Une poussée d’inquiétude concernant les pays émergents et des données américaines très décevantes expliquent notamment le regain d’intérêt de plusieurs investisseurs pour les titres obligataires, selon un rapport économique publié par Desjardins.

Des troubles politiques importants dans certains pays émergents (Turquie, Ukraine, Thaïlande, etc.) sont venus s’ajouter au ralentissement économique observé dans plusieurs grands pays tels que le Brésil, l’Inde et, dans une moindre mesure, la Chine.

De plus, le rapport pointe du doit la météo hivernale défavorable aux États-Unis :

« Un froid intense s’est installé dans le Nord‑Est et le Midwest et les températures sont aussi tombées bien en deçà des normales sur une grande partie du sud des États‑Unis. À cela se sont ajoutées des précipitations importantes. Au même moment, une sécheresse sévit en Californie. L’économie américaine semble réagir à ces intempéries : les ventes au détail, les mises en chantier, la création d’emplois, les indices manufacturiers, les nouvelles commandes, la production industrielle et la revente de maisons ont tous récemment diminué. »

« Il est clair qu’une grande partie du changement soudain de la conjoncture américaine provient des conditions météorologiques. Janet Yellen et ses collègues devront se demander si la météo est la seule coupable ou si un ressac de la croissance n’est pas en train de revenir hanter l’économie américaine », notent les économistes économistes François Dupuis et Mathieu D’Anjou.

Ils croient que le maintien d’une inflation assez faible et les importants risques à la baisse qui sont encore présents inciteront la Banque du Canada à attendre jusqu’à l’automne 2015 avant de décréter une hausse du taux cible des fonds à un jour.

Ils expliquent que le taux de dix ans américain, qui avait atteint le niveau des 3,00 % à la fin de 2013, évolue ainsi présentement aux environs de 2,65 %. Étant donné les commentaires « dovish » de la Banque du Canada (BdC), les obligations canadiennes ont encore mieux fait avec un recul d’environ 40 points de base du taux dix ans jusqu’aux environs de 2,45 %.

« Ces mouvements ont de quoi réjouir les investisseurs qui ont misé sur le marché obligataire, alors qu’au Canada, l’indice DEX Univers affiche un rendement de plus de 2,50 % depuis le commencement de 2014 », commentent-ils.