Deux personnages tentant de redresser une flèche vers le haut.
jemastock / 123rf

Bien que la Banque du Canada soit probablement sur le point de conclure sa série actuelle de hausses de taux, les ménages canadiens commencent à peine à ressentir les effets de ces hausses, selon un nouveau rapport des Services économiques TD.

À la suite de la dernière décision de la banque centrale sur les taux, TD s’attend à une seule autre hausse de 25 points de base, ce qui porterait le taux de financement à un jour à 4,5 %.

« Bien que les taux d’intérêt soient en hausse depuis le début de l’année, l’impact sur les résultats financiers des ménages ne fait que commencer », indique le rapport, qui souligne que les coûts du service de la dette continueront d’augmenter à mesure que les prêts hypothécaires et autres prêts seront renouvelés aux taux actuels.

La hausse des coûts d’emprunt a déjà commencé à peser sur le marché du logement. « Aussi flagrants que ces changements aient été, souligne TD, une grande partie de son impact sur les emprunteurs est encore à venir. »

Au troisième trimestre, le ratio du service de la dette est passé à 14 % du revenu disponible, contre 13,3 % au premier trimestre de 2022, rapporte la TD. Elle s’attend à ce que le ratio atteigne un niveau record de 16,1 % d’ici le premier trimestre de 2024, car davantage de prêts seront réévalués.

« Le ratio du service de la dette devrait encore augmenter de deux points de pourcentage, éclipsant le pic pré-pandémique d’ici le deuxième semestre de l’année prochaine », indique le rapport.

Avec l’envolée des coûts du service de la dette, les ménages vont probablement réduire leurs dépenses et leur épargne.

« Nous nous attendons à ce que la croissance des dépenses de consommation stagne au cours de l’année 2020 et à ce qu’une grande partie de l’épargne excédentaire accumulée pendant la pandémie soit réduite par la hausse des coûts du service de la dette », prédit la TD, ces tendances pesant sur la croissance économique.

Les emprunts des ménages devraient également ralentir fortement pour passer sous la barre des 2 % en glissement annuel d’ici la fin de l’année prochaine, selon la TD, contre 7,4 % au troisième trimestre de 2022.

« La croissance du crédit hypothécaire mènera le ralentissement, mais le crédit à la consommation perdra également de son élan, car les dépenses en articles durables – comme les appareils électroménagers et les meubles – ralentiront et l’activité de rénovation s’essoufflera, ce qui réduira la demande de lignes de crédit sur valeur domiciliaire », continue le rapport.

De nombreux emprunteurs pourraient également allonger leur période d’amortissement face à la hausse des coûts du service de la dette, ce qui permettrait de maintenir les paiements à un niveau raisonnable mais augmenterait le coût total de l’emprunt.