
L’impact de la hausse des tarifs douaniers américains commence déjà à se faire sentir dans les derniers résultats financiers des grandes banques canadiennes, selon Fitch Ratings.
Dans un nouveau rapport, l’agence de notation indique que les revenus globaux ajustés des six grandes banques et du Mouvement Desjardins ont diminué de 3 % au cours de leur deuxième trimestre fiscal (terminé le 30 avril) pour atteindre 63 milliards de dollars (G$), et que le bénéfice net global ajusté a diminué de 8 % d’un trimestre à l’autre pour atteindre 16 G$.
« Les banques canadiennes ont connu un ralentissement de leurs revenus au deuxième trimestre 2025, alors qu’elles commençaient à se positionner pour les impacts économiques des tarifs douaniers », rapporte Fitch Ratings.
La croissance des prêts est restée stable au cours du trimestre en raison de la faible confiance des consommateurs et des entreprises dans un contexte d’incertitude politique élevée, ce qui a alimenté l’hésitation à déployer des capitaux. L’agence de notation s’attend à ce que les banques enregistrent une croissance des prêts à un chiffre au cours de l’année 2025, en particulier pour les prêts personnels et commerciaux — bien que cela puisse être stimulé par les efforts du gouvernement pour atténuer les effets des chocs tarifaires sur l’économie.
En outre, les banques ont augmenté leurs provisions pour pertes sur prêts en prévision d’une économie plus morose et d’un chômage plus élevé en raison de la détérioration des conditions commerciales et de la menace croissante d’une récession et d’une stagflation. En conséquence, les provisions moyennes pour pertes de crédit (PCL) ont augmenté pour atteindre 0,57 % des prêts bruts au deuxième trimestre, contre 0,47 % au premier trimestre, observe Fitch Ratings.
Malgré l’augmentation des provisions, certaines banques ont en fait vu leurs défauts de paiement s’améliorer, « en particulier dans les segments de la vente au détail aux particuliers », note l’étude.
Cependant, le ratio médian des prêts douteux a encore augmenté, passant de 0,81 % à 0,88 % au deuxième trimestre.
Les marges nettes d’intérêt (MNI) se sont également légèrement améliorées au cours du trimestre, la MNI médiane déclarée étant passée de 1,62 % à 1,64 % au deuxième trimestre, la Banque du Canada ayant continué à réduire ses taux.
La gestion de patrimoine a également été affectée par l’assombrissement des perspectives économiques, note Fitch Ratings, avec un revenu global dans ce segment en baisse de 3 % d’un trimestre à l’autre.
Bien que l’incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis ait accru la volatilité du marché — ce qui a profité aux résultats des banques sur les marchés des capitaux — les revenus globaux des marchés des capitaux ont chuté de 5 % au cours du trimestre.
Cela dit, les revenus de ce segment restent élevés par rapport à 2024, dépassant de près de 20 % la moyenne trimestrielle de l’année dernière, constate Fitch Ratings.
Les positions en capital des banques se sont également maintenues au cours du trimestre. L’agence de notation indique que les grandes banques ont terminé le deuxième trimestre avec un ratio médian de fonds propres de catégorie 1 de 13,5 %, contre 13,6 % au premier trimestre.
« Cela implique un tampon de 200 [points de base] par rapport aux minimums réglementaires, ce que Fitch considère comme une précaution appropriée dans l’environnement économique actuel », déclare-t-elle.