tendance s’inverse : les investisseurs anticipent des performances égales, voire supérieures, tout en ayant un impact positif.

Ils visent une intégration complète. Bien que les approches varient, une tendance se dessine en faveur d’une intégration totale des pratiques durables à travers tous les processus d’investissement.

Les investisseurs revendiquent également une protection contre l’écoblanchiment. Ils deviennent plus proactifs pour s’en prémunir.

Ils adoptent des stratégies thématiques pour maximiser l’impact. De nombreux investisseurs exploitent des stratégies ciblées pour améliorer à la fois l’impact environnemental et social et le rendement de leurs portefeuilles.

Malgré ces avancées, le secteur doit encore surmonter des défis majeurs. Parmi ces obstacles figurent l’absence de consensus sur la mesure de l’impact non financier et les défis posés par l’opposition politique à l’investissement ESG, en particulier aux États-Unis.

Selon les prédictions du rapport, d’ici cinq ans, 63 % des institutions européennes auront intégré le développement durable à leurs portefeuilles. En Amérique du Nord, cette proportion devrait atteindre 55 %.