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Si le blocage du plafond de la dette des États-Unis fait à nouveau les manchettes, son impact sur les marchés d’actions et d’obligations demeure faible.

Le gouvernement américain pourra-t-il payer les salaires de ses fonctionnaires ? Devra-t-il fermer temporairement certaines agences fédérales ? Les questions se multiplient alors que les parlementaires américains ne parviennent pas à s’entendre pour relever la limite de l’endettement du pays.

Ces questions sont pertinentes… mais la question de l’impact sur l’activité économique aux États-Unis – et surtout sur les marchés financiers – semble bien prématurée, relève Morningstar.

Le suspense dure pour savoir si le gouvernement américain sera en mesure de payer ses dépenses et les intérêts des dettes en cours. Mais un tel suspense s’est déjà vu à sept reprises depuis 1990. Donc cet événement qui semble exceptionnel se produit, en moyenne, tous les trois ans. Vous rappelez-vous qu’un de ces bras de fer entre les démocrates et les républicains ait déjà fait plonger les marchés ? Probablement pas… puisque c’est rarement arrivé.

La pire performance reliée au plafond de la dette américaine est survenue en 2011. La crise financière de 2008 hantait encore les esprits des investisseurs, et on était en pleine crise de l’euro. Fin juillet 2011, une semaine avant la limite du seuil de la dette, les marchés ont décroché de 6 %. Puis, alors que le Congrès américain venait de parvenir à un accord, les investisseurs apprenaient que la cote de crédit des États-Unis était rétrogradée par Standard and Poor. Le marché chutait encore de 6,6 %. L’agence de notation expliquait sa décision par la difficulté des partis politiques américains à trouver un compromis alors que le pays rencontrait des difficultés économiques et financières.

Dans les six autres bras de fer sur le plafond de la dette américaine, les marchés ont connu une hausse modérée, voire une légère baisse en 1990 (-0,79 %).

Si les investisseurs doivent rester sur leurs gardes, c’est donc bien davantage au cas où la situation ressemble à celle de 2011. Mais pour cela, il faudrait que d’autres événements aggravent la confiance des marchés dans l’économie américaine. Au moment où celle-ci connaît une reprise économique vigoureuse, la crise du plafond de la dette pourrait bien demeurer un événement sans lendemain pour les marchés.