Une femme d'affaires à un bureau. Elle a l'air rêveuse.
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Deux nouveaux rapports montrent que les conseillers ne semblent pas avoir encore compris comment travailler avec les femmes, creusant ainsi l’écart entre les sexes en matière d’épargne-retraite, souligne un article récent de Barron’s.

Des recherches antérieures affirmaient que les femmes participaient moins que les hommes aux décisions financières et qu’elles avaient un patrimoine de retraite moins important. Cette situation était souvent attribué à l’écart salarial qui subsiste entre les sexes et au temps accordé à la famille. Il appert toutefois que l’industrie financière, encore à 80 % masculine, n’est pas totalement étrangère au problème.

Les mentalités doivent encore évoluer. Alors que plus de la moitié des femmes mariées estiment être responsables des finances familiales, seuls 8 % des conjoints ont la même opinion, selon un rapport publié par New York Life Investments.

Ces stéréotypes sont encore très présents dans le milieu financier. Nombre de conseillers ont des préjugés inconscients qui pourraient nuire à leurs perspectives et même leur faire perdre des clients, puisque les femmes deviennent moins tolérantes à ce genre de préjugés et sont plus susceptibles que les hommes de changer de conseiller après une mauvaise expérience, souligne un rapport publié par Merrill Lynch Wealth Management.

Selon les recherches de Merrill Lynch, les femmes de moins de 45 ans qui travaillent avec un conseiller :

  • ont deux fois plus de chance que les femmes mariées plus âgées d’être un décideur financier dans leur famille;
  • ont quatre fois et demie plus de chance de se considérer comme connaissant les produits et services financiers;
  • et sont trois fois plus à l’aise de prendre leurs décisions par elles-mêmes.

L’industrie semble toutefois tarder à s’adapter à cette nouvelle réalité. Les conseillers consacreraient ainsi 60 % plus de temps à l’homme lors des rencontres impliquant des couples. Les conseillers ont également des biais cognitifs. Selon Merrill Lynch, les conseillers supposent d’office que l’homme est le décideur financier, considèrent les femmes comme plus réticentes au risque, et concluent que le couple investit de façon conjointe.

« Il existe des préjugés inconscients, parfois sexistes, et être capable d’être transparent à ce sujet en tant qu’entreprise et industrie permettra de faire évoluer la situation plus rapidement », souligne Lindsay Hans, directrice de la division gestion de patrimoine de Merrill Lynch.

Les recherches montrent toutefois que ces erreurs de jugement tendent à s’atténuer lorsque les conseillers rencontrent des femmes seules. Elles montrent également que les femmes font preuve d’une plus grande tolérance au risque et prennent davantage de décisions lorsque leur conseiller est en fait une conseillère.